Controverse sur Instagram: Nick Suzuki et Cole Caufield répondent aux journalistes

Controverse sur Instagram: Nick Suzuki et Cole Caufield répondent aux journalistes

Par David Garel le 2025-04-07

Cole Caufield et Nick Suzuki mettent de l’huile sur le feu et se jouent des journalistes : c'est ce qui s'appelle un jeu psychologique bien orchestrée

Ce qu’on a vu hier soir après la victoire à Nashville, c’est tout sauf une coïncidence. Cole Caufield et Nick Suzuki ont décidé, avec une arroagnce presque théâtrale, de retourner le fameux « Instagramgate » contre les médias.

La prétendue guerre froide entre les deux vedettes du Canadien a provoqué un tsunami de spéculations. Tout le monde s’est emballé. Et au lieu de calmer le jeu dans le silence, les deux complices ont choisi la voie la plus brillante : se jouer des journalistes. Les faire danser.

Tout a commencé par un simple" unfollow" sur Instagram, un geste anodin devenu symbole d’un possible divorce au sein du duo iconique. Nick Suzuki ne suivait plus Cole Caufield sur le réseau social.

Et vice versa. Montréal a paniqué. Sur X, sur Instagram, dans les balados, dans les salles de rédaction : c’était le chaos.

Avait-on brisé le tandem sacré ? Était-ce lié à l’avantage numérique ? À l’arrivée de Patrik Laine qui avait volé le bureau de Caufield en power play ? Ou même, comme certains le prétendaient, au fait que Suzuki, désormais fiancé, voulait être moins vu avec le "party boy célibataire" ?

Les rumeurs étaient devenues si virales que Chantal Machabée, directrice des communications du CH, a dû intervenir publiquement pour éteindre l’incendie.

Et dans les minutes qui ont suivi, comme par magie, Suzuki et Caufield se suivaient à nouveau sur Instagram. Ce n’était pas de la gestion de crise, c’était une opération de la "spin doctor", Chantal. Mais la meilleure réponse est venue hier.

En point de presse, après la victoire du Canadien, l’interaction tant attendue entre Cole Caufield et Nick Suzuki a finalement eu lieu… et les deux en ont profité pour ajouter une couche au feuilleton « Instagramgate ».

Après le but spectaculaire de Caufield — sur une passe flottante de Suzuki que l’attaquant a rabattue en pleine volée — c’est le capitaine du Canadien qui a décoché une réplique bien sentie, pleine de sarcasme, à son coéquipier :

« Ah… t’es payé pour ça ! »

Un sourire dans la voix, une étincelle dans les yeux, mais un ton qui voulait aussi dire : on va s’amuser avec cette histoire, et vous, les journalistes, vous allez "manger vos bas."

Cole Caufield, pour sa part, a répondu du tac au tac, "heureusement que j'ai sauvé sa mauvaise passe", gardant le ton léger, mais sans trop en dire.

À cet instant, tout le monde a compris : les deux chums se sont clairement entendus pour se moquer gentiment de l’attention médiatique, comme pour dire à la salle de presse : « vous avez voulu faire une montagne avec Instagram ? Voici un clin d’œil bien calculé. »

C’était l’humour au service du contrôle narratif. Suzuki et Caufield ont repris le pouvoir sur l’histoire — une histoire qui leur échappait depuis le fameux unfollow sur Instagram et l’intervention de Chantal Machabée.

Et cette scène, devant les micros, était à la fois une réponse, une moquerie… et un avertissement. Ils savent. Et ils n’ont pas oublié.

Un clin d’œil direct à la controverse. Une réplique préparée, mais improvisée. Les deux savaient exactement ce qu’ils faisaient. Ce n’était pas un accident. C’était une flèche décochée vers les spéculateurs, les « insiders » de salon et les analystes de stories Instagram.

Le message était clair : « Vous voulez du drama ? En voici. Mais c’est nous qui écrivons le script. »

Cette posture sarcastique et assumée est d’autant plus brillante qu’elle retourne toute la pression contre ceux qui l’ont créée.

Suzuki et Caufield sont parfaitement conscients de leur statut. Ils savent que Montréal est une poudrière. Que chaque sourire évité, chaque like manqué, chaque high five raté peut faire la une du lendemain.

Et ils s’en amusent. C’est là leur force. Dans un marché aussi émotif que le Québec, cette forme de contrôle narratif est rare. Et précieuse.

Mais ne vous y trompez pas : il y avait bien de la tension.

Le match du 27 février contre les Sharks a été analysé image par image par les détectives du web, ce qui a mené à la controverse.

Au moment où Caufield est nommé deuxième étoile et croise Suzuki dans le couloir, aucun regard, aucun geste. Pas de high five. Des visages fermés. Et tout ça après un match où Caufield a marqué un but spectaculaire en prolongation.

Des témoins affirment même que les deux semblaient se fuir depuis des jours à l’entraînement. Ce n’était pas anodin.

L’origine du malaise ? Probablement une accumulation. Le retrait de son poste en avantage numérique, désormais occupé par Laine. Le fait que Hutson, qui formait un duo naturel avec lui en power play, semble maintenant passer toutes ses répétitions avec le Finlandais.

Et Suzuki, lui, joue sur les deux unités. À la fois complice de Laine et toujours proche de St-Louis. Ça s’accumule.

Hier, pourtant, il a tenu à nier tout conflit, et même à encenser Suzuki publiquement :

« C’est notre leader. Il fait tout pour nous. Il nous montre la voie. »

Un message de paix. Une déclaration écrite par le service des communications ? Peut-être. Mais dans tous les cas, c’était calculé. Et nécessaire.

Le match, lui, est devenu secondaire.

Oui, le Canadien a gagné. Oui, Suzuki a marqué un but et une passe. Oui, Dobes a été solide. Mais l’histoire, la vraie, était ailleurs. Elle était dans la salle de presse, dans les regards, dans les sourires complices entre Suzuki et Caufield, dans le jeu de théâtre entre les lignes. Montréal a besoin de soap opera. Et hier, on a eu notre épisode.

La prochaine question, c’est la suite. Est-ce que tout est réglé pour de bon ? Est-ce que les tensions sont complètement dissipées, ou simplement mises sur pause le temps d’un sprint vers les séries ?

On ne le saura peut-être jamais. Et c’est bien ainsi. Mais une chose est certaine : Cole Caufield et Nick Suzuki savent maintenant comment manier l’arme médiatique. Et ils ont prouvé qu’ils peuvent aussi s’en servir pour riposter.

Hier, ils ont repris le contrôle de leur propre récit.

Et ce n’est pas rien, dans une ville comme Montréal, où les histoires prennent vie dans les gradins, les forums, les comptes Instagram… et les yeux qui n’en manquent pas une.