Hier soir, un moment de grande émotion a traversé les ondes du 98,5 FM. Dany Dubé, analyste respecté et voix légendaire du hockey au Québec, s’est montré plus vulnérable que jamais en prenant la défense de Martin St-Louis, l’entraîneur-chef des Canadiens de Montréal.
Ses mots, remplis de sincérité et d’une profonde loyauté envers un homme souvent critiqué, ont touché droit au cœur tous ceux qui l’ont écouté.
Avec une voix qui trahissait une émotion rare, Dubé s’est adressé à ceux qui pointent du doigt l’entraîneur comme le principal problème des Canadiens.
« Pour les gens qui pensent que le problème est derrière le banc… Le problème, il est sur le banc. C'est-à-dire qu'il n'y a pas assez d'effectifs pour avoir une vraie lecture du travail de l'entraîneur », a-t-il affirmé, faisant écho aux frustrations de plusieurs.
En une simple phrase, il a exposé une réalité cruelle : ce n’est pas l’entraîneur qui manque à ses responsabilités, mais plutôt l’équipe qui manque de profondeur et de talent brut pour soutenir les stratégies de son coach.
Dubé, qui connaît mieux que quiconque les rouages d'une équipe en difficulté, a poursuivi avec une sagesse teintée de tristesse :
« Tu peux toujours trouver des erreurs. Tu peux en trouver pour le directeur général, tu peux en trouver tout le temps. Tu vas en trouver dans les 32 équipes, il y en a des erreurs qui sont cachées par de meilleurs résultats. »
Ses paroles ont révélé une vision lucide du hockey, un sport où les faiblesses individuelles peuvent facilement être dissimulées par une équipe qui performe bien – mais où, pour les Canadiens, ces faiblesses sont exposées, et les critiques s’accumulent injustement sur les épaules de St-Louis.
Dans sa défense de St-Louis, Dubé semblait affecté, presque désespéré de voir autant de critiques dirigées vers un entraîneur qui, selon lui, fait de son mieux avec les ressources limitées dont il dispose.
Ce n’était pas un simple commentaire d’analyste; c’était un appel du cœur, un cri d’injustice pour un homme qui doit jongler avec un effectif en reconstruction, sans le soutien d’un banc de joueurs assez solide pour répondre aux attentes de Montréal.
Pour ceux qui connaissent bien Dubé, ce moment de vulnérabilité n’est pas passé inaperçu. Il est rare de voir cet homme si articulé, si mesuré, s’exprimer avec une telle intensité.
Ce soir-là, Dany Dubé n’était pas seulement un analyste; il était un homme affecté, parlant pour tous ceux qui croient encore en Martin St-Louis et qui voient au-delà des statistiques et des défaites. Il portait une vérité que beaucoup avaient besoin d’entendre : Martin St-Louis n’est pas le problème.
Mais du point de vue de bien des amateurs et analystes au Québec, cette indulgence envers Martin St-Louis est difficile à accepter.
Au-delà de ses bonnes intentions et de son approche pédagogique, les résultats ne sont pas là. Surtout, la progression n'est pas là.
Les partisans montréalais, passionnés et exigeants, en ont assez d’entendre parler de reconstruction, d’attendre des jours meilleurs sans voir de progrès tangibles sur la glace.
Ils veulent une équipe qui progresse, qui se bat, et surtout, qui donne l’impression d’aller dans la bonne direction. Pour eux, le discours rassurant de St-Louis ne suffit plus; ils veulent des preuves, des victoires, un projet qui avance.
Beaucoup reprochent aussi à St-Louis son attachement à un système de jeu hybride homme-à-homme qui, pour certains, est trop complexe pour les jeunes défenseurs du CH.
Les joueurs semblent perdus dans ce système, et les erreurs se multiplient. Les Canadiens accumulent les défaites, et chaque soir, les amateurs constatent les mêmes failles dans l’organisation défensive de l’équipe.
De plus, ses choix stratégiques, comme accorder un temps de glace exorbitant à Matheson tout en sous-utilisant un jeune prodige comme Lane Hutson, alimentent le mécontentement.
Pour beaucoup, la frustration vient aussi de l’impression que St-Louis refuse de reconnaître les limites de son effectif.
Ses déclarations répétées qu’il « n’est pas inquiet » et qu’il « voit des choses positives » passent de plus en plus pour de l’arrogance, voire de la déconnexion avec la réalité.
Montréal est un marché où l’entraîneur est sous la loupe, et cette attitude perçue comme défensive ou hautaine a du mal à passer auprès des partisans qui espéraient un discours plus transparent, plus humble.
En fin de compte, c’est peut-être ce fossé entre le discours de St-Louis et les attentes des Québécois qui alimente le ressentiment.
Les amateurs veulent des résultats, ils veulent voir leurs espoirs de victoire se concrétiser sur la glace, et pour l’instant, ils voient un entraîneur qui, selon eux, ne parvient pas à ajuster ses méthodes à la réalité de l’équipe.
Le soutien de Dany Dubé est noble, mais pour le Québec, seule une équipe qui avance et progresse vraiment pourra raviver l’espoir.
Les défaites ne sont peut-être pas la faute de St-Louis. Mais la régression...oui...