Kent Hughes vient de recevoir une véritable leçon à la russe de la part de Daniel Brière.
Après la performance catastrophique de David Reinbacher, les dirigeants des Canadiens, notamment Hughes et Nick Bobrov, risquent bien de renverser leur café en lisant les commentaires d'Elliotte Friedman.
L’épisode le plus récent de cette rivalité entre les deux directeurs généraux a permis à Brière de s’imposer en maître dans la gestion des espoirs russes, gagnant même le surnom d'« ambassadeur de la Russie ».
Brière a en effet réussi à naviguer habilement des dossiers complexes, comme ceux d'Ivan Fedotov, Matvei Michkov et Alexei Kolosov, des talents russes réputés difficiles à gérer en raison du contexte géopolitique et des engagements contractuels en KHL.
Friedman n’a pas manqué de souligner cette prouesse en plaisantant sur l'habileté de Brière à surmonter ces obstacles, là où d’autres équipes, comme les Canadiens de Montréal, semblent avoir échoué.
Au moins, ils se sont rattrapés avec Ivan Demidov. Mais contrairement à Michkov, qui avait un contrat de trois ans, Demidov n'avait qu'un contrat d'une saison et avait déjà affirmé qu'il voulait jouer dans la LNH le plus tôt possible. On est loin de la magie de Brière.
Ivan Fedotov, Matvei Michkov, Alexei Kolosov... trois patates chaudes que Brière a su gérer comme un maître.
De nombreuses équipes de la LNH sont réticentes à prendre des risques avec des joueurs russes à cause du "facteur russe" et de l'incertitude liée à la KHL. Mais pas le DG des Flyers.
« Certaines équipes ne veulent rien savoir des joueurs russes. D’autres vont prendre une chance, mais elles ont quand même peur, » affirme Friedman. (crédit: Sportsnet)
« Les Flyers, eux, ont un don avec eux, on dirait. Michkov s’est carrément arrangé pour être repêché par les Flyers, ce n’est pas rien. »
Le moment clé qui a frappé l’imaginaire collectif est la gestion de Michkov. Brière, sûr de lui, a balayé les rumeurs selon lesquelles Michkov ne voulait pas jouer à Montréal.
Au contraire, il a affirmé que le seul frein à sa sélection par les Canadiens était la peur de Kent Hughes face au contrat de Michkov dans la KHL.
« Les DG avaient peur de son contrat en KHL. »
Cette déclaration fracassante contraste fortement avec les explications données par Hughes, qui avait affirmé que son choix avait été guidé par des considérations sportives, telles que l’attitude et les lacunes défensives de Michkov.
Brière balaie du revers de la main les allégations comme quoi Michkov ne voulait pas jouer pour le CH. Il envoie cette excuse de Hughes aux poubelles.
Cette différence de point de vue soulève des questions sur la transparence de Hughes. Se pourrait-il que le contrat de Michkov et la peur qu'il reste en Russie aient effectivement été un obstacle majeur, comme le laisse entendre Brière?
Si tel est le cas, la décision de passer à côté d'un tel talent générationnel risque de hanter le Canadien pour les années à venir.
De plus, Brière, avec son commentaire stratégique, semble vouloir non seulement souligner son succès, mais sans le savoir ou le vouloir, il est aussi en train de rabaisser subtilement Hughes.
Cette offensive de Brière peut également être interprétée comme un signe de jalousie. Même si Brière a réussi à décrocher des talents russes, il semble toujours chercher à prouver sa valeur par rapport à Hughes, qui jouit d’une reconnaissance bien plus large dans le monde du hockey.
Hughes, de son côté, continue de se montrer prudent dans ses choix, cherchant à bâtir une équipe compétitive sur le long terme.
Brière, en revanche, semble pressé de faire ses preuves à Philadelphie, une ville connue pour la pression constante exercée sur ses dirigeants sportifs.
Les récentes critiques envers Brière, notamment en raison de sa gestion de John Tortorella et des tensions internes avec des joueurs comme Cutter Gauthier qui a pris le chemin d'Anaheim pour Jamie Drysdale, un défenseur fragile et surestimé, ont terni son image.
Le fait qu'il s'appelle l'ambassadeur de Russie pourrait être une tentative de détourner l'attention de ses propres échecs.
La situation chez les Flyers est en effet loin d'être idéale, et l’incapacité de Brière à obtenir des résultats concrets place son leadership en question.
Ce duel entre Brière et Hughes illustre deux approches radicalement différentes à la gestion d’une équipe en reconstruction.
Hughes, en pleine maîtrise de son plan à long terme, semble toujours capable de transformer les défis en opportunités.
Brière, lui, malgré des éclats ponctuels comme avec Michkov, se bat toujours pour trouver sa place et prouver qu'il peut tenir tête à des dirigeants aussi habiles que Hughes.
Il est encore trop tôt pour savoir qui, de Hughes ou Brière, sortira victorieux de cette rivalité. Mais une chose est certaine : alors que Hughes continue de bâtir patiemment son équipe, il doit aussi se regarder dans le miroir et avouer son erreur d'avoir sélectionné David Reinbacher 5e au total quand un talent comme Michkov était disponible.
Comment Nick Bobrov, qui a tous ses contacts en Russie, a pu lever le nez sur Michkov?
On n'en reviendra jamais.