Quand le capitaine des Oilers, Connor McDavid, a décidé d’asséner un double-échec au visage de Connor Garland en toute fin de match samedi, il a probablement scellé sa participation à une réunion virtuelle avec le département de sécurité des joueurs de la LNH.
Mais soyons honnêtes, McDavid est peut-être dans de beaux draps, mais c’est la LNH qui se retrouve maintenant dans l’eau chaude.
Parce qu’une fois de plus, elle doit jongler avec son dilemme favori : protéger l’intégrité du jeu ou protéger sa vedette la plus lucrative.
Le geste de McDavid, aussi brutal que symbolique, est rapidement devenu l’un des sujets les plus discutés dans le monde du hockey.
D’un côté, les partisans des Canucks crient à l’injustice et réclament une suspension exemplaire. De l’autre, les fans des Oilers le défendent bec et ongles, évoquant la frustration légitime de leur capitaine face à une défaite qui fait mal.
Et au milieu de tout ça, la LNH doit trouver un équilibre entre appliquer les règles et éviter de nuire à l’image de l’un de ses plus grands ambassadeurs. Une tâche pour le moins délicate.
Le geste de McDavid a été capturé sous tous les angles, analysé et débattu dans tous les coins d’Internet. Voici la vidéo pour ceux qui l’auraient manquée :
Un coup de frustration? Certainement. Justifiable? Pas vraiment.
Garland, joueur de petite taille, a littéralement mangé le bâton de McDavid en pleine figure.
Certains partisans, probablement plus créatifs que rationnels, ont même avancé l’argument que Garland est si petit que tout double-échec porté à son niveau “normal” finirait forcément par le toucher au visage.
Une logique qui a autant de valeur qu’un lancer frappé de la ligne bleue dans les gradins.
Mais revenons à la LNH. Avec l’annonce d’un hearing, le département de sécurité des joueurs a tenté de calmer les critiques, donnant l’impression de prendre les choses au sérieux. Mais soyons réalistes : suspendre McDavid, c’est comme tirer une balle dans le moteur de la Ferrari qu’est la LNH.
On parle ici de la figure emblématique de la ligue, celui qui vend des billets, des chandails, et des droits de diffusion à des millions. Suspendre McDavid, même pour un match, aurait des répercussions bien au-delà de la glace.
Et ce n’est pas comme si la LNH n’avait pas un historique bien documenté de clémence envers ses superstars.
Prenez l’incident de mercredi dernier : McDavid frappe Marcus Johansson du Wild au visage. Résultat?
Pas de pénalité, pas de sanction, rien. Pourquoi? Parce que c’est McDavid. Parce qu’il représente l’avenir, le présent, et probablement le plan marketing de la ligue pour la prochaine décennie.
Ce qui met encore plus de pression sur cette affaire, c’est la réaction des partisans. Ceux des Canucks, bien sûr, crient à l’injustice, rappelant à la ligue qu’une suspension serait la seule issue logique pour un tel geste.
“Si c’était Tyler Myers qui avait fait ça, il serait déjà suspendu pour trois matchs”, peut-on lire dans les commentaires.
Et difficile de leur donner tort. La LNH a souvent appliqué ses règles de manière incohérente, avec une balance qui penche toujours en faveur de ses vedettes.
Mais les partisans des Oilers, eux, ne manquent pas d’imagination pour défendre leur capitaine.
“Garland est un joueur vicieux qui provoque tout le monde sur la glace”, écrivent certains.
“McDavid n’a fait que répondre.”
Et puis, il y a ceux qui pointent du doigt l’arbitrage : “Si les arbitres faisaient leur travail et appelaient des punitions, McDavid n’aurait pas eu besoin de se défendre tout seul.”
Cette dernière ligne de défense est particulièrement intéressante. L’arbitrage a, en effet, été critiqué tout au long du match.
Certains internautes ont même suggéré que si les arbitres avaient sifflé une faute contre Garland quelques secondes plus tôt, McDavid n’aurait jamais perdu son sang-froid.
Un argument qui, bien qu’hypothétique, met en lumière les failles d’une ligue qui lutte souvent pour maintenir une constance dans ses décisions sur la glace.
Mais alors, que fera la LNH? Un simple avertissement? Une amende symbolique? Ou une suspension d’un match pour sauver les apparences?
Les paris sont ouverts, mais une chose est sûre : la ligue est dans une position délicate.
Suspendre McDavid serait un message fort, une déclaration que personne n’est au-dessus des règles. Mais cela aurait un coût énorme, tant pour les Oilers que pour la ligue elle-même.
Et c’est là que réside le vrai problème. La LNH, comme toutes les grandes organisations, doit jongler entre ses principes et ses priorités économiques.
Protéger l’intégrité du jeu est important, mais pas au point de nuire à la rentabilité de son produit phare. McDavid est bien plus qu’un joueur, il est une marque, une icône, un pilier sur lequel repose une grande partie de l’économie de la ligue.
Alors, oui, McDavid est dans de beaux draps. Mais c’est la LNH qui est vraiment dans l’eau chaude.
Entre appliquer les règles et préserver ses intérêts, elle doit naviguer sur une corde raide, consciente que chaque décision sera scrutée à la loupe.
Une chose est certaine, toutefois : peu importe l’issue de ce hearing, la discussion autour de McDavid et de son statut privilégié ne fera que continuer.
Parce qu’au final, ce n’est pas juste une question de hockey, c’est une question de pouvoir, d’image, et de ce que la LNH est prête à sacrifier pour protéger son produit le plus précieux.
À suivre ...