Félix Auger-Aliassime, 24 ans, nage en plein bonheur.
Fiancé à sa compagne de longue date, l'Américaine Nina Ghaibi, et en pleine forme sur le circuit ATP, le Québécois semble avoir trouvé un équilibre parfait entre sa vie personnelle et sa carrière.
Mais derrière ce succès éclatant se cache une décision audacieuse qui pourrait bien avoir changé le cours de sa trajectoire : celle de se séparer de son agent de toujours, Bernard Duchesneau.
Si Félix n'avouera probablement jamais que cette décision a joué un rôle clé dans sa renaissance, son ascension fulgurante sur les courts laisse peu de place au doute.
L'épisode de la cyberattaque contre Tennis Canada, qui a révélé des informations personnelles et contractuelles sensibles concernant Félix Auger-Aliassime, a prouvé failles dans la gestion de son entourage.
Lorsque la fuite de données a été confirmée, Duchesneau a lui-même admis qu’il n’avait pas été informé de la situation avant d’être contacté par un journaliste.
« On prend la situation au sérieux. On va faire le suivi avec Tennis Canada et on va gérer la situation le mieux possible », avait-il déclaré, visiblement pris au dépourvu.
Ce manque d'anticipation et de communication a non seulement exposé Auger-Aliassime à des risques financiers, mais a également contribué à un climat d'incertitude autour du joueur.
En tant qu’agent, Duchesneau avait la responsabilité de protéger les intérêts de Félix, y compris sa sécurité financière et sa vie privée.
Le fait qu’il n’ait pas été au courant de la fuite montre un manque de vigilance face aux menaces modernes, comme les cyberattaques, auxquelles les athlètes sont de plus en plus exposés.
Si Duchesneau a été un pionnier dans les premières étapes de la carrière de Félix, notamment en travaillant bénévolement pour lui dès l'âge de 16 ans, il semble avoir eu du mal à évoluer avec les exigences d’un joueur de calibre mondial.
Félix, aujourd’hui une figure incontournable du tennis professionnel, avait besoin d’un entourage capable de gérer les complexités de sa carrière à l’international, tant sur le plan sportif que commercial.
La gestion des partenariats, bien qu’importante, ne suffisait plus. Alors que Félix signait des contrats lucratifs avec des marques comme Adidas et Renault, l’absence d’une stratégie à long terme semblait devenir de plus en plus évidente.
Félix lui-même a laissé entendre qu’il cherchait une nouvelle direction pour sa carrière :
« Je sais plus clairement vers où je veux diriger ma carrière, quels gens je veux qui m’entourent, et dans tous les domaines. »
Un autre élément à considérer est l’impression d’immobilisme dans la relation professionnelle entre Félix et Duchesneau.
Si ce dernier a joué un rôle clé dans les débuts de Félix, l’évolution rapide du tennis professionnel exigeait une adaptabilité et une capacité à anticiper les défis à venir.
Félix, de son côté, semble avoir ressenti le besoin de s’entourer de nouvelles perspectives et d’une expertise différente pour progresser.
La gestion des crises, comme celle de la cyberattaque, n’a fait qu’ajouter au stress de Félix, déjà confronté aux pressions du circuit.
Dans une récente interview, le joueur a reconnu que tout ce qui se passait en dehors du terrain influençait directement ses performances.
L’incapacité de Duchesneau à gérer efficacement ces aspects a peut-être contribué à alourdir le fardeau émotionnel de Félix, qui avait besoin d’un appui solide et rassurant pour performer au plus haut niveau.
En rompant avec Duchesneau, Félix a clairement indiqué qu’il voulait s’entourer d’une équipe capable de répondre à ses attentes et de protéger ses intérêts de manière proactive.
Avec le soutien de sa famille, notamment de sa mère et de son père, et de son équipe actuelle, Félix semble avoir trouvé un nouvel équilibre.
Cette rupture marque la fin d’un chapitre, mais aussi le début d’une ère où Félix peut évoluer avec une vision plus claire de ce qu’il attend de ses collaborateurs.
Ce changement d’agent, bien que difficile, semble être une étape essentielle pour un athlète en quête de succès durable, sur et en dehors du terrain.
Depuis qu’il a tourné cette page en juin dernier, l'ancien numéro 6 mondial enchaîne les performances remarquables, culminant avec sa récente victoire au tournoi d’Adélaïde et une séquence de six victoires consécutives en 2025.
