Nick Suzuki reçoit la pire nouvelle... en pleine figure...
Il n’y a pas eu d’annonce officielle. Pas de phrase tranchante. Pas de verdict public. Et pourtant, à écouter attentivement Connor McDavid et Sidney Crosby ces derniers jours, le message ne pourrait être plus clair.
À deux jours du dévoilement de la formation canadienne pour les Jeux olympiques de Milan-Cortina, l’absence d’un nom commence à résonner plus fort que toutes les confirmations : celui de Nick Suzuki.
Un véritable drame sportif pour celui qui a avoué rêvé aux jeux depuis sa tendre enfance.
Tout commence dans un registre presque nostalgique. Connor McDavid replonge dans ses souvenirs de 2010, lorsqu’il regardait, adolescent, la finale olympique entre le Canada et les États-Unis, suspendu au but mythique de Sidney Crosby.
Il parle de tension, d’intensité, de ce moment où tout un pays s’est levé d’un seul homme. Puis il enchaîne sur 2014, sur Sotchi, sur la dernière fois où les joueurs de la LNH ont véritablement goûté à l’expérience olympique.
« On pouvait sentir la tension qui régnait dans l’amphithéâtre à travers la télé »
Le ton est intense. Pour McDavid, ces Jeux de 2026 ne sont pas un tournoi parmi d’autres : ils sont un héritage à prolonger.
Et lorsqu’il parle du présent, de l’équipe qui se dessine, de la compétition interne, McDavid ne se cache pas. Il insiste sur l’énergie retrouvée à la Confrontation des 4 nations, sur la fébrilité, sur la motivation, sur l’urgence de gagner.
Puis il nomme ceux qui, selon lui, incarnent cette montée en puissance : Macklin Celebrini et Connor Bedard. Deux jeunes prodiges qui sont devenus deux priorités pour le meilleur joueur au monde.
« Ils ont été formidables. C’est formidable de les voir progresser. Ils ont été vraiment impressionnants. »
« On a les a vus connaître un excellent départ et se battre pour une place. C’est amusant à regarder. »
Jamais, à aucun moment, Nick Suzuki n’est évoqué.
Ce silence devient encore plus lourd lorsqu’on constate que Macklin Celebrini, 19 ans à peine, est désormais présenté comme une évidence.
Troisième meilleur pointeur de la LNH derrière McDavid et Nathan MacKinnon, le centre des Sharks de San Jose force la main des décideurs.
Le DG Doug Armstrong et son comité auraient déjà contacté l'attaquant pour lui dire qu'il faisait partie de l'équipe. Son jeu sur 200 pieds, son impact offensif, son sérieux défensif et surtout l’appui public de Crosby en font un candidat non seulement crédible, mais prioritaire.
Crosby, justement, ne choisit jamais ses mots à la légère. Quand il parle de Celebrini, il évoque la passion, l’éthique de travail, la progression fulgurante.
Il parle d’un joueur qui attire l’attention et qui la mérite. Il compare l’énergie ressentie au camp estival à celle des 4 nations. Il parle d’un avant-goût olympique. Là encore, aucun espace n’est laissé pour Suzuki.
Pendant ce temps, Connor Bedard, malgré une blessure récente au haut du corps, est déjà de retour sur la glace. Ce détail veut tout dire. Bedard sait que la formation est annoncée mercredi. Il sait que chaque entraînement compte. Il sait que sa place est encore débattue, mais qu’elle demeure désirée par les têtes d’affiche du vestiaire canadien.
McDavid le dit ouvertement : Bedard et Celebrini ont été formidables. Impressionnants. En progression constante.
Encore une fois, Suzuki n’est pas dans la conversation.
C'est comme si le meilleur joueur de la planète nous annonçait son absence officielle. Le fait que ni McDavid, ni Crosby, ne le nomme... est la pire nouvelle de l'année pour Suzuki.
Et pourtant, à Montréal, le capitaine du Canadien continue de faire ce qu’il a toujours fait : jouer de la bonne façon.
Mais le mois de décembre a été plus difficile. Le rythme a ralenti. Et surtout, le rôle que Suzuki devrait occuper au sein d’Équipe Canada, celui du centre shutdown, du joueur responsable, du spécialiste des missions ingrates, commence à être remis en question car Martin St-Louis l'a brûlé. Il semble fatigué... et au bout du rouleau...
Le destin n'a pas été rendre. Dans un match contre Connor McDavid au Centre Bell, Suzuki a joué moins que Jake Evans. Huit secondes de moins, certes, mais surtout sans être utilisé contre McDavid dans les moments clés.
Dans une ligue obsédée par les détails, ce genre de décision ne passe pas inaperçue. Si Suzuki n’est pas celui qu’on envoie contre McDavid à Montréal, pourquoi le serait-il sur la plus grande scène internationale ?
À cela s’ajoute une perception persistante au sein d’Hockey Canada : Suzuki n’a jamais été un favori politique. Il n’a pas le côt chouchou nterne de joueurs comme Anthony Cirelli, favorisé par son coach à Tampa Bay, Jon Cooper.
Cirelli peut faire la même job défensivement que Suzuki. Il est fiable, constant, intelligent… et il faisait partie du Tournoi des 4 nations.
Sera-t-il favorisé pour le fameux poste de "plombier défensif" parmi l'étite du Canada?
Pour les partisans du Canadien, la pilule est d’autant plus amère que d’autres absences s’annoncent. Cole Caufield et Lane Hutson ne feront pas Team USA selon The Athletic.
Juraj Slafkovský portera les couleurs de la Slovaquie. Alex Texier défendra la France. Patrick Laine, lui, ne sera pas remis à temps pour la Finlande, alors qu'Oliver Kapanen a des chances selon les médias finlandais.
Montréal sera représenté, oui. Mais pas par son capitaine. Ni par son sniper, ni par son défenseur prodige. De quoi briser le coeur des fans du CH. Mais au moins, on peut se consoler en se disant qu'ils auront du repos.
Au final, McDavid et Crosby n’ont rien annoncé officiellement. Ils n’ont pas prononcé le nom de Suzuki pour l’écarter. Ils n’en ont simplement pas parlé. Et dans l’univers du Country Club de la sélection olympique canadienne, ce silence vaut le verdict.
À deux jours de l’annonce officielle, tout pointe dans la même direction. Les carottes sont déjà cuites pour Nick Suzuki.
Un drame sportif... dans tous les sens du terme...
