Le micro s'est ouvert sur le ton cinglant et inébranlable d'Alexandre Tétrault, le visage de la radio à Québec, résidant sur les ondes du FM 93, l'équivalent du 98,5 FM dans la capitale provinciale.
Son sarcasme était aussi affûté que ses analyses sportives, et aujourd'hui, il avait une cible bien définie dans son viseur : les partisans passionnées du Canadien de Montréal.
"Moi, voir des message de "wow, merci le Canadien pour ce match sublime, quel spectacle, vous êtes exceptionnels, merci à l'an prochain, on a hâte de vous retrouver". Je veux dire, il ne peuvent pas faire pire. Le Canadien n'aurait pas pu être plus mauvais cette année. (...) Vous êtes des cocus heureux. C'est ça qui arrive avec les fans du Canadien. Vous êtes des cocus heureux."
« Ah, les cocus heureux de Montréal », lança-t-il pour la 3e fois de suite, sa voix chargée d'un mélange de moquerie et d'amusement. À ses côtés, sesacolyte de l'antenne, Jérôme Landry et Jonathan Trudeau, n'ont pu retenir un éclat de rire.
"Les fans du CH, vous méritez mieux à tous les niveaux. Par contre, célébrer les performances des dernières 72h, c’est se comporter en cocu heureux. Oui Hutson, oui Slaf, mais votre seuil de tolérance envers cette équipe est beaucoup trop élevé."
À voir les commentaires sur les réseaux sociaux, les Montréalais se sentent insultés, comme si on venait de critiquer leur religion sacrée. Mais sérieusement, des cocus heureux ?
Venant de la ville qui a perdu ses Nordiques et qui a construit un amphithéâtre de la LNH des poches des contribuables sans jamais ravoir une équipe, on se demande qui est le cocu?
Parlons un peu de la belle ville de Québec. Vous avez construit le Centre Vidéotron avec l'espoir de ravoir votre équipe de la LNH, n'est-ce pas ? Et qu'avez-vous récolté ? Rien de plus que des promesses creuses de Gary Bettman, année après année.
On va répéter notre question: « Alors, qui sont les vrais cocus ici ? Poser la question, c'est y répondre.
Le journaliste, Alexandre Tétreault, ne s'arrêta pas là. Il enchaîna, son ton prenant une teinte de mépris total et d'arrogance mal placée.
« Et que dire de Martin St-Louis ? Je l'ai vu sourire, sauter de joie comme s'il venait de passer une journée dans un bac à sable. Son équipe ne fait que perdre. Et qu'est-ce qu'il fait ? Il sourit et s'amuse. C'est décevant, vraiment. »
Tétrault sait comment captiver son audience de la ville de Québec. Traiter les Montréalais de cocus heureux, ça va faire plaisir à la ville qui a toujours eu un complexe envers sa grande soeur.
Aujourd'hui, il a réussi son coup. Les lignes téléphoniques du studio s'allumaient déjà, prêtes à relayer les opinions passionnées de ses auditeurs, prouvant une fois de plus que dans le monde du sport et de la radio, la controverse est reine.
Faut juste lui rappeler que les cocus heureux, ce sont les Québécois de Québec, pas les Montréalais. La prochaine fois, on va lui faire un dessin pour lui expliquer le concept de la reconstruction.
Il faut que les Nordiques reviennent. Car la jalousie de Québec devient beaucoup trop malaisante. À voir les commentaires sur les réseaux sociaux (ci-dessous), ce journaliste doit apprendre la définition du mot reconstruction ou celle du mot cocu.
Il va vite réaliser qu'entre Montréal et Québec, le cocu sportif et bel et bien la ville qui s'est fait avoir par Pierre-Karl Péladeau.