Patrick Lagacé, successeur désigné de Paul Arcand à la barre de la matinale du 98,5 FM, se retrouve dans une position pour le moins inconfortable.
Malgré sa position toujours dominante au sommet des cotes d’écoute, les chiffres récents révèlent un malaise profond.
La perte de près de 5 parts d’audience, combinée aux bouleversements internes et aux critiques du public, dessine un portrait moins reluisant que celui espéré par la direction de Cogeco.
Avec 28,9 parts de marché, l’émission matinale de Patrick Lagacé reste la plus écoutée de Montréal, mais la chute par rapport aux 34,8 parts atteintes par Paul Arcand au printemps dernier est significative.
Pour beaucoup, cette baisse illustre l’incapacité de Lagacé à combler le vide laissé par son prédécesseur, une figure légendaire de la radio québécoise.
Les auditeurs sont nombreux à exprimer leur déception sur les réseaux sociaux, certains allant jusqu’à comparer Lagacé à Jocelyn Thibault, le gardien qui a remplacé Patrick Roy après son fameux départ du Canadien.
« Lagacé, c’est un bon journaliste, mais il n’a pas l’aura ni le charisme d’Arcand. Ce n’est pas une matinale, c’est une chronique prolongée », écrit un internaute.
« Arcand, c’était notre boussole. Lagacé, c’est notre GPS défectueux. On finit toujours par trouver notre chemin, mais c’est laborieux », ironise un autre.
Le 98,5 FM ne souffre pas seulement des comparaisons entre Arcand et Lagacé. La station est minée par des scandales internes et des décisions controversées qui ternissent son image.
Les congédiements de MC Gilles et Pierre-Yves McSween, deux chroniqueurs très appréciés, continuent de faire grincer des dents.
Ces départs, perçus par beaucoup comme des règlements de comptes orchestrés en coulisses par Lagacé, ont laissé des cicatrices profondes.
L’ajout de Michele Boisvert pour remplacer McSween à la chronique économique n’a pas convaincu l’auditoire. Bien qu’elle soit compétente, son approche plus académique manque du mordant et de l’accessibilité qui faisaient le succès de McSween.
« Michele Boisvert, c’est comme écouter un cours d'université. Intéressant, mais ce n’est pas ce qu’on veut dans notre auto à 7 h 30 du matin », commente un auditeur.
Alors que le 98,5 FM s'effondre, ses rivaux attendent leur heure. ICI Première, stable avec 17,2 parts de marché, continue de grignoter du terrain, tandis que le 99,5 FM, désormais sous la bannière de Qub Radio, est la honte de la journée.
Si les parts de marché de Qub restent modestes pour l’instant, avec Mario Dumont à 2 parts le matin, leur stratégie est claire : bâtir patiemment un auditoire et viser les 25-54 ans, la cible de choix des annonceurs.
« On ne s’attendait pas à renverser le 98,5 dès notre premier automne. Mais les fondations sont là, et l’avenir s’annonce prometteur », déclare Benoît Simard, directeur de la programmation du 99,5 FM.
Personne ne croit les excuses de Qub Radio. 2 parts de marché, c'est des peanuts. Richard Martineau fait encore pire avec à peine une part de marché.
La directrice de la programmation du 98,5 FM, Julie-Christine Gagnon, se veut rassurante, mais ses déclarations trahissent une certaine nervosité.
« On reste numéro un, et c’est ce qui compte. Les cancans n’ont pas d’impact sur l’écoute », affirme-t-elle, tout en reconnaissant que « tout ne s’est pas passé comme prévu ».
Pourtant, les auditeurs ne sont pas naïfs. Les critiques envers Lagacé et les décisions contestées de Cogeco montrent que l’héritage laissé par Paul Arcand est loin d’être à l’abri.
La station conserve sa première place, mais pour combien de temps ? Chaque faux pas rapproche un peu plus le 98,5 FM d’un royaume en déclin.
Patrick Lagacé, bien que toujours en tête, est sous pression. Ses 28,9 parts de marché pourraient être interprétées comme une victoire, mais la comparaison avec les sommets atteints par Paul Arcand reste écrasante.
Le défi pour Lagacé et le 98,5 FM est clair : regagner la confiance d’un auditoire de plus en plus exigeant et tenter de réparer les pots cassés.
Le 98,5 FM est peut-être encore au sommet, mais comme le dit l’adage : plus on est haut, plus la chute est vertigineuse.
Patrick Lagacé et Cogeco doivent prouver qu’ils sont capables de surmonter les turbulences actuelles pour assurer un avenir à la hauteur de leur passé glorieux.
