Il fallait bien que ça arrive. Il fallait bien que cette image existe, qu’elle circule, qu’elle explose les réseaux sociaux.
Cette image n’est pas tirée d’une caméra cachée. Elle n’est pas volée. Elle n’est pas trafiquée. Non. Elle provient directement de l’univers de Jean-Charles Lajoie lui-même, dans une tentative désespérée de faire du contenu, de se réinventer, de redorer une image déjà sérieusement écornée.
Ce qu’on y voit ? L'animateur de TVA Sports filmé en train de conduire sans ceinture, téléphone en main, brûlant tous les codes de la route. Le tout, dans ce qui devait être un “reality show” personnel, mais qui s’est transformé en véritable scandale public.
Jici sur son cellulaire au volant pas de ceinture en LIVE WTF? @TVASports @tvanouvelles @JdeMontreal https://t.co/0nmmSOb7v0
— Cosmos Info (@CosmosCapitaine) April 22, 2025
On le répète parce que c’est trop gros pour être vrai : le chroniqueur sportif Jean-Charles Lajoie, figure controversée d’un empire médiatique en faillite technique, s’est filmé lui-même en train de violer les règles de la route, mettant en danger sa vie, celle des autres, et sa dernière parcelle de crédibilité.
Voilà donc le genre de contenu que propose un employé vedette d’un réseau qui saigne financièrement et qui, disons-le franchement, a l’audace de couper les taxis et les Uber de ses journalistes pour faire des économies.
Ce que ce scandale révèle, au-delà de la témérité stupide de Lajoie, c’est une décadence spectaculaire de ce que représente aujourd’hui TVA Sports.
On en est rendus à voir un animateur filmé en flagrant délit d’irresponsabilité civile, et personne dans son entourage ne semble avoir levé le petit doigt pour dire :
« Euh… Jean-Charles, c’est peut-être pas une bonne idée. »
Mais peut-être que personne ne le peut. Peut-être que Jean-Charles Lajoie, dans son monde, est devenu intouchable.
Protégé par son lien personnel avec Pierre-Karl Péladeau. Maintenu à l’antenne malgré des cotes d’écoute lamentables. Surpayé malgré les compressions. Intouchable même si la maison en feu.
Et la réalité, c’est qu’il n’est plus drôle. Il n’est plus pertinent. Il n’est plus ce chroniqueur coloré qui fait rager autant qu’il fait rire.
Il est devenu une caricature de lui-même, un homme qui filme sa propre chute et l’envoie en ligne, comme s’il croyait encore au mirage de la vedette qu’il fut un jour.
À une époque où le moindre écart de conduite peut ruiner une carrière, Jean-Charles Lajoie s’offre en spectacle dans une séquence qui relève davantage du délire que du divertissement.
Conduite dangereuse, téléphone au volant, pas de ceinture, non-respect des feux rouges. Il coche toutes les cases de ce qu’il faut faire pour devenir un indésirable dans n’importe quelle entreprise responsable. N’importe laquelle… sauf TVA Sports.
On se demande même comment une telle bêtise a pu échapper au minimum de supervision interne.
Y a-t-il encore quelqu’un chez TVA Sports qui visionne ce contenu avant diffusion ?
Y a-t-il encore une ligne éditoriale, une éthique, un directeur de production, un adulte dans la pièce ?
Et pendant ce temps-là, TVA Sports perd tout : les droits de la LNH en 2026, la confiance du public, l’équilibre financier.
Et plutôt que de réagir avec rigueur, on tolère un animateur qui s’imagine être une star de téléréalité, mais qui fait surtout honte à sa profession.
Ce scandale arrive au pire moment possible pour Québecor. Un moment où le Journal de Montréal coupe les allocations Uber à ses journalistes, où les employés doivent avancer leurs frais de taxi pour couvrir des événements professionnels, pendant que Jean-Charles Lajoie conduit comme un délinquant sur une vidéo YouTube.
C’est obscène. C’est insultant. C’est intolérable.
Et ce n’est pas un détail : Jean-Charles Lajoie coûte cher. Très cher. Son salaire par année représente l’équivalent de 10 à 12 journalistes expérimentés.
Et pour quoi ? Pour des émissions qui stagnent sous les 20 000 téléspectateurs, pour des interventions toujours plus polarisantes, pour une réputation interne de plus en plus toxique.
À l’interne, on parle d’un environnement de travail impossible autour de lui, d’une collaboration difficile, de collègues à bout de souffle.
Mais il est toujours là.
Parce que Pierre-Karl Péladeau, son patron, l’a toujours protégé. Parce qu’il y a un lien personnel, une loyauté qui dépasse les chiffres. Une loyauté qui coûte cher. Trop cher.
Ce qui s’est produit n’est pas anodin. Ce n’est pas une simple bourde, une maladresse qu’on peut corriger avec des excuses en ondes.
C’est une mise en danger volontaire. C’est un mépris total pour les lois, les responsabilités de base qu’on attend d’un adulte, encore plus d’un communicateur public.
Il y a des enfants qui regardent Jean-Charles Lajoie. Il y a des jeunes qui le suivent sur les réseaux. Et que voient-ils ?
Un homme qui se filme en train de commettre des infractions graves… et qui s’en sort. Sans conséquences. Sans suspension.
TVA Sports, déjà au bord du précipice, n’a plus le luxe de tolérer ça. Plus le luxe d’entretenir une image aussi catastrophique. Il faut trancher. Il faut mettre fin à ce cirque avant qu’il n’achève de couler une chaîne déjà en ruine.
Ce texte n’est pas un règlement de compte. C’est un cri du cœur. Un cri pour sauver ce qu’il reste de crédibilité à un média qui, autrefois, faisait la fierté du Québec sportif.
Un cri pour rappeler que la responsabilité vient avec le micro. Que la décence vient avec la notoriété. Que l’impunité ne peut pas être la norme.
Jean-Charles Lajoie a le droit de vouloir redynamiser sa carrière. Il a le droit d’essayer de se renouveler. Mais pas au prix de la sécurité publique. Pas au prix de l’intégrité professionnelle. Pas en méprisant les règles de base.
Son comportement dépasse la ligne rouge. Et si TVA Sports ne fait rien, alors elle aura mérité de tomber.
TVA Sports doit choisir : continuer à couler en entretenant une vedette dépassée et dangereuse, ou tourner la page, faire preuve de courage, et envoyer un signal fort à ses employés, à ses téléspectateurs, à ses partenaires.
Il ne s’agit plus de Jean-Charles Lajoie seulement. Il s’agit de la culture d’entreprise. Il s’agit de la crédibilité médiatique au Québec. Il s’agit de redonner un sens au mot responsabilité.
Et si Pierre-Karl Péladeau ne trouve pas le courage de prendre une décision maintenant, qu’il ne s’étonne pas que les derniers fidèles de TVA Sports quittent le navire.
Parce que quand un média permet à l’un de ses visages les plus payés de devenir un danger sur la route et une honte sur les écrans, c’est qu’il a déjà renoncé à l’essentiel.