Craig Conroy donne une leçon magistrale à Kent Hughes

Craig Conroy donne une leçon magistrale à Kent Hughes

Par André Soueidan le 2025-02-09

Il y a un an, les Flames de Calgary étaient morts et enterrés. On parlait d’une équipe qui s’était fait humilier sur tous les fronts.

Matthew Tkachuk les avait rejetés comme une vieille gomme collée sous un banc de parc, Johnny Gaudreau avait fui en douce et, dans un twist tragique, avait fini par perdre la vie cet été.

Elias Lindholm, à qui on avait confié les clés du royaume, semblait déjà avoir un pied dehors.

Quant à Jonathan Huberdeau, pièce maîtresse de la transaction Tkachuk, il se noyait sous la pression d’un contrat de 10,5M$ par saison. Bref, c’était le chaos total.

Puis est arrivé Craig Conroy.

L’ancien joueur a hérité d’une équipe en ruines, sans identité, sans direction, avec une base de partisans qui n’avait plus aucun espoir.

La plupart des DG auraient paniqué. Ils auraient liquidé les restes de ce qui était jadis une équipe compétitive, en acceptant des miettes en retour. Mais Conroy? Il a refusé de baisser les bras.

Et aujourd’hui, pendant que Calgary est à trois petits points d’une place en séries, le CH de Kent Hughes se dirige vers une autre fin de saison insignifiante, sans queue ni tête.

Pendant que Conroy a su redonner une âme aux Flames, Hughes flotte dans l’incertitude, incapable de savoir s’il doit acheter ou vendre.

L’acquisition de Morgan Frost et Joel Farabee en échange d’Andrei Kuzmenko est probablement le vol de l’année.

Les Flames se débarrassent d’un joueur problématique qui n’a jamais réussi à s’intégrer, et en retour, ils obtiennent deux attaquants de 24 et 25 ans, talentueux, capables de produire et qui entrent parfaitement dans la vision de l’équipe.

Le résultat? Les Flames continuent d’accumuler les victoires et sont en train de menacer des équipes établies comme Vancouver et Colorado pour une place en séries.

Pendant ce temps, Kent Hughes hésite encore.

L’été dernier, il avait la chance en or d’échanger Mike Matheson alors que sa valeur était à son sommet. 62 points en 82 matchs, un défenseur de premier duo, capable de tout faire.

C’était le moment parfait pour vendre haut.

Mais Hughes a attendu.

Conroy a su capitaliser sur ses opportunités. Hughes, lui, les regarde passer.

Une des plus grandes réussites des Flames cette saison, c’est Dustin Wolf.

Le jeune gardien de 22 ans, qui a été repêché en septième ronde en 2019, est en train de défier toutes les probabilités.

Lorsqu’il a été rappelé à Calgary pour remplacer Jacob Markstrom, plusieurs s’attendaient à ce qu’il soit une solution temporaire.

Finalement? Il s’est imposé comme le gardien numéro un et pourrait même être considéré pour une nomination au trophée Vézina si les Flames se rendent jusqu’aux séries.

Wolf affiche des statistiques exceptionnelles et est devenu le pilier défensif d’une équipe qui aurait dû s’écrouler. Calgary ne gagne pas seulement grâce à son attaque : ils gagnent grâce à Wolf.

Pendant ce temps, à Montréal, Samuel Montembeault et Jakub Dobes accumulent les défaites. Oui, Montembeault a connu de bons moments cette saison, mais il est souvent laissé à lui-même, incapable de compenser pour une équipe qui ne sait plus quoi faire.

Encore une fois, les Flames ont trouvé une solution. Pendant que le CH attend.

Il faut également parler de Jonathan Huberdeau.

L’an dernier, il était vu comme le pire contrat de la LNH. Un joueur perdu, incapable de produire, à qui on devait encore huit ans de salaire à 10,5M$ par année.

Mais sous Conroy et sous le nouveau système des Flames, Huberdeau s’est transformé.

Ce n’est pas encore le joueur dominant qu’il était à Floride, mais il est en train de reprendre confiance et joue un rôle important dans le leadership de l’équipe.

En d’autres termes, les Flames ont trouvé une façon de faire fonctionner leur ancien problème.

À Montréal? On cherche encore à savoir comment gérer le cas de Patrik Laine, qui traîne un contrat cauchemardesque et n’a plus aucun impact sur la glace.

Une autre différence entre une équipe qui trouve des solutions et une équipe qui stagne.

Un DG de l’année en puissance?

Si les Flames réussissent à décrocher un billet pour les séries, Craig Conroy mérite d’être nommé DG de l’année.

Il a pris une équipe qui était condamnée à la médiocrité, qui venait de se faire humilier sur le marché des transactions, et il l’a transformée en une formation compétitive, structurée et motivée.

Il a su : Remanier son alignement sans paniquer, faire des transactions intelligentes qui ont un impact immédiat, maximiser ses actifs sans dilapider son futur et instaurer une culture gagnante malgré une situation difficile

Pendant ce temps, Kent Hughes patine dans la semoule.

Le CH a une direction floue. On ne sait pas s’ils veulent gagner ou reconstruire. On garde des vétérans trop longtemps, on hésite à se départir de certains joueurs quand leur valeur est à son sommet, et on refuse de faire des mouvements audacieux pour accélérer la progression.

La grande leçon, pendant que Conroy et les Flames ont un plan clair et précis, Hughes et le CH n’ont toujours pas déterminé s’ils doivent vendre ou acheter.

Les Flames progressent, le CH recule.

Les Flames trouvent des solutions, le CH accumule les problèmes.

Les Flames bâtissent une culture de gagnants, le CH flotte dans le néant.

Cette situation est une leçon brutale pour Kent Hughes. Craig Conroy est en train de réussir là où Montréal échoue.

Il n’y a plus de place pour l’indécision et l’attentisme. Soit Hughes agit, soit il accepte de regarder son équipe stagner encore longtemps.

Pendant que Craig Conroy change la perception des Flames à travers la ligue, Kent Hughes doit maintenant décider s’il veut être un DG proactif… ou un DG spectateur.

Le CH n’a plus le luxe d’attendre. Il est temps d’apprendre de ceux qui savent comment gagner.

AMEN