C’est la fin d’une ère à New York. Selon les informations de Larry Brooks, confirmées par plusieurs sources internes au Combine de Buffalo, le défenseur K’Andre Miller aurait disputé son dernier match dans l’uniforme des Rangers. Le Canadien de Montréal est prêt à bondir, et une transaction de grande envergure se prépare en coulisses.
Le joueur autonome avec compensation qu’est K’Andre Miller représente un casse-tête financier pour Chris Drury. Avec seulement 8,4 millions de dollars d’espace sous le plafond salarial, et deux priorités à régler en Will Cuylle et K’Andre Miller, les Blueshirts doivent absolument créer de l’espace.
La menace d’une offre hostile du Canadien, entre 6 et 7 millions de dollars, est très réelle, et surtout, catastrophique pour New York. Pourquoi? Parce que le CH pourrait déposer une offre dans cette tranche salariale, ce qui n’entraînerait qu’une compensation de choix de premier et troisième tour. Une bagatelle pour Kent Hughes, mais un séisme pour les Rangers.
Et à ce prix, Drury ne peut pas suivre. Il sait qu’il doit agir, et vite. Selon nos sources, le DG des Rangers préfèrerait échanger Miller plutôt que de le voir partir gratuitement ou sous-compensé.
Et dans cette perspective, le Canadien se place en position d’attaque. Les choix 16 et 17 du CH sont sur la table, mais ce n’est pas tout. Arber Xhekaj, « le Shérif », pourrait aussi faire partie du décor.
Les Rangers adorent le profil d’Xhekaj. Jeune, robustes, gaucher, très populaire auprès des partisans, il incarne le genre de joueur que New York veut conserver dans son ADN.
Si Miller s’en va, il faut un pilier pour équilibrer la relance dès septembre, et Xhekaj répond à tous les critères.
Mais ce qui rend cette transaction encore plus intense, c’est le contexte personnel entre Jeff Gorton et Chris Drury. Gorton a été trahi. Congédié en 2021 après des manœuvres en coulisse orchestrées par Drury et le propriétaire James Dolan, il n’a jamais digéré l’affront.
Depuis son arrivée à Montréal, il bâtit une équipe à son image, mais surtout, il guette l’occasion de faire payer les Rangers.
Et cette occasion est là. Désormais.
La menace est simple : une offre hostile à Miller, impossible à égaler. La solution pour New York : transiger avec le CH pour obtenir les choix 16 et 17, possiblement Xhekaj, et garder la paix.
Mais c’est plus qu’une simple question de gestion salariale. C’est une affaire de domination psychologique. Montréal, en agissant ainsi, redessine le rapport de force avec New York.
La situation est encore plus explosive si on y ajoute Alexis Lafrenière. Son nom circule à Buffalo, des discussions ont eu lieu, et l’état-major des Rangers réfléchit à s’en départir pour faire de la place à Miller et Cuylle.
Mais si Miller s’en va, Lafrenière devient le seul jeune actif d’impact dans le top-6. Est-ce que Drury peut se permettre de perdre les deux en l’espace d’un mois? Absolument pas. Le CH le sait, et appuie exactement là où ça fait mal.
C’est une partie de poker, mais aussi une guerre froide. Kent Hughes et Jeff Gorton misent sur le désespoir des autres. Et les Rangers sont désespérés.
La structure salariale de la LNH rend le tout encore plus fascinant. Voici ce que prévoit le système pour les offres hostiles en 2025 :
4,68 M$ à 7,02 M$ : choix de 1er et 3e tour
7,02 M$ à 9,36 M$ : 1er, 2e et 3e tour
Donc, le CH pourrait même offrir 6,99 M$ à Miller, assez pour déloger le joueur, sans se ruiner en compensation. Un coup de maître, parfaitement calculé.
Pendant ce temps, la situation de Will Cuylle est elle aussi tendue. Même si son salaire projeté par Frank Seravalli tourne autour de 2 à 2,5 M$, l’addition des deux contrats devient rapidement intenable. Et les Rangers le savent.
