Coup de tonnerre au Centre Bell: le congédiement de Martin St-Louis fait jaser

Coup de tonnerre au Centre Bell: le congédiement de Martin St-Louis fait jaser

Par David Garel le 2025-04-24

Le feu est pris. Et cette fois, même les extincteurs ne suffisent plus.

La série contre les Capitals a déclenché une tempête à Montréal. Une crise qui dépasse le hockey. Une onde de choc émotionnelle. Un électrochoc politique. Et au centre du chaos : Martin St-Louis.

Son nom est partout. Sur X, sur Facebook, dans les bars, dans les familles, dans les soupers. 

« DEHORS MARTIN ». C’est brutal. C’est massif. Et c’est impossible à ignorer.

La province réclame sa tête.

Deux défaites. Deux matchs où le Canadien s’est fait défoncer physiquement. Deux humiliations où le Shérif Arber Xhekaj était absent de l’alignement, laissé dans les estrades par la seule volonté de Martin St-Louis.

Et pendant que les Capitals frappent, dominent l’enclave, détruisent les sorties de zone et font peur à Lane Hutson, St-Louis répond avec des platitudes :

« Je ne pense pas que ça changerait le style de jeu de Tom Wilson », a-t-il dit, les yeux dans le vide, comme si Xhekaj était un détail insignifiant.

Ce n’était pas seulement une erreur de coaching. C’était un affront direct à la culture du CH.

Sur les réseaux sociaux, le mot d’ordre est clair. On ne parle plus de “faire jouer Xhekaj”. On parle de congédier Martin St-Louis.

Les hashtags « #FireMartin » et « #StLouisOut » sont partout. Des influenceurs, des anciens joueurs, des commentateurs de tous les coins de la province partagent leur frustration. Des pages Facebook se créent. Des montages circulent.

Et la pression devient insoutenable.

Face à cette explosion, un journaliste anglophone est venu à la rescousse.

Pierre McGuire, ancien assistant DG et analyste respecté, a offert un plaidoyer passionné pour défendre St-Louis :

« Martin fait les choses à sa manière. Il prône l’énergie positive, le coaching constructif. Ceux qui veulent le congédier ne connaissent pas le hockey. Il devrait être finaliste pour l’entraîneur de l’année. Le congédier serait une erreur monumentale. »

Mais même lui, dans le même souffle, a reconnu les lacunes évidentes du coach :

« Il a fait de bons ajustements, comme sortir Laine et réunir Demidov avec Newhook. Mais il faut aussi espérer des ajustements sur le power play. »

Un aveu. Une fissure dans le discours. Même ses défenseurs admettent que le coach est en train de couler.

Et Martin, lui? Il répond à côté de la plaque. Il parle d’émotions. Il parle de bons moments. Il parle d’étirer les séquences.

Pendant ce temps, les statistiques avancées l’écrasent.

Le Canadien a cadré 26 tirs sur 72 lors du dernier match. Les Capitals? 32 sur 62. Plus de précision. Plus de chances de marquer. Et surtout, plus de présences dans l’enclave.

Selon Natural Stat Trick, le CH a généré 7 et 8 chances de qualité, contre 14 et 12 pour Washington. Le double.

Ce ne sont pas que des chiffres. Ce sont des preuves.

Et malgré tout, le coach refuse d’envoyer son seul vrai colosse au front.

Même Cole Caufield, le chouchou éternel de Martin St-Louis, semble au bout du rouleau. Deux matchs de suite, il s’est fait cogner comme un adolescent dans une ligue d’adultes.

Deux matchs de suite où le petit #22 a reçu des doubles échecs en pleine cage — comme si son visage était une cible dans un stand de tir. 

Boom. Double échec dans les dents.Ça n’a rien d’un hasard. C’est une tendance. C’est un message. Cole Caufield a l’air d’un junior au milieu des vétérans des Capitals.

D’un petit garçon perdu dans la jungle. Il a l’air du fils d’Alex Ovechkin. Et pendant ce temps, Arber Xhekaj — celui-là même qui pourrait empêcher ce genre de massacre — regarde ça depuis les gradins, les bras croisés.

Le résultat? Même Cole, même le préféré du coach, doit en vouloir à St-Louis. Car il voit ce que tout le monde voit : le Canadien est mené 2-0 dans la série, et l'équipe a l'air d’un groupe de collégiens qui se font sacrer une volée par les gros de sixième année. 

Ça ne peut plus durer. Il n’y a plus rien à perdre. Il faut sortir un défenseur — n’importe lequel — et envoyer Xhekaj dans le feu. C’est le moment. "It's time."

Alex Newhook l’a dit sans le dire. Son visage en conférence de presse valait mille mots :

« Xhekaj a cette présence. Les gars savent qu’ils devront répondre de leurs actes. »

Mais ensuite, il a tenté de nuancer :

« En séries, c’est différent. Moins de bagarres. Plus de discipline. »

Personne n’y a cru. Tout le monde a vu l’hésitation. Le message est passé : le vestiaire veut Xhekaj. Le vestiaire ne comprend pas.

Et St-Louis? Il s’entête. Il maintient Jayden Struble dans l’alignement. Il protège David Savard, pourtant catastrophique. Il se coupe lui-même de sa propre chambre.

Il commence à la perdre.

Et là, la nouvelle de Marc De Foy tombe comme une bombe.

Kent Hughes et Jeff Gorton seraient en train de tenter d’influencer St-Louis pour qu’il insère Xhekaj dans l’alignement pour le match #3.

Ce simple fait dit tout.

Même si St-Louis aura le dernier mot, le fait que ses supérieurs soient contraints d’intervenir est une gifle monumentale.

Ça veut dire que le front office ne le soutient plus à 100 %. Qu’on commence à douter. Qu’on sent que la maison craque.

Et si Martin refuse de céder… ce sera lui, la prochaine cible? Pas encore. Après tout, le Québécois est à Montréal pour y rester, surtout avec son contrat courant jusqu'en 2027.

Mais au hockey, les choses changent vite. St-Louis est un bon coach pourle développement. Mais est-il un coach pour gagner?

En ce moment, il est congédié... par sa propre province...

Martin St-Louis est seul.

Il est seul contre les médias. Seul contre les partisans. Seul contre les statistiques. Seul contre les dirigeants. Seul contre son propre vestiaire.

Et s’il ne plie pas, il va casser.

Parce que Montréal, ce n’est pas Tampa Bay. Tu ne peux pas y faire ce que tu veux. Tu ne peux pas ignorer la ferveur populaire. Tu ne peux pas provoquer l’opinion publique jour après jour.

Et surtout, tu ne peux pas sacrifier l’un des joueurs les plus aimés, le symbole d’une province qui veut qu’on se tienne debout.

Le match #3 sera sa dernière chance.

Il a la chance de réparer. De réconcilier. De réinsérer le Shérif.

Sinon, il entrera dans l’histoire. Mais pas pour les bonnes raisons.

Parce que ce n’est plus une simple décision d’entraîneur. C’est une décision de survie.

Et si Martin choisit encore l’orgueil au lieu de la logique, la loyauté au lieu de la stratégie, alors ce n’est pas juste une série qu’il perdra.

Ce sera Montréal... et le Québec entier..