Le vol parfait en Utah : Filip Mesar fait jaser

Le vol parfait en Utah : Filip Mesar fait jaser

Par André Soueidan le 2025-09-12

Ce matin, tout le monde parlait de Maveric Lamoureux. Un colosse québécois de 6 pieds 6 pouces, droitier, repêché 3 rangs après Filip Mesar.

Et pour cause : son été de 5000 calories par jour a fait les manchettes, son gabarit explose, et son ascension au sein de l’organisation de l’Utah est impossible à ignorer.

Pendant ce temps, à Montréal, on se demande encore ce que Filip Mesar est censé devenir. Le contraste est brutal.

Le Canadien aurait pu miser sur la puissance, le leadership et l’intensité d’un Lamoureux, mais a préféré choisir un petit Slovaque fade pour faire plaisir à Juraj Slafkovsky. Aujourd’hui, c’est l’heure du bilan.

Pendant que les partisans du Canadien s’obstinent à croire que le développement prend du temps, que les fruits de la patience finiront par tomber, la réalité vient encore une fois de leur exploser en pleine face.

Pendant que Maveric Lamoureux devient une machine de guerre dans le désert de l’Utah, Filip Mesar continue de fondre dans le néant, comme une chandelle allumée dans une tempête.

Le Canadien aurait pu l’avoir. Il aurait pu repêcher un défenseur droitier québécois de 6 pieds 6 pouces avec une attitude de tueur. Mais non. Kent Hughes a préféré faire plaisir à son chouchou Juraj Slafkovsky. Il a choisi un attaquant frêle, sans mordant, sans caractère, sans signature. Il a choisi Filip Mesar.

Aujourd’hui, l’Utah rit. Le Mammoth savoure son coup de circuit. Et à Montréal, on jase de Mesar, mais pas parce qu’il brille… parce qu’il déçoit.

Pendant que Lamoureux engloutissait 5000 calories par jour cet été pour ajouter 15 livres de muscles, Mesar, lui, peinait à s’imposer dans une ligne du Rocket. Pendant que Lamoureux se réveillait à 6h30 chaque matin avec une alarme pour planifier ses repas, Mesar lui, semblait juste heureux d’être invité au camp.

Lamoureux n’est pas qu’un défenseur. Il est un message. Il est la preuve qu’avec du travail, du sérieux et une colonne vertébrale, tu peux t’imposer. Il est ce que le CH aurait dû être. Il est ce que Kent Hughes refuse d’être.

Pendant que le Canadien cherche désespérément un défenseur droitier imposant, pendant qu’il bricole des transactions pour combler un besoin qu’il aurait pu régler lui-même en 2022, Lamoureux, lui, s’impose.

Mais surtout, il parle.

« La nourriture, ça ne goûte pas bon. J’ai trop mangé durant l’été », a-t-il lancé aux journalistes.

Le gars est écoeuré de manger, mais il l’a fait. Parce qu’il savait ce que ça prenait pour jouer dans la LNH. Qu’on l’aime ou pas, c’est exactement ce que Montréal n’a pas. Du guts. De l’urgence. Du sang-froid.

Lamoureux, avec son différentiel de +3 en 15 matchs dans la LNH l’an dernier, son 42 minutes de punition, et ses batailles un contre un remportées à l’usure, incarne tout ce que Mesar n’est pas.

Mesar, c’est le joueur invisible. Le joueur qui ne dérange pas. Ni l’adversaire, ni le coach, ni les lignes.

Et pourtant, c’est lui qu’on a choisi.

Pourquoi? Pour faire plaisir. Pour plaire à Slafkovsky. Pour créer une belle photo Instagram au repêchage. Parce que ça « feel good ».

Mais il ne s’agit pas de sentiments, quand tu construis une équipe de hockey. Il s’agit de logique, de stratégie, de résultats.

Et les résultats, ils sont là. Ils crient. Ils pleurent.

Lamoureux est un coup de circuit en Utah. Mesar est un pop-up au champ intérieur.

Mais la vérité, c’est que le gabarit ne s’invente pas. Il se repêche. Et ils l’avaient devant eux.

Mais ils ont dit non.

Ils ont dit oui à l’ami de Slafkovsky. À un joueur que Simon « Snake » Boisvert, dès le jour 1, avait qualifié de « joueur périphérique ». Et il avait raison.

Pas de vision. Pas de projection. Pas d’identité. Mesar est là, mais on ne sait pas pourquoi.

Et pendant ce temps, Lamoureux dit, sans complexe : « Je trouvais que je perdais trop de batailles à un contre un, alors je suis vraiment plus confiant. »

Il s’améliore. Il écoute. Il agit.

Mais surtout, il n’a pas peur.

Le Canadien, lui, a peur. Peur d’être impopulaire. Peur de décevoir. Peur de ne pas faire plaisir à ses favoris. C’est cette peur qui leur a coûté Lamoureux. C’est cette peur qui fait de Mesar un symbole du malaise.

Dans une organisation qui refuse de voir les évidences, Mesar devient l’image d’un échec évitable.

Et Lamoureux, lui, devient le rappel quotidien de ce qui aurait pu être.

Ce n’est pas un hasard si chaque présence de Lamoureux dans un match de la LNH fait réagir. Ce n’est pas un hasard si les journalistes en parlent. Ce n’est pas un hasard si, aujourd’hui, à travers toute la LNH, on reconnaît en lui un joueur en ascension.

Pendant que Filip Mesar, lui, fait jaser… pour les mauvaises raisons.

Misère...