Chris Kreider n’a pas perdu de temps.
À peine la transaction officialisée qu’il lançait déjà une flèche empoisonnée :
« Est-ce que ce sont seulement les Ducks maintenant? Nous allons les garder Mighty. » Une phrase qui, à première vue, semble anodine.
Mais dans les coulisses du vestiaire, personne n’est naïf : cette déclaration est une attaque voilée contre le style de jeu de Trevor Zegras, symbole du “soft” et du “fancy” dont Kreider ne veut plus entendre parler.
L’ailier gauche des Rangers, vétéran respecté et ancien marqueur de 50 buts, n’a jamais eu la langue dans sa poche.
À New York, il était le capitaine sans le C. Il savait exactement quoi dire et à qui. Alors quand il parle de “redevenir Mighty”, c’est une ligne directe adressée à un seul joueur : Trevor Zegras.
Le même Zegras qui, depuis deux saisons, est bousculé dans son propre club. Le même qui vient, une fois de plus, de se faire déloger de son poste par un vétéran mieux vu par l’état-major.
Car il ne faut pas se tromper : l’arrivée de Kreider, c’est la fin du projet Zegras à Anaheim. L’alignement des Ducks parle de lui-même :
1er trio : Troy Terry – Ryan Strome – Frank Vatrano
2e trio : Cutter Gauthier – Leo Carlsson – Alex Killorn
3e trio : Zegras – Mason McTavish – Sam Colangelo
Zegras était déjà fâché de ne pas jouer sur la première unité d'avantage numérique. Il était déjà en furie de ne pas jouer au centre alors qu'il continue de dire que c'est sa position naturelle. Et voilà qu'il va se faire tasser par un vétéran qui veut changer le style de jeu "soft" des Ducks.
Et devinez quoi? Chris Kreider n’a pas été acquis pour faire du tourisme en Californie. À 6,5 M$ par saison, il prend la chaise de Zegras. Point final. La hiérarchie est établie. On ne peut pas avoir Kreider et Zegras sur le même flanc gauche d’un troisième trio.
Surtout quand on sait que les Ducks rêvent encore de Mitch Marner ou John Tavares sur le marché des agents libres. L’aile gauche déborde. L’espace est saturé. Et Zegras n’a plus aucune place.
Le message ne peutt pas être plus clair. Anaheim le pousse doucement, mais fermement, vers la sortie.
Et devinez qui est à l’écoute? Montréal. Encore.
La transaction avortée de l’année dernière flotte toujours comme une ombre dans cette saga. Rappelons que Kent Hughes et Jeff Gorton avaient un plan clair : si Ivan Demidov n’était pas disponible au 5e rang, Trevor Zegras atterrissait au Centre Bell.
Le prix? Logan Mailloux et le 21e choix au total. L’affaire était sur le point de se conclure, avant que Demidov ne glisse jusqu’à eux.
Le fait que Michael Hage était encore disponible au 21e rang a aussi joué dans la balance.
Ce scénario refait surface avec intensité, car Anaheim cherche encore un défenseur droitier. Et pas un joueur de profondeur. On parle d’un profil complet, robuste, offensif. Exactement ce que représente Logan Mailloux.
À droite, les Ducks n’ont que Radko Gudas (en déclin), Jacob Trouba (vieillissant et sur la pente descendante) Tristan Luneau (bon dans la AHL, mais pas encore capable de faire le "jump"), et Drew Helleson (plombier). Il y a urgence.
Et Montréal est prêt à offrir Mailloux et le choix 16 ou 17. C’est une offre difficile à battre.
Le CH a le bon mix : jeunes actifs, cap space, et un lien humain avec Zegras. N’oublions pas que Zegras est le meilleur ami de Cole Caufield, son ex-coéquipier au programme national américain. Ils rêvent de jouer ensemble. Montréal serait le paradis offensif pour relancer sa carrière.
Zegras a encore deux ans à 5,75 M$. C’est un contrat plus que raisonnable pour un talent de son calibre.
Anaheim vient justement d'absorber le plein contrat de Kreider jusqu’en 2027. Ils vont se débarrasser du contrat de Zegras avec plaisir, surtout qu'ils veulent faire de Mitch Marner le joueur le mieux payé de la LNH à 14 millions de dollars par année.
Ce plan? Rendre les Ducks “Mighty” à nouveau. Ce sont les mots de Kreider, mais ce sont aussi les actes de l’état-major.
L’arrivée de Joel Quenneville derrière le banc annonce un virage dur, structuré, physique. Exit les passes à l’aveugle et les pirouettes de Zegras. On veut du grit. De l’intensité. Et c’est précisément ce que Kreider incarne.
Kreider a vu clair. Il sait que Zegras n’a plus sa place. Et il le dit entre les lignes :
« Tu n’auras jamais autant de plaisir que quand tu gagnes. »
Une phrase pleine de sous-entendus pour un joueur comme Zegras, dont le style a souvent été critiqué comme étant trop individualiste.
Et Montréal dans tout ça? L’équipe est prête. Martin St-Louis veut injecter du talent immédiat. Jeff Gorton, qui connaît Kreider, sait lire les signaux. Le vice-président du CH sait trop bien que Zegras est en danger.
Et Kent Hughes n’a jamais reculé devant un coup d’éclat. Ce serait exactement dans sa veine que de transformer un ancien “red flag” (Mailloux) en un talent offensif établi et spectaculaire.
La pression est maintenant sur les Ducks. Ils ont amorcé le virage. Ils ont envoyé leur message. Kreider est la preuve vivante que l’ère Zegras est révolue. Et pour le Canadien de Montréal, c’est une opportunité en or.
Il faut aussi rappeler que les fans sont en feu. Sur les réseaux sociaux, la rumeur Zegras-Montréal explose depuis que Kreider a débarqué. Et si le CH veut profiter de la vente de feu généralisée dans la LNH, comme celle à Pittsburgh, c’est maintenant qu’il faut agir.
L’heure est à l’audace.
Et cette fois, l’audace pourrait rapporter très gros. Parions que Cole Caufield ne dort plus la nuit tellement il est excité.