Si Drury cède Miller au CH, il peut souffler. Il obtient des choix, un jeune défenseur, et libère l’espace pour Cuylle. Mais il doit le faire vite. Car si Hughes dépose une offre officielle, l’embarras sera public. Les partisans réclameront la démission du DG new-yorkais.
Ce qui se trame, c’est plus qu’un échange. C’est une revanche historique. Gorton règle ses comptes. Le Canadien réinvente sa brigade défensive. Et le nom de K’Andre Miller pourrait bientôt résonner dans les corridors du Centre Bell.
Et pendant que cette tension monte entre Montréal et New York autour de K’Andre Miller, les Rangers jonglent avec un autre dossier chaud bouillant : celui de Chris Kreider.
Et si tout cela semble sans lien au premier coup d’œil, c’est en réalité le même feuilleton, la même purge stratégique, le même effondrement programmé d’un ancien géant de la LNH.
Selon plusieurs sources de Daily Faceoff, confirmées par Frank Seravalli, les Ducks d’Anaheim sont en discussions avancées avec les Rangers pour mettre la main sur Kreider, un joueur historique de la franchise new-yorkaise, mais devenu trop coûteux dans une ligue où chaque dollar compte.
Kreider, 34 ans, troisième meilleur buteur de l’histoire des Rangers avec 326 filets, devance Mark Messier, Adam Graves, et se trouve à dix buts seulement de Jean Ratelle.
Il porte l’ADN des Blueshirts, mais depuis une saison, son corps l’a lâché. Vertiges, main fracturée, et surtout un divorce public avec l’état-major. Cette saison, il a été laissé de côté. Le message était cinglant et sans pitié : on prépare sa sortie.
Et cette sortie s’organise avec Anaheim, qui semble vouloir ramasser tous les anciens Rangers en déroute. Après Jacob Trouba, voilà maintenant Chris Kreider.
Par contre, Anaheim est sur sa liste de 15 équipes où il refuse d'être échangé. Mais cette liste a été conçu depuis longtemps. On raconte qu'il serait prêt à rejoindre Joel Quenneville, son ami Ryan Strome, et une organisation déterminée à signer Mitch Marner et Aaron Ekblad au 1er juillet. On assiste au plus gros chantier de reconstruction/réinvention de la LNH chez les Ducks.
Et pour New York? Ce serait une libération de 6,5 millions $ par saison pour deux ans. De l’oxygène financier. De quoi permettre de re-signer Will Cuylle, peut-être garder Lafrenière… ou du moins, limiter les dégâts.
Pendant ce temps, les Ducks d’Anaheim ont déposé une offre sérieuse aux Rangers pour Kreider. En retour, Anaheim enverrait à New York le jeune joueur de centre Carey Terrance, un espoir de 20 ans repêché 59e au total en 2023 (2e ronde), originaire de l’État de New York.
Cette transaction permettrait à New York d’éliminer en totalité le contrat de Chris Kreider.
Mais selon le New York Post, ce n’est pas suffisant pour sauver K’Andre Miller. Larry Brooks est formel : le départ de Kreider ne changera rien. Drury est au pied du mur. Même en sortant Kreider, la masse ne balance pas. Il doit sacrifier Miller. Il n’a plus le choix.
Et c’est ici que l’histoire prend une tournure finale, presque cinématographique.
Parce que ce que nous vivons, c’est la fin d’une ère à New York.
Une ère où les Rangers misaient sur un noyau américain fort, avec Kreider, Trouba, Miller, Fox. Un projet patriotique, ambitieux. Mais tout s’effondre. Trouba? Déjà à Anaheim. Kreider? Sur le point de partir. Miller? Sur le marché.
Chris Drury, qui avait bâti ce château de cartes, le regarde aujourd’hui s’écrouler sous ses yeux. Et pendant que Kent Hughes et Jeff Gorton fument le cigare au Combine de Buffalo, conscients de leur emprise nouvelle sur la situation, les Rangers sont en train de devenir… le nouveau Columbus.
Game over, Manhattan.