Et l'argent de ses commandites coule à flot.
Malgré cette ascension fulgurante, le rapport de Félix Auger-Aliassime à l’argent reste sobre et lucide.
Il a beau avoir déjà amassé plusieurs millions de dollars en bourses et en commandites, l’athlète originaire de Montréal ne considère pas la richesse comme une fin en soi.
Pour lui, chaque victoire sur le terrain est avant tout un accomplissement sportif; la consécration financière qui peut en découler n’en est qu’une conséquence logique, et non un objectif premier.
«J’ai rapidement compris que l’argent devait être un moyen, pas un but», confie-t-il volontiers lorsqu’il est question de ses gains.
Cette philosophie, qu’il partage avec sa fiancée Nina Ghaibi, l’aide à garder les pieds sur terre. Félix estime qu’il a eu la chance de naître dans un environnement qui l’a encouragé à développer ses talents, mais il n’oublie pas d’où il vient et veut rendre à la communauté autant que possible.
Ainsi, même si ses gains sont conséquents — 13 à 14 millions de dollars en bourses, auxquels s’ajoutent des commandites d’envergure — ils restent bien en deçà des montants astronomiques d’athlètes d’autres sports, comme Juraj Slafkovsky et ses 60 millions de dollars garantis, ou encore Lionel Messi et ses contrats mirobolants.
Félix, lui, ne se laisse pas impressionner par ces chiffres. Il sait que son sport fonctionne différemment et que chaque centime gagné doit d’abord être mérité sur le court.
Son approche envers l’argent est également teintée d’une volonté de contribuer à des causes qui lui tiennent à cœur.
Il insiste souvent sur la nécessité de «redonner» lorsqu’on en a les moyens. Qu’il s’agisse d’aider des jeunes athlètes ou de soutenir des initiatives en faveur de l’éducation, le Québécois voit dans l’argent un levier d’action pour améliorer la vie de ceux qui n’ont pas eu sa chance.
«Le succès ne vaut rien s’il n’apporte aucun changement positif autour de nous», a-t-il déjà souligné.
Sa famille, et particulièrement sa mère, l’encourage à développer cette fibre altruiste. Ensemble, ils réfléchissent à la meilleure façon d’investir ses gains pour avoir un impact qui dépasse le simple cadre sportif.
Cette vision de l’argent complète l’équilibre que Félix a trouvé au quotidien : il sait qu’une carrière au plus haut niveau implique de solides moyens financiers, mais il est aussi convaincu que la gloire, les trophées et la notoriété sont vides de sens s’ils ne servent pas à quelque chose de plus grand.
C’est dans cet état d’esprit qu’il aborde ses prochaines compétitions : toujours avec l’envie de s’améliorer, mais en gardant en tête que le plus important reste de se réaliser pleinement, sur le terrain comme en dehors.
Derrière ce tourbillon médiatique, Félix Auger-Aliassime ne se laisse plus atteindre par les critiques sur son lieu de résidence.
Habiter à Monaco était un choix qu’il a mûrement réfléchi, et les critiques lancées par la presse française semblent désormais glisser sur lui.
Il savait déjà que la décision de s’établir à Monaco ne ferait pas l’unanimité.
Mais il ne va pas s’arrêter de vivre pour satisfaire des journalistes qui spéculent sur ses raisons. Ils n’étaient pas là quand il a déménagé, ils ne connaissent pas sa réalité.
En réalité, ce départ pour la principauté s’est avéré plus stratégique qu’il n’y paraît : proximité avec les plus grands tournois européens, installations sportives de haut niveau, climat favorable pour s’entraîner en extérieur toute l’année.
Bien sûr, les avantages fiscaux ne sont pas à négliger pour un joueur qui multiplie les voyages et les dépenses faramineuses en équipes d’entraîneurs, kinés, nutritionnistes.
Mais pour Félix, l’objectif premier restait la performance et le maintien d’une routine stable, loin du bruit extérieur.
« Les gens pensent que c’est uniquement une question d’argent, mais c’est plus subtil que ça, » insiste-t-il.
« Je passe plus de temps en Europe qu’en Amérique du Nord. Voyager chaque fois jusqu’à Montréal pour m’entraîner n’était tout simplement plus viable, surtout en pleine saison. »
Sa priorité n’est plus de convaincre les sceptiques qu'il s'est installé à Moncao pour ne pas payer d'impôts, mais plutôt de se recentrer sur son jeu et sur ce qui l’a toujours fait vibrer : la compétition et la passion du tennis.