Plusieurs aimeraient que Lagacé soit congédié, alors qu'il est premier au Québec.
Plusieurs aimeraient aimeraient congédier Martin St-Louis alors qu'il est dernier dans la LNH, ou presque.
La vie est parfois cruelle.
Lagacé est millionnaire. Martin St-Louis est multimillionnaire. Mais les deux sont dans l'eau chaude.
Pierre-Yves McSween était une figure incontournable du 98,5 FM grâce à son style incisif, son humour innéet sa capacité à vulgariser des concepts économiques complexes.
Dès les débuts de Lagacé à la matinale, les frictions entre les deux hommes ont été palpables. Selon plusieurs sources internes, McSween aspirait à un rôle plus central dans l’émission, souhaitant être davantage impliqué dans la production et la direction des contenus.
Lagacé, nouvellement en poste et soucieux de marquer son territoire, voyait cette ambition comme une menace à son autorité.
« McSween avait l’habitude d’être le centre d’attention dans ses chroniques. Avec Lagacé, il sentait qu’il perdait de l’espace », confie un ancien collaborateur.=
Les tensions se sont intensifiées lors des réunions de production. Lagacé, connu pour son style direct, aurait fréquemment critiqué McSween pour son ton parfois trop abrasif et ses interventions qui, selon lui, ne s’harmonisaient pas toujours avec la ligne éditoriale de la matinale.
De son côté, McSween n’appréciait pas ce qu’il percevait comme un manque de respect pour son expertise. Selon des témoins, les deux hommes ont eu plusieurs altercations verbales en coulisses, certaines frôlant l’explosion.
La situation atteint un point de non-retour l'été dernier. McSween, frustré par ce qu’il percevait comme un manque de reconnaissance et d’espace dans la nouvelle programmation, commence à exprimer ouvertement son mécontentement.
Le 98,5 FM annonce alors soudainement la fin de sa collaboration avec McSween, invoquant des « divergences stratégiques ».
Cette décision choque les auditeurs et les employés de la station. Beaucoup y voient la main de Lagacé, accusé d’avoir poussé la direction à écarter un rival.
« McSween a été sacrifié pour protéger l’égo de Lagacé. C’est aussi simple que ça », déclare un ancien collègue sous couvert d’anonymat.
Malgré l’amertume, McSween publie un message de départ rempli de classe, évitant de jeter de l’huile sur le feu.
Toutefois, les observateurs notent que son absence laisse un vide difficile à combler. Son remplacement par Michèle Boisvert est accueilli froidement par l’auditoire, qui trouve son style trop monotone.
Parallèlement, MC Gilles, un chroniqueur apprécié pour son humour et son ton léger, se retrouve également dans la ligne de mire.
Alors que les tensions entre Lagacé et McSween occupent le devant de la scène, le départ de MC Gilles passe presque inaperçu. Mais en interne, cette décision est perçue comme une autre manœuvre orchestrée par Lagacé.
Selon des sources internes, MC Gilles aurait commis un faux pas lors d’une émission, laissant échapper une information confidentielle concernant la programmation future du 98,5 FM.
ll aurait révélé, par erreur, que Philippe Cantin allait animer la nouvelle émission du retour, une annonce qui n’avait pas encore été officialisée.
Cet incident aurait été utilisé comme prétexte pour justifier son congédiement. Pourtant, plusieurs employés affirment que cette erreur mineure ne méritait pas une telle sanction.
« MC Gilles a été écarté parce qu’il ne faisait pas partie du “clan Lagacé”. Dans cette station, soit tu es avec lui, soit tu es contre lui », affirme une source interne.
Ces événements ont laissé des cicatrices profondes.
Les auditeurs expriment leur mécontentement, non seulement envers les décisions de la direction, mais aussi envers l’ambiance perçue comme toxique.
« Le 98,5 FM est devenu un champ de bataille. On écoute par habitude, mais le cœur n’y est plus », commente un auditeur fidèle.
Alors que les critiques fusent, Lagacé doit désormais prouver qu’il peut redresser la barre et ramener la station à son apogée.
Les départs de McSween et MC Gilles, perçus comme des pertes irréparables, continuent de hanter le 98,5 FM.
L’avenir de la station repose sur sa capacité à regagner la confiance d’un auditoire déçu et à apaiser les tensions internes.
Lagacé, en position de force mais fragilisé par les polémiques, doit maintenant prouver qu’il mérite de porter la couronne laissée par Paul Arcand.
Mais avec un royaume qui s'effondre, le temps joue contre lui.