Réunion tendue: Kent Hughes et Jeff Gorton ramassent David Reinbacher

Réunion tendue: Kent Hughes et Jeff Gorton ramassent David Reinbacher

Par David Garel le 2025-11-27

Kent Hughes et Jeff Gorton on sauté une coche à David Reinbacher. Et ce ne fut pas joli.

C'est le genre de moment dans le développement d’un joueur, où tout bascule sans prévenir.

Pas en marquant un but spectaculaire. Pas en signant un contrat. Mais en se faisant rentrer dedans verbalement par ceux qui contrôlent ton avenir.

C’est exactement ce qui est arrivé à David Reinbacher.

Et ce coup de tonnerre, aussi brutal qu’indispensable, pourrait bien devenir l’un des tournants majeurs de la reconstruction du Canadien.

Parce que depuis que Kent Hughes et Jeff Gorton lui ont piqué une colère noire, le jeune Autrichien ressemble enfin à ce que le Canadien pensait avoir repêché au cinquième rang : un défenseur droitier de 6 pieds 3, 207 livres, mobile, engagé, intelligent… et surtout vivant.

Pendant des mois, Reinbacher avançait comme s’il était prisonnier d’un brouillard sans fin. Blessures, manque d’émotion, indécision dans son territoire, peur d'aller dans les coins et le long des bandes, absence d’impact physique, rien ne ressemblait au « stud » qu’on avait vu en Suisse.

Selon plusieurs sources, dont Mathias Brunet de La Presse, la direction en avait assez. Les mots n’ont pas été doux. On lui a dit ce que personne ne lui avait encore dit dans l’organisation :

« Si tu veux rester un projet de première ronde, réveille-toi. Sinon, tu vas te noyer. »

Et il s’est réveillé.

Le Reinbacher de Laval n’a rien à voir avec celui du camp d’entraînement

Ce qui se passe depuis trois semaines avec Reinbacher à Laval est spectaculaire.

Le défenseur qu’on voyait hésiter dans les coins gagne maintenant ses batailles sans hésiter.

Celui qui gelait avec la rondelle fait maintenant des lectures rapides, efficaces, matures.

Celui qu’on disait « trop passif » joue maintenant avec la hargne qu’on lui reprochait de ne pas avoir.

Ce n’est pas un hasard si ses sept points (3 buts, 4 passes) en dix matchs n’impressionnent pas seulement par les statistiques, mais par la manière : transitions propres, relances contrôlées, calme sous pression, décisions mûres que n’avait pas le Reinbacher du mois de septembre.

L'Autrichien connaissait un camp d'entraînement horrible avant de se blesser à la main. Même au tournoi des recrues, il avait été dominé. 

De quoi enrager ses détracteurs et les pro-Michkov. Mais David s'est relevé... comme un homme...

À Laval, il vient d’être officiellement placé au sommet de la hiérarchie défensive, devant des joueurs qui ont pourtant un an ou deux d’avance dans le système.

Et ça envoie un message clair.

Une équipe qui aspire aux grands honneurs a besoin d’un défenseur droitier numéro un. Ou numéro deux. Reinbacher est de plus en plus comparé à Adam Larsson et Rasmus Andersson. 

S'il devient aussi fiable que ces monstres de constance, on sera en business pas à peu près.

 Dobson ne peut pas porter la défense seul pendant une décennie.

Et c’est pour ça que Reinbacher est intouchable.

Pas disponible pour Kyrou, Pettersson,O’Reilly ou même Crosby.

Un droitier top 4 potentiel à 21 ans, ça ne s’échange pas.

Il y a une revanche délicieuse dans tout ça.

Pendant plus d’un an, tout le monde a comparé Reinbacher à Michkov.

Une comparaison complètement absurde, un défenseur et une bombe offensive, mais qui a été imposée par la pression d’un repêchage où Montréal « devait » choisir Michkov.

Aujourd’hui :

 Michkov est bousculé à Philadelphie.

Il ne joue pas 15 minutes par match.

Son coach, Rick Tocchet, le garde en laisse depuis que le Russe est arrivé au camp en mauvaise condition physique.

Le Russe a marqué 5 but de ses 6 buts à ses 9 derniers matchs (11 points en 22 matchs), mais il continue d'être puni par son coach qui déteste son jeu défensif.

Michkov a tellement une réputation d'égoïste qu'on raconte qu'il veut toujours servir les pénalités de banc, pour avoir une chance de s'échapper devant le gardien. Son surnom de "cherry picker" (cueilleur de cerises) lui va trop bien.

Reinbacher, lui?

Il répare son jeu et reconstruit sa confiance. Il force la porte de l’organisation. Et il force même certains partisans à revoir leur haine qu’ils avaient imposée depuis le jour de son repêchage.

Reinbacher n'est pas meilleur que Michkov.

Mais est plus stable, plus constant, plus prévisible dans son rôle.

Et ça, dans la LNH moderne, vaut de l’or.

Si Reinbacher est la meilleure nouvelle du CH, il est aussi la pire nouvelle pour Arber Xhekaj.

Pourquoi?

Si Reinbacher débarque dans la LNH, Xhekaj devient le 9e défenseur. En ce moment, Kent Hughes contemple assurément le marché des transaction pour le Shérif.

Quand Hughes a repêché Reinbacher, le DG du CH savait deux choses :

Il allait se faire crucifier publiquement. Il allait gagner à long terme

Le jeune défenseur avait besoin d’un coup de pied au derrière : il l’a reçu.

Il avait besoin d’être brassé : il l’a été.

Il avait besoin d’être réveillé : mission accomplie.

Ce qui se passe actuellement à Laval n’est pas un mirage. C’est la trajectoire attendue d’un choix #5 qui a vécu deux années de turbulence.

Et si Reinbacher continue sur ce rythme?

Alors Montréal tient peut-être enfin son duo du futur : Hutson - Reinbacher

Un prodige élite, un droitier complet., une stabilité pour dix ans.

Et ça, pour une organisation qui a cherché sa ligne bleue pendant une décennie, c’est un miracle construit à la dure.