Coup de théâtre sur le marché des transactions: Kent Hughes tente le tout pour le tout

Coup de théâtre sur le marché des transactions: Kent Hughes tente le tout pour le tout

Par Marc-André Dubois le 2025-06-15

C’est le genre de rumeur qui commence en murmure et se transforme en séisme.

Une onde de choc qui traverse la LNH en pleine période de spéculation estivale. Selon les informations d’Elliotte Friedman, l’attaquant JJ Peterka serait plus que jamais sur le marché des transactions.

Et cette fois, ce n’est pas une simple posture de négociation : les Sabres de Buffalo ont ouvert la porte. Une porte qui pourrait bien se refermer derrière lui, alors que plusieurs équipes, dont le Wild du Minnesota, les Rangers de New York et, bien sûr, le Canadien de Montréal, ont flairé l’odeur du sang.

“Leur réponse a changé”, dit Friedman. L’heure de vérité approche.

Peterka, 23 ans, est à un tournant de sa carrière. En 2023-2024, il a éclaté : 28 buts, 41 passes, 68 points. Une saison électrisante dans une équipe moribonde, encore incapable de sortir de sa torpeur "post-Playoffs."

Et comme souvent dans ces marchés à l’agonie, c’est l’un des rares rayons de lumière qui pourrait payer pour l’incompétence du système.

L’élément déclencheur? Le joueur lui-même.

Friedman l’a dit sans détour : Peterka aimerait aller ailleurs. Ce n’est pas une question d’argent. Les Sabres seraient prêts à payer.

Mais l’Allemand n’est plus certain de vouloir lier son avenir à Buffalo. Le torchon brûle. Et quand on sait que l’agent de Peterka est Allan Walsh, l’un des plus agressifs de la ligue, les chances de trouver un terrain d’entente s’amenuisent.

Le spectre d’une offre hostile flotte dangereusement au-dessus de la tête de Kevyn Adams, DG des Sabres. Et cette fois, ce n’est pas un scénario abstrait.

Avec un espace de 23,2 M$ sous le plafond et sept joueurs à signer, Buffalo devra jongler avec les chiffres, surtout en considérant que Bowen Byram (autre RFA) demandera aussi un contrat substantiel.

Si un DG audacieux, disons, Kent Hughes, dépose une offre entre 7,02 M$ et 9,36 M$, Buffalo ne recevrait en compensation “que” des choix de 1re, 2e et 3e ronde. Très loin de la valeur réelle de Peterka.

Et c’est là que le réel danger s’installe pour les Sabres.

“Ils veulent un joueur établi en retour, pas seulement des choix. Mais si une offre hostile arrive, ils perdent le contrôle.”

Voilà pourquoi la transaction semble maintenant inévitable.

Le Wild du Minnesota est la première équipe à avoir mordu à l’hameçon. Bill Guerin adore Peterka. Il le connaît depuis longtemps, et Peterka pourrait incarner le renouveau offensif de l’équipe. Les négociations sont sérieuses.

Et selon deux sources dans l’entourage du Wild, Marco Rossi, troisième choix au total en 2020, serait dans la balance. Mais attention : ce ne serait pas suffisant.

Peterka a prouvé qu’il pouvait dominer à l’échelle internationale (meilleur attaquant au Mondial 2023, médaille d’argent avec l’Allemagne) et produire dans la LNH sans un centre élite. Buffalo voudra plus que Rossi. Un autre espoir de haut niveau ou un choix conditionnel pourrait être nécessaire.

Les Rangers de New York ne sont pas en reste. Et eux aussi savent qu’une deuxième ligne avec Peterka pourrait transformer leur attaque. 

Mais pour que le deal se concrétise, les Rangers devront payer. On parle ici d’un échange impliquant Alexis Lafrenière. L’ancien choix #1 a finalement connu une éclosion cette saison, mais son futur à New York reste fragile. Est-il vraiment dans les plans à long terme?

Un autre nom circule aussi : K’Andre Miller. Un défenseur gaucher puissant, mobile, encore jeune. Une denrée rare. Les Sabres ont déjà Dahlin et Power, mais la perte de Byram (s’il est aussi échangé) pourrait les inciter à ajouter un autre défenseur top-4.

Les Rangers peuvent rivaliser. Et ils le savent.

Et le Canadien dans tout ça?

C’est ici que les choses deviennent croustillantes.

JJ Peterka, c’est exactement le genre de joueur que Kent Hughes doit cibler. Jeune, explosif, productif, encore en progression.

Gaucher capable de jouer aux deux ailes. Imaginez-le flanqué d’Ivan Demidov et, dans un an ou deux, Michael Hage au centre. Ce trio ferait saliver n’importe quel partisan.

“C’est une deuxième ligne qui pourrait terroriser l’Atlantique pour les cinq prochaines années.”

Mais pour y arriver, le CH doit être stratégique. Les Sabres ne veulent pas de promesses. Ils veulent des résultats.

Joshua Roy? Trop peu. Owen Beck? Encore trop vert. Logan Mailloux? Peut-être, mais Buffalo est déjà bien fourni en défenseurs offensifs. Slafkovský? Intouchable.

Ce qui reste? Les choix au repêchage. Montréal possède deux choix de première ronde cette année (16e et 17e) et pourrait devenir une offre sérieuse… mais encore risquée face à Marco Rossi ou Lafrenière.

Sinon, il reste la bombe nucléaire : l’offre hostile.

Offrir un contrat de 7,25 M$ sur 6 ans. Une structure vicieuse, avec bonus à la signature et paiements front-loadés. C’est légal. C’est brutal. Et Buffalo pourrait flancher.

“Entre perdre Peterka pour trois choix ou l’échanger contre Lafrenière ou Rossi, Adams préférera toujours l’échange. Mais chaque heure qui passe rapproche les Sabres du bord du précipice.”

La saga JJ Peterka est plus qu’un simple dossier transactionnel. Elle incarne l’évolution du marché des jeunes vedettes en LNH.

Les équipes veulent garder leurs perles, mais les joueurs veulent gagner. Peterka ne croit plus que Buffalo est le bon environnement pour atteindre le sommet. Et il est assez talentueux pour forcer le changement.

Le Wild avance ses pions. Les Rangers sont sur le qui-vive. Et le CH, en retrait pour l’instant, pourrait surprendre avec une offre à la Kotkaniemi… mais cette fois, pleinement justifiée.

Un trio Peterka–Demidov–Hage. Une nouvelle ère. Une vraie attaque. Un trio du futur qui pourrait passer plus d'une décennue à Montréal.

Le téléphone de Kevyn Adams ne dérougit pas. Il doit décider : perdre Peterka pour des miettes… ou pour plusieurs choix... ou pour un joueur établi (la priorité de Buffalo).

Le dénouement approche. Et il pourrait redessiner le visage de trois équipes.

À suivre… de très, très près.