Coup de circuit à Montréal: Nick Suzuki s'en va aux Olympiques

Coup de circuit à Montréal: Nick Suzuki s'en va aux Olympiques

Par David Garel le 2025-12-31

C’est désormais officiel : Équipe Canada a dévoilé sa formation masculine pour les Jeux olympiques de Milan-Cortina, et au bout d’un processus long, politique, scruté à la loupe, Nick Suzuki est dans l’équipe.

Une confirmation qui valide ce que les chiffres, les entraîneurs et la logique hockey disaient depuis longtemps: un joueur complet comme Suzuki se doit de faire l'équipe.

Le Canada n’a pas choisi la nouveauté pour la nouveauté. Il a choisi la continuité, l’expérience et la capacité à gagner des matchs sans lendemain, dans un tournoi où l’erreur n’est pas permise. Le message est clair : cette équipe n’est pas là pour apprendre, elle est là pour ramener l’or.

Jon Cooper et le groupe de gestion mené par Doug Armstrong ont largement pigé dans le noyau champion de la Confrontation des 4 Nations. Dix-neuf joueurs de cette équipe sont de retour. Même brigade défensive. Même gardien numéro un. Même colonne vertébrale. On ne réinvente pas une recette qui gagne.

Les attaquants

Le Canada aligne une attaque construite autour de talent élite, mais surtout de polyvalence et d’adaptabilité, un critère clé dans un tournoi olympique.

Les têtes d’affiche sont évidentes : Connor McDavid et Nathan MacKinnon, les deux meilleurs pointeurs de la LNH, seront les moteurs offensifs. Autour d’eux, Sidney Crosby, toujours au cœur de l’identité canadienne, apporte leadership, intelligence et sang-froid dans les moments critiques.

Le noyau offensif comprend aussi Sam Reinhart, Brayden Point, Mark Stone, Mitch Marner, Brad Marchand, Brandon Hagel et Anthony Cirelli, tous capables de jouer dans différentes situations, sur différentes lignes, sans affaiblir la structure.

Et puis, il y a les ajouts majeurs.

Nick Suzuki

Après des semaines de spéculation, Nick Suzuki est retenu. Le Canada a clairement privilégié son intelligence de jeu, son sens défensif, sa polyvalence et sa capacité à monter dans l’alignement au besoin.

Suzuki n’est pas là pour faire de la figuration : il est là parce qu’il peut jouer au centre ou à l’aile, fermer des matchs, gagner des mises au jeu clés et produire avec de meilleurs joueurs si nécessaire.

Macklin Celebrini

À 19 ans, Macklin Celebrini devient le plus jeune joueur canadien à représenter le pays aux JO avec des joueurs de la LNH. Ce n’est pas un pari : c’est une récompense. Son jeu sur 200 pieds, sa maturité et sa production l’ont rendu impossible à ignorer.

Bo Horvat et Tom Wilson

Bo Horvat apporte robustesse, efficacité dans le cercle et expérience internationale. Tom Wilson, lui, ajoute une dimension physique et de méchanceté assumée, déjà partiellement couverte par Brad Marchand, mais jugée essentielle dans un tournoi où l’intimidation et l’espace gagné comptent autant que le talent.

Sortent de l’alignement : Sam Bennett, Seth Jarvis et Travis Konecny. Des décisions difficiles, mais révélatrices : le Canada a préféré des profils plus complets que des spécialistes d’énergie. Sam Bennett, l'un des héros du tournoi des 4 nations, doit être en furie.

La défensive

Aucune surprise ici : les huit mêmes défenseurs que lors des 4 Nations sont de retour. Une décision lourde de sens: Cale Makar, Devon Toews, Drew Doughty, Alex Pietrangelo, Josh Morrissey, Colton Parayko, Shea Theodore, Aaron Ekblad.

Le groupe est mené par Cale Makar, défenseur numéro un, capable de contrôler un match à lui seul. Il est épaulé par un ensemble mobile, intelligent et expérimenté, bâti pour résister à la pression des matchs éliminatoires.

Des défenseurs comme Evan Bouchard ou Jakob Chychrun ont été considérés, mais l’état-major a choisi la stabilité (ils trouvaient. les profils trop risqués). Dans un format olympique à élimination directe, la chimie défensive prime sur l'offensive.

Les gardiens

Sans grande surprise, Jordan Binnington est confirmé comme gardien numéro un. Son rendement lors des 4 Nations et son historique en matchs à enjeu ont pesé lourd.

Il sera accompagné de Logan Thompson et Darcy Kuemper, qui ont devancé Adin Hill et Samuel Montembeault. Le Canada a clairement misé sur des gardiens en rythme cette saison, capables d’absorber la pression sans flancher.

Les grands absents

La profondeur canadienne est telle que certains des joueurs les plus productifs de la LNH regardent le tournoi de la maison : Connor Bedard, Mark Scheifele, Wyatt Johnston. Des absences frappantes, mais qui confirment la philosophie du groupe : l’expérience et la fiabilité avant la promesse.

Les attentes

Elles sont simples. Tout sauf l’or sera un échec.

Le Canada arrive à Milan avec quatre titres consécutifs dans les tournois « best-on-best ». Mais l’écart se resserre. Les États-Unis sont plus menaçants que jamais. La Finlande, la Suède, la Tchéquie et la Suisse ont prouvé qu’elles pouvaient surprendre.

Dans ce contexte, Sidney Crosby, à 38 ans, devient plus qu’un joueur : il est un symbole. Ce sont ses derniers Jeux olympiques. Et toute l’équipe le sait.

Cette formation raconte une chose très claire : le Canada n’a pas choisi les noms les plus sexy, il a choisi ceux qui gagnent des tournois. Et au bout de ce processus exigeant, parfois brutal, Nick Suzuki est encore debout.

Pas par faveur.

Pas par pression médiatique.

Mais parce que, au final, il cochait trop de cases pour être ignoré.

La feuille d’érable sera lourde à porter à Milan. Mais cette équipe a été construite pour ça.