Luc Poirier vient peut-être de frapper l’un des plus grands coups de circuit de l’histoire immobilière québécoise... encore...
Un coup à 240 millions de dollars, rien de moins. Mais pour ceux qui le suivent depuis longtemps, ce n’est qu’un chapitre de plus dans l’ascension spectaculaire d’un investisseur sans peur, sans compromis, et surtout sans équivalent.
Et c’est précisément pour ça qu’il est l’homme tout désigné pour ramener les Nordiques de Québec.
En 2015, Poirier et ses partenaires achètent un immense terrain de 20 millions de pieds carrés à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville, à proximité de Montréal. Coût d’acquisition : 20 millions de dollars.
En 2023, Luc Poirier a vendu son terrain au gouvernement du Québec, pour environ 240 millions de dollars, qui a ensuite permis à Northvolt d’y implanter sa méga-usine de batteries, avec de lourds investissements publics... payés par les contribuables...
Aujourd’hui, alors que le projet Northvolt bat de l’aile, que la population locale est révoltée et que le gouvernement coupe les ponts avec l’entreprise suédoise, le terrain va revenir sur le marché. Et devine qui s’est montré ouvert à le racheter ? Luc Poirier lui-même.
Un revirement de situation aussi stratégique que savoureux, qui pourrait voir le gouvernement revendre à Poirier un terrain qu’il lui avait acheté à prix d’or un an plus tôt.
«Oui, c’est intéressant de racheter le terrain. On ne l’a pas vendu cher à l’époque. Il y avait trois problèmes à l’époque, et le gouvernement a pas mal réglé les trois problèmes», a-t-il confié à Radio-Canada.
Il est prêt à remettre 240 millions sur la table, moins les impôts déjà payés et la taxe de bienvenue. Il ne cherche pas à faire de profit supplémentaire, il veut récupérer un joyau qu’il connaît mieux que quiconque.
«Je ne cherche pas à négocier le prix. Par contre, il y a trois problématiques. Ils ont réglé avec Northvolt, donc je veux juste que ça continue. Les trois problématiques, c’étaient la sortie sur la 116, l’Hydro-Québec, donc avoir assez d’électricité sur le site, puis les milieux humides. Si ces trois problèmes sont réglés, je suis acheteur.»
Une machine à profits… et à vision...
Luc Poirier ne s’en cache pas : il est un développeur immobilier dans l’âme. Il voit déjà 6000 unités résidentielles sur le site de Northvolt, un projet évalué à 500 millions de dollars. À ses yeux, le terrain vaut même plus aujourd’hui qu’en 2023, car tous les obstacles majeurs ont été levés.
«Ça vaut plus que ça. N’importe quel évaluateur vous dira qu’un terrain à 12$ le pied carré, ça n’existe pas.»
Et il est prêt à investir massivement dans l’urbanisme, l’ingénierie, les services, les infrastructures. Pour lui, c’est la routine. C’est ce qu’il fait de mieux.
«C’est ça que je fais dans la vie. Des projets comme ça, j’en ai fait beaucoup dans ma vie. Donc, c’est de la régularité pour moi.»
Ce n’est pas de l’arrogance. C’est de la maîtrise. Il conseille même au gouvernement d'attendre et de ne pas lui vendre tout de suite.
« Le timing pour le gouvernement n’est vraiment pas bon en ce moment, mais probablement dans 3, 4, 5 ans, ça va revenir, puis ça serait intéressant… Les terrains font juste augmenter dans le temps. Et la bonne nouvelle, c’est qu’ils ont mis une hypothèque sur le terrain, donc ils ont une sûreté, donc ils ne perdront pas leur argent. »
Alors que tout le Québec s’inquiète de voir le gouvernement perdre les 240 millions prêtés à Northvolt, Luc Poirier rassure la population. Sans vendre du rêve impossible. Sans dramatiser. Avec lucidité.
«N’ayez pas peur, les Québécois. S’ils veulent revendre le terrain, il va y avoir des gens intéressés, que ce soit moi ou d’autres. Le gouvernement ne perdra jamais le 240 M$.»
Et pour cause : le terrain est un bijou géographique. En bordure de la rivière Richelieu, à moins de 30 minutes de Montréal, c’est un site stratégique unique.
Il aurait pu le garder. Il aurait pu construire. Mais quand l’offre est venue de Northvolt, il a plié les genoux.
«On a plié les genoux parce qu’on était payé d’un coup. On voulait le développer en résidentiel. La valeur aurait été autour de 500 M$.»
Mais le timing était trop bon. Il a encaissé. Et maintenant, il est prêt à rejouer la partie. Encore plus fort.
