Congédiement de Marc Labrèche: crise chez Bell

Congédiement de Marc Labrèche: crise chez Bell

Par David Garel le 2025-03-04

Marc Labrèche a été congédié par Bell.

C’est officiel : Noovo tire la plug sur “Je viens vers toi”.

Après trois saisons à tenter de trouver son public, Marc Labrèche voit son émission être balayée du paysage télévisuel québécois.

Une fin humiliante pour un show qui n’a jamais levé, malgré un budget astronomique et des invités prestigieux.

Mais ce qui rend cette nouvelle encore plus savoureuse, c’est qu’elle vient clore un chapitre de mépris et de moqueries incessantes envers un homme qui, lui, est toujours en poste : Martin St-Louis.

Oui, Marc Labrèche a ri de St-Louis pendant des mois, le traitant comme un BS qui donne des leçons de vie, le tournant en ridicule avec son ton condescendant et ses sketchs moqueurs.

"J'aime ça d'élaborer, là. Moi, j'élabore, là, j'élabore. Quand on me dit d'élaborer, là, wouh! J'élabore, j'élabore, j'élabore, là. Jusqu'à temps qu'il y ait juste ça de l'élaboration dans ma tête."

Il a non seulement ridiculisé son français et le fait qu'il demandait toujours à Chantal Machabée de lui traduire son langage "franméricain", mais il a fait passer Martin St-Louis pour un gars qui a une "peanut" à la place du cerveau.

"Tu lances, tu sais, tu lances la poche dans le trou, mais tu sais pas combien de points tu vas avoir. 

Des fois, la petite poche,elle tombe sur le bord d'un trou, mais elle glisse dans un autre trou, et c'est là que ces points-là, t'es là, là. 

Faut que t'as joué, mais t'as pas gagné. Tu comprends? C'est clair un concept, ça. L'important, là, l'important, c'est d'avoir du fun.

Chantal! Comment on dit ça, avoir du fun? Du plaisir! Hi! Ouf! Ça me dirait que ça sonne cochon. Mais c'est ça qui es timportant. Ouais, mais moi pis mon équipe, en reconstruction, on va gagner pareil."

Si on devait résumer ce sketch de Marc Labrèche en une phrase, ce serait un dénigrement en règle, une attaque frontale sous couvert d’humour et une volonté à peine voilée de faire passer Martin St-Louis pour un imbécile.

Le message que Labrèche voulait envoyer est limpide : Martin St-Louis est un coach qui parle trop, qui s’écoute parler sans rien dire d’intelligent, et qui n’a pas la capacité intellectuelle de structurer une pensée cohérente.

Ce n’est pas simplement une imitation. C’est une caricature exagérée et méprisante, où l’entraîneur du Canadien est présenté comme un homme perdu dans son propre discours, incapable d’articuler une idée sans se noyer dans des explications absurdes.

Et ce n’est pas tout. Il s’attaque directement au langage de St-Louis, en mettant l’accent sur son français parfois hésitant et son besoin de traduction de la part de Chantal Machabée :

Ce passage est d’une condescendance triste. Il réduit St-Louis à un enfant incapable de formuler une phrase correcte en français, ayant besoin d’une « nounou » pour l’aider à parler convenablement.

Dans un contexte où l’authenticité et la passion de St-Louis sont souvent mises de l’avant, Labrèche choisit de l’écraser sur ce point précis, insinuant qu’un entraîneur qui ne parle pas un français parfait est nécessairement un entraîneur limité.

Il a poussé l’arrogance jusqu’à insinuer que l’entraîneur du Canadien allait bientôt être congédié… et ironiquement, c’est lui qui disparaît des écrans en premier.

Karma ? Peut-être. Revanche ? Assurément.

Noovo, propriété de Bell, n’a jamais lésiné sur les moyens pour pousser “Je viens vers toi”. Un gros budget, des invités de renom, des efforts de promotion considérables… mais rien n’y a fait.

Les cotes d’écoute n’ont jamais dépassé les 200 000 spectateurs, un score catastrophique pour une émission censée attirer les masses. Même avec Geoff Molson en invité de prestige, l’audience n’a pas suivi.

À la fin, Bell n’aime pas perdre d’argent. On coupe dans les dépenses inutiles. Et ce n’est pas un hasard si cette annonce survient au même moment où des rumeurs de vente de RDS commencent à circuler.