Entouré de son équipe et de Nina, sa fiancée, Félix a opté pour un nouveau départ, ancré dans la tranquillité de Monaco et dans la confiance grandissante en ses choix de vie.
Il refuse désormais de gaspiller de l’énergie à se défendre face à des attaques qu’il juge sans fondement.
« Au final, ce ne sont pas les médias qui me font gagner ou perdre un match, » a-t-il lancé dans une récente entrevue.
« Ce qui m’importe, c’est de bâtir une carrière solide sur la durée, en restant droit dans mes valeurs. Que ça plaise ou non, ce n’est pas mon problème. »
De toute façon, Félix n’est plus du genre à se lamenter. Il sait qu’il lui reste plusieurs années pour faire taire ceux qui parlent de déclin.
« On a toujours essayé de me coller l’étiquette de nouveau Federer, ou de next big thing, mais je ne veux pas être le prochain untel. Je veux juste être moi, au meilleur de mes capacités. »
Alors oui, la presse française peut continuer à décortiquer son changement de résidence.
Félix, lui, trace sa route, convaincu que le silence et le travail acharné valent parfois mieux que de longues justifications.
Et si un jour, son nom résonne à nouveau dans la foulée des grands titres, il pourra alors regarder en arrière et sourire, bien installé dans son appartement monégasque, en pensant à tout le chemin parcouru.
Les bonnes nouvelles ne se limitent pas aux terrains. En novembre dernier, Félix a demandé Nina Ghaibi en mariage, une étape qu'il considère comme une évidence.
« Je suis heureux d’amorcer ce nouveau chapitre de notre relation », a-t-il confié dans une entrevue récente accordée au site de l’ATP.
Le Montréalais ne tarit pas d’éloges sur sa fiancée :
« Ses valeurs sont comme les miennes et c’est ce qui est le plus important dans notre relation. J’aime dire qu’elle est quelqu’un qu’on ne peut pas corrompre. »
Il a également ajouté :
« Elle est très, très honnête, très directe, et elle a d’excellentes valeurs. »
Le couple, qui s'est rencontré lors du Masters de Miami alors que Félix n’avait que 18 ans, partage une complicité qui transcende les années.
Nina, toujours présente à ses côtés, semble être un pilier fondamental pour le jeune Québécois, tant sur le plan émotionnel que moral.
En plus de cet appui sentimental, Félix a souligné l'importance de son entourage professionnel pour son récent succès.
« C’est crucial cet appui. Il y avait des moments où, si je ne me sentais pas bien avec des choses à l’extérieur de mon tennis, ça avait un impact sur mon jeu », a-t-il confié.
Aujourd'hui, Félix affirme se sentir entouré de personnes en qui il a pleinement confiance, un facteur qui a contribué à améliorer son niveau de jeu.
« En ce moment, je me sens bien, parce que les membres de mon équipe, tout le monde autour de moi, ce sont des gens super et je sens qu’ils m’appuient. »
Le départ de Bernard Duchesneau, qui avait travaillé à ses côtés depuis ses débuts professionnels, a marqué une transition importante.
Si Félix insiste sur le fait que cette décision faisait partie d’une évolution naturelle, elle coïncide avec un changement notable dans son attitude et ses performances.
« Même si je suis encore jeune, je vieillis et j’en suis à un point de ma carrière où je sais plus clairement vers où je veux diriger ma carrière », avait-il déclaré après leur séparation.
En coulisses, certains observateurs murmurent que cette rupture a permis à Félix de prendre un nouveau départ, en éliminant les distractions et en se concentrant sur l’essentiel : son jeu.
Avec une équipe soudée, une fiancée qui partage ses valeurs, et une confiance retrouvée, Félix Auger-Aliassime semble prêt à conquérir les sommets du tennis mondial.
Sa victoire au premier tour des Internationaux d’Australie confirme qu’il est en pleine possession de ses moyens.
Pour Félix, ce bonheur retrouvé est le fruit d’un équilibre subtil entre le travail acharné, les relations solides et des décisions courageuses.
Et si ce nouveau départ l’a sauvé, il préfère laisser parler ses résultats.
Sur le terrain comme dans la vie, Félix Auger-Aliassime est définitivement au 7e ciel.