Pendant ce temps, son message à la CAQ est sans pitié :
«Ce sont de mauvais négociateurs»
Luc Poirier est cinglant. Il admire les entrepreneurs, mais il méprise la mauvaise gestion politique.
«Ce sont de mauvais négociateurs. J’espérais qu’avec la CAQ ce soit mieux parce que ce sont des gens d’affaires, mais c’est horrible.»
Il critique la faillite annoncée de Taiga. Le mauvais pari sur Lion plutôt que Girardin. Les subventions mal pensées. Et cette facilité à brûler de l’argent public sans rigueur.
«C’est facile de dépenser des sous quand ce n’est pas ton argent.»
Et pendant que le gouvernement improvise, lui bâtit. Lui gagne. Lui avance.
Et les Nordiques dans tout ça?
C’est ici que le parallèle devient clair et net..
Si Luc Poirier est capable de gérer un dossier à 240 millions sans sourciller… comme si c'était de la petite monnaie... pourquoi ne serait-il pas capable de ramener une équipe de la LNH à Québec?
Il l’a dit lui-même, en entrevue avec Frédéric Plante à RDS : ramener les Nordiques, c’est son rêve. Alors que le journaliste lui demandait s'il était intéressé à acheter une écurie de F1, Poirier avait répondu du tac-au-tac:
«J'aime les voitures de F1, j’adore les Ferrari… mais mon rêve, c’est de ramener les Nordiques de Québec. C’est ça que je veux.» avait-il affirmé.
Et contrairement à Pierre Karl Péladeau, qui s’est grillé politiquement auprès de Gary Bettman, Luc Poirier est un homme libre. Un homme neuf. Un homme sans ego ni guerre d’images.
Il veut travailler avec le gouvernement, avec la Ligue, avec la Ville. Il ne cherche pas le contrôle absolu, mais le succès collectif.
Il n’a jamais dénigré le Centre Vidéotron, mais il reconnaît ses lacunes.
"Ramener une équipe sans être en mesure de gérer l'amphithéâtre, c'est presque impossible."
Il ne veut pas écraser PKP, mais il n’en veut pas comme partenaire.
« PKP étant PKP, ce n’est pas évident de faire des affaires avec lui. »
« Tant que Péladeau est là, il n’y aura jamais d’équipe à Québec. »
C’est non négociable. Si PKP est impliqué, il ne touche pas au dossier. Il veut bâtir quelque chose de solide, pas gérer une guerre d’orgueil.
Et pour bâtir, il a besoin d’un vrai projet économique. D’un partenariat clair avec Québec. Exactement comme dans le dossier Northvolt.
Ce que Luc Poirier dégage, c’est la crédibilité.
Il ne fait pas des promesses creuses en conférence de presse. Il achète. Il vend. Il construit. Il gagne. Il n’attend pas que le gouvernement lui tende un chèque, il leur propose un plan qui les sort du trou.
C’est exactement ce que Québec a besoin dans le dossier des Nordiques : un sauveur qui ne demande pas l’aumône, mais propose un partenariat.
Et à ceux qui doutent, rappelons ceci :
Il a vendu un terrain 12 fois son prix initial.
Il est prêt à le racheter sans faire de surenchère.
Il a déjà réalisé des projets immobiliers de plus d’un milliard.
Il a de l’expérience, des contacts, une vision.
Et surtout… il est motivé par un rêve personnel.
Nordiques, Norvolt, même combat.
Cette saga n’est pas qu’un triomphe immobilier. C’est un test de crédibilité, de stratégie et de sang-froid. Un test que Luc Poirier a réussi avec brio.
Et à travers cette démonstration, il envoie un message clair au gouvernement Legault, à Gary Bettman, et à tous les fans de hockey de Québec : je suis prêt.
«On voulait le construire d’abord et avant tout.»
Cette phrase, il la disait pour son terrain. Mais on peut l’entendre aussi comme un message à tous ceux qui rêvent du retour des Nordiques. Il veut construire. Pas seulement des immeubles. Une fierté. Un symbole. Une équipe.
Le Québec a besoin de ce genre de leaders. Pas de princes héritiers. Pas de politiciens carriéristes. Pas de patrons de conglomérats média avec une réputation souillée.
Luc Poirier a tout prouvé. Il ne reste plus qu’à lui donner les clés.
Et si vous n’êtes pas encore convaincus, posez-vous cette question :
Qui d’autre oserait racheter pour 240 millions un terrain qu’il a déjà vendu, juste parce que c’est une bonne affaire pour tout le monde?
La réponse est claire.
Son nom est Luc Poirier.
Et c’est lui, le vrai boss du Québec.