Bell veut éviter l’hémorragie financière, et Marc Labrèche fait partie des sacrifices.

On le sait, Labrèche ne s’est jamais gêné pour ridiculiser Martin St-Louis. Des imitations exagérées, un ton moqueur, des sketchs où l’entraîneur du Canadien était présenté comme un moralisateur naïf, incapable de mener une équipe.

Lors des pires moments du CH, Labrèche se délectait des rumeurs de congédiement, insinuant que St-Louis ne tiendrait pas la saison.

Aujourd’hui, le Canadien est à quelques points des séries, St-Louis est toujours là, et c’est Labrèche qui se retrouve mis à la porte.

La leçon est brutale : on ne sous-estime pas Martin St-Louis.

L’arrêt de “Je viens vers toi” n’est pas un événement isolé. Bell serre la vis partout où ça fait mal. Les rumeurs de vente de RDS s’intensifient, la compagnie coupe les dépenses, et tout ce qui ne génère pas de profit est mis sur la sellette.

Ce n’est pas une surprise. Bell a déjà montré qu’elle ne s’accrochera pas à des projets déficitaires par loyauté. Et Labrèche vient d’en faire les frais.

Ce qu’il y a de plus ironique dans cette histoire, c’est que Martin St-Louis, lui, n’a jamais répondu aux moqueries.Il a laissé Labrèche parler, il a ignoré les ricanements, et il a continué à faire son travail.

Aujourd’hui, St-Louis est toujours derrière le banc du Canadien, tandis que Labrèche doit plier bagage.

Quelle ironie. Quelle claque. Quelle revanche.

Si la fin de Je viens vers toi envoie un signal fort sur la gestion des pertes chez Bell, elle souligne surtout une tendance inquiétante pour RDS, qui se trouve dans une situation de plus en plus précaire.

Depuis des années, les audiences du Réseau des sports sont en déclin. L’époque où RDS régnait sans partage est révolue. 

Les cotes d’écoute sont en chute libre, et avec la montée des critiques sur la qualité de ses analystes, la pertinence du réseau est remise en question comme jamais auparavant.

Mais ce qui amplifie la crise, c’est que Bell ne veut plus payer pour un réseau déficitaire. L’entreprise coupe dans le gras, et la fin de Je viens vers toi n’est qu’un avant-goût de ce qui attend RDS.

Le plus grand danger pour RDS est clair : le contrat des matchs régionaux du Canadien se termine en 2026. Jusqu’ici, ces droits de diffusion étaient un bouclier qui permettait au réseau de rester pertinent malgré les critiques.

Mais avec des audiences en baisse, un manque flagrant de renouvellement parmi les analystes et une offre télévisuelle dépassée, Bell pourrait ne pas vouloir investir un sou de plus pour garder ce contrat.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

RDS peine à attirer un public jeune.

Les plaintes contre les Norman Flynn et les Gaston Therrien de ce monde explosent. 

Les abonnements aux services traditionnels de télévision chutent.

Si Bell décide de laisser tomber RDS après 2026, le réseau pourrait perdre son pilier principal. Car soyons honnêtes : sans le Canadien, RDS ne vaut plus rien.

La stratégie de Bell est simple : éviter de financer des projets qui ne rapportent plus. Si Labrèche a été sacrifié, c’est parce que les cotes d’écoute ne justifiaient plus l’investissement.

Et aujourd’hui, c’est exactement la même situation qui se profile pour RDS.

Bell cherche des moyens de rentabiliser son empire médiatique, et RDS représente une lourde charge financière. Entre la perte de pertinence, la stagnation des contenus et les coûts exorbitants liés à la diffusion des matchs, la question se pose :

RDS survivra-t-il à 2026?

Le danger est bien réel. Si Bell décide que le jeu n’en vaut plus la chandelle, ce pourrait être la fin du Réseau des sports tel qu’on le connaît.

L’heure est grave. Si RDS ne réagit pas, si le réseau continue de s’accrocher à ses vieilles habitudes et à ses figures dépassées, il risque de ne pas voir 2027.

Bell a déjà montré qu’elle ne financera plus les pertes inutiles. RDS est sur un fil de fer, et la chute pourrait être brutale.

Si rien ne change, le Réseau des sports sera bientôt relégué au passé.