La victoire convaincante des Canadiens de Montréal contre les Oilers d’Edmonton (3-0) a été marquée par une intensité renouvelée et un engagement collectif qui avaient fait défaut en début de saison.
Pour Dany Dubé, ce changement de cap est directement lié à une décision clé de Martin St-Louis : confronter ses joueurs vedettes.
Selon les informations recueillies par l'analyste du 98,5 FM, St-Louis aurait tenu une série de rencontres privées et de discussions franches avec ses meilleurs joueurs, les défiant de se regarder dans le miroir et d’élever leur niveau de jeu.
Ce virage vers le hard-coaching, un style plus direct et exigeant, tranche avec l’approche pédagogique et positive pour laquelle St-Louis était jusque-là reconnu.
Dany Dubé précise que St-Louis a d’abord solidifié la défensive avant de s’attaquer à son groupe offensif.
Après avoir instauré une structure plus serrée dans sa zone, il aurait fait comprendre à ses leaders, notamment Nick Suzuki et Cole Caufield, que leurs performances devaient refléter leur statut de joueurs d’impact.
« Martin St-Louis ne voulait pas juste pointer du doigt. Il a décidé de mettre en place une structure défensive plus claire, mais aussi de mettre ses meilleurs joueurs au défi. Il les a confrontés directement et ça fonctionne. » a affirmé Dubé sur les ondes du 98,5 FM.
Dubé ajoute que ces confrontations, loin d’être une simple confrontation coach-joueurs sont des moments essentiels pour solidifier le leadership.
Cette approche a coïncidé avec des ajustements stratégiques, notamment le remaniement des trios pour relancer l’attaque.
De son côté, Martin McGuire propose une explication différente. Il croit que les retrouvailles de Nick Suzuki avec l’ancien capitaine Shea Weber à Toronto auraient joué un rôle clé dans la prise de conscience du jeune leader.
« Nick a vu Shea, son ancien capitaine, et il s’est dit qu’il devait montrer l’exemple avant de demander aux autres de le suivre. Ces retrouvailles ont peut-être ravivé ce sentiment de responsabilité. »
Le fait de se regarder dans le miroir aurait poussé Suzuki à hausser son niveau de jeu et à entraîner ses coéquipiers sur son chemin. Une nouvelle ambiance qui, combinée au hard-coaching de St-Louis, semble avoir porté fruit.
Parallèlement, le gardien Samuel Montembeault a retrouvé sa forme des grands soirs, effectuant des arrêts cruciaux aux moments opportuns.
Dubé a établi un parallèle intéressant en comparant l’importance des arrêts d’un gardien aux buts marqués dans des moments clés par les attaquants.
« Ce n’est pas juste de faire des arrêts, c’est de les faire au bon moment. Montembeault offre ce genre de constance, et ça change tout. »
Montembeault, avec ses performances solides, donne une stabilité à l’équipe, permettant aux joueurs de se concentrer sur l’exécution des consignes de St-Louis.
Ces derniers jours marquent peut-être un tournant dans la carrière de Martin St-Louis comme entraîneur.
Longtemps critiqué pour son manque d’expérience et d’adaptation, St-Louis montre qu’il est capable de prendre des décisions difficiles et de s’adresser directement à ses joueurs vedettes.
Martin McGuire estime que ce virage était nécessaire, mais prévient que le défi pour St-Louis sera de maintenir cet élan sur le long terme.
« Le hard-coaching, c’est un outil puissant, mais tu dois bien le doser. Si tu pousses trop, tu risques de briser des relations. Mais pour l’instant, ça marche, et ça montre que Martin St-Louis grandit dans son rôle. »
Et maintenant?
Alors que le nom de Jim Montgomery, récemment congédié par les Bruins, résonne encore dans les discussions, la victoire contre Edmonton offre un peu de répit à St-Louis et à son équipe.
Mais la pression reste immense. Le match contre les Golden Knights de Las Vegas samedi soir sera un autre test majeur pour évaluer si cette nouvelle approche peut vraiment transformer la saison des Canadiens.
Pour l’instant, Martin St-Louis semble avoir trouvé un équilibre entre confrontation et inspiration. Mais le chemin vers la rédemption est encore long.
Au moins, il a eu le courage d'affronter ses vedettes. Il était temps.