Congédiement déguisé: l'agent de Lane Hutson tassé sans pitié

Congédiement déguisé: l'agent de Lane Hutson tassé sans pitié

Par David Garel le 2025-10-08

La saga Lane Hutson n’a plus rien d’un simple dossier contractuel. Ce qui devait être un processus fluide et prévisible s’est transformé en véritable crise interne, à la fois au sein du Canadien de Montréal et de la puissante agence Quartexx, où les égos se fracassent, les fuites se multiplient, et les nerfs sont à vif.

Le nom de Lane Hutson est aujourd’hui au centre d’une tempête sans précédent. Le clan Hutson, visiblement contrôlé par un père omniprésent et assoiffé de d'argent, a refusé une offre estimée à 9 millions de dollars sur 8 ans, considérée pourtant comme généreuse pour un jeune défenseur toujours en début de carrière. 

Selon Darren Dreger, la situation s’est tellement tendue qu’il a fallu appeler les renforts : le vétéran Dan Ferris, agent vedette et "big boss" chez Quartexx, a été forcé de reprendre le contrôle des négociations, remplaçant le pauvre Sean Coffey, désormais relégué au second plan.

Le ton a complètement changé dans le camp Hutson. Ce qui était au départ une négociation classique entre un jeune espoir et la direction du Canadien est devenu un bras de fer de haut niveau.

Ryan Barnes, directeur des opérations américaines de l’agence, débarque aussi dans le dossier. À ce stade-ci, on ne parle plus d’un contrat d’entrée de gamme, mais d’un dossier d’envergure politique pour l’organisation.

La réputation de Sean Coffey vient de s'effondrer. Il faut dire qu'on parle d'un agent avec peu d'expérience et seulement 12 millions de dollars en contrat sous sa charge.

La valeur totale de Darren Ferris... est de 333 millions de dollars...

La valeur totale de Ryan Barnes... est de 51 millions de dollars...

Face à la stratégie du Canadien, qui voulait appliquer la convention de retraite pour alléger l’impact fiscal à long terme, de Sean Coffey.

Trop complexe. Pas assez de liquidités immédiates pour investir maintenant à la bourse ou ailleurs.

Et surtout, aucun gros chèque de bonis à l’horizon. Coffey, incapable de convaincre le CH d'avantager son client, a été tassé, déclassé, selon plusieurs sources internes.

Plusieurs analystes parlent d’un congédiement déguisé.

C’est humiliant, même si Coffey reste techniquement en poste. Il a été écarté du dossier par ses propres patrons.

C’est Ferris et Barnes qui contrôlent tout maintenant. Coffey est là pour faire bonne figure, mais tout le monde sait qu’il a perdu la main. 

Reste à voir s'il saura garder son emploi à long terme.

Ce coup de théâtre illustre bien l’instabilité émotionnelle de ce dossier. Darren Ferris, le même qui avait jadis orchestré les signatures controversées de Mitch Marner ou Josh Anderson (il avait passé un citron à Marc Bergevin avec un contrat de 7 ans et 5,5 M$ par année), est reconnu pour sa dureté et son refus de céder au moindre compromis.

Et depuis qu’il a repris le contrôle, les relations avec le CH sont plus glaciales que jamais. Elliotte Friedman, toujours bien branché sur les coulisses, affirmait cette semaine que les deux clans ont dû « prendre un pas de recul » tant les émotions étaient devenues négatives. Il a même parlé de tensions explosives entre Jeff Gorton, Kent Hughes et l’entourage de Hutson, notamment le père, omniprésent.

Ce même père, selon plusieurs sources internes, bloque tout. Il aurait refusé que son fils signe des autographes lors de certains événements promotionnels de l’organisation.

Pourquoi? Parce que, selon les rumeurs, la signature de Lane Hutson aurait été vendue à Upper Deck, dans un accord parallèle géré par le père lui-même et l’équipe d’agents. 

Même la direction du CH en aurait été choquée. On parle ici d’un joueur encore en deuxième année, sans saison complète dans la LNH, déjà muselé par des clauses dignes d’une superstar.

Ce niveau de contrôle rappelle un autre précédent dérangeant : celui de Paul Marner, père de Mitch, dont l’implication constante dans les négociations avec les Maple Leafs avait mené à l’une des négos les plus pénibles de la dernière décennie.

« Les pères qui veulent la gloire de leur fils, c’est toujours un cocktail dangereux », résume un ancien dirigeant du CH.

Et dans le cas de Hutson, le père veut être une vedette. Il aime les likes, les retweets sur les réseaux sociaux, il pousse son fils à réclamer des montants irréalistes, et il souffle les fuites dans les médias, selon plusieurs sources concordantes.

Pendant ce temps, la pression monte sur Kent Hughes. Le DG du Canadien, qui pensait avoir trouvé une échappatoire intelligente avec la clause de convention de retraite, tombe de haut.

Il ne s’attendait pas à un tel rejet de principe. Surtout que, de l’avis général, le contrat offrait beaucoup plus que la plupart des défenseurs dans la situation de Hutson.

Et les comparaisons fusent. Noah Dobson, récemment signé pour 9,5 millions par année avec bonis massifs, a connu un camp très difficile, tandis que Hutson a été flamboyant.

Le clan Hutson ne veut donc rien de moins qu’un contrat égal à celui de Dobson. On parle désormais d’un objectif d’au moins 9,5 M$ par année avec les mêmes bonis. (trois versements de 11 M$ lors des trois prochaines années).

Oui, les couteaux volent bas, et tout le monde cherche à se protéger publiquement.

Plus grave encore, l’effet domino à l’interne. Le cas Hutson pourrait nuire à la réputation de Sean Coffey, autrefois vu comme une étoile montante.

Certains dans le milieu se demandent s’il pourra s’en remettre.

« Ça ressemble à un congédiement public », affirme un agent rival. Et la confusion au sommet chez Quartexx, entre Ferris qui tire les ficelles, Coffey humilié, et un père de joueur qui agit comme agent-bis, illustre parfaitement le désordre toxique qui entoure cette négociation.

En ce moment, le pont est fragile. Les prochaines semaines seront décisives. Kent Hughes ne pourra pas attendre éternellement.

Et si le père de Hutson continue à mettre son fils dans des positions intenables, comme ce fut le cas lorsqu'il a dit  le vent pourrait tourner contre lui.

Montréal est une ville de hockey. On n’aime pas les feuilletons trop longs, surtout ceux nourris par des pères qui veulent briller plus fort que leur fils.