Correction en règle: Samuel Blais perd son combat

Correction en règle: Samuel Blais perd son combat

Par Marc-André Dubois le 2025-07-20

Il est arrivé à Montréal avec des intentions claires, des épaules larges et un discours qui fait peur.

En entrevue, Samuel Blais a été cinglant :

« Je veux être le gars qui protège. Je veux faire sentir ma présence physiquement. »

Un message simple, direct, presque provocateur. Pour les partisans nostalgiques des bagarreurs à l’ancienne, c’était de la musique. Et pour certains médias, c’était même plus que ça : la fin annoncée de Florian Xhekaj.

Dès l’annonce de sa signature, plusieurs analystes de RDS et TVA Sports ont laissé entendre que Blais allait tasser Florian Xhekaj de l’alignement.

Après tout, « il n’y a pas de place pour deux durs à cuire », disait-on.

L’arrivée de Blais, un gars d’expérience, avec une bague de la Coupe Stanley et un style physique, signifiait que la route de Florian était compromise.

On parlait de son intensité, de ses mises en échec, de sa robustesse comme si on parlait de Georges Laraque version 2025.

Mais la réalité est bien plus nuancée. Parce que Samuel Blais, aussi volontaire soit-il, n’est pas un bagarreur. Il a essayé. Mais il s’est fait corriger. Spectaculairement.

Les images ne mentent pas.

Le premier combat, ou devrions-nous dire la première humiliation, a eu lieu contre Antoine Roussel, ancien bagarreur des Canucks, aujourd’hui analyste à TVA Sports.

Un vétéran à la retraite, désormais en veston-cravate. Et pourtant, ce soir-là, pour une obscure raison, Samuel Blais a jeté les gants. Peut-être pour prouver qu’il avait du sang de guerrier et qu’il méritait son rôle de policier.

Mais le résultat a été désastreux.

Roussel l’a attrapé, dominé, corrigé de plusieurs droites en plein visage. Comme un vétéran qui donnait une leçon à un adolescent trop sûr de lui.

Et ce n’est pas tout : Roussel aurait eu le réflexe de murmurer à l’oreille de Blais :

« Faut savoir dans quoi tu t’embarques, kid. »

Une leçon de boxe, une leçon d’humilité… et une leçon médiatique.

Deuxième tentative. Cette fois contre Nick Paul, alors avec les Sénateurs d’Ottawa. Un joueur costaud, mais pas reconnu comme un dur de dur. Un joueur robuste, certes, mais loin du profil des Ryan Reaves, Tom Wilson ou Marcus Foligno.

Et pourtant… même scénario. Même désastre.

Nick Paul a agrippé Blais, puis l’a littéralement renversé cul par-dessus tête. Aucune réplique. Aucun coup net. Aucune résistance.

Deux combats. Deux humiliations. Zéro crédibilité.

Ce que ces vidéos montrent, ce que ces images crient au visage du public, c’est que Samuel Blais n’est pas le bagarreur qu’on nous a vendu.

Pas l’homme fort que les médias traditionnels ont voulu ériger en nouveau shérif du vestiaire montréalais. C’est un joueur robuste, oui. Capable de compléter un échec avant, de terminer ses mises en échec. Mais en aucun cas un intimidateur. En aucun cas un véritable goon.

Et pendant ce temps, que fait Florian Xhekaj?

Il attend. Il encaisse. Il écoute tout ce qu’on dit sur lui. Il lit les rumeurs selon lesquelles il aurait été « tassé » par Blais. Il entend les analystes affirmer qu’il n’a pas ce qu’il faut. Mais lui, il garde le silence. Il se prépare.

Parce que Florian, lui, a déjà prouvé qu’il peut se battre. Vraiment.

Les vidéos de ses combats dans la OHL et dans la AHL sont encore partagées par des milliers de partisans sur TikTok et Instagram.

On le voit mettre KO plusieurs joueurs avec un seul coup de poing. On le voit sortir du banc, jeter les gants et défendre un coéquipier sans réfléchir.

Est-ce que Florian est un joueur parfait? Non. Il a encore du chemin à faire pour être un attaquant de LNH complet.

Mais son rôle, lui, il le connaît. Il ne l’a jamais fui. Il n’a jamais prétendu être quelqu’un d’autre. Il est là pour frapper, déranger, intimider. Il est là pour faire le sale boulot.

Samuel Blais, lui, semble avoir voulu jouer un rôle qui n’est pas le sien.

Et ça, dans un vestiaire, ça ne pardonne pas.

Ce que les partisans veulent, ce n’est pas un acteur. Ce n’est pas un figurant. C’est un vrai shérif. Un gars sur qui les petits gabarits comme Caufield peuvent compter quand les choses dégénèrent. Un gars qui fait taire les provocateurs, qui répond aux coups par des coups.

Aujourd’hui, après les deux combats désastreux de Blais, la question se pose sérieusement : qui est le vrai policier du Canadien?

La réponse pourrait être évidente… si Martin St-Louis n’avait pas interdit les bagarres au camp d’entraînement.

Car oui, l’entraîneur du CH a été très clair : aucun combat ne sera toléré entre coéquipiers pendant le camp. Pas même entre ceux qui jouent le même rôle. Pas même entre ceux qui veulent régler ça à l’ancienne, à la dure, à la loyale.

Et c’est là tout le problème.

Car au fond, c’est exactement ce qu’il faudrait : une bagarre à mains nues entre Samuel Blais et Florian Xhekaj, en pleine glace, devant les entraîneurs, devant les caméras. Une vraie. Une qui tranche. Une qui dit la vérité.

Qui est le plus fort? Qui est le plus prêt? Qui est le plus digne d’enfiler l’uniforme bleu-blanc-rouge pour protéger les siens?

Mais ce duel n’aura pas lieu. Pas au camp. Pas officiellement.

Alors ce sera dans les matchs intra-équipes. Sur un dégagement refusé. Dans un coin de patinoire. Sur une mise en échec trop appuyée. Sur un regard de trop.

Et quand ça arrivera, ce sera brutal. Ce sera sanglant. Et ce sera décisif.

Car oui, c’est cruel à dire, mais une seule bagarre pourrait décider du sort de ces deux hommes. Une seule. Parce que le Canadien n’a pas de place pour deux goons. Pas dans une ère où les rôles sont condensés, où la polyvalence est reine.

Celui qui perd cette bataille, au sens propre comme au figuré, sera probablement le premier à prendre le chemin de Laval.

Et cette réalité-là, elle est connue de tous. Florian le sait. Blais le sait. Même Martin St-Louis le sait.

Alors en attendant que la glace parle, le silence est pesant. Et les partisans, eux, n’attendent qu’une chose : que la vérité éclate. Que le vrai policier se lève.

Et à ce jeu-là, les fans commencent sérieusement à douter que ce soit Samuel Blais.