Transaction Montréal-Nashville-Pittsburgh: moment difficile pour David Reinbacher

Transaction Montréal-Nashville-Pittsburgh: moment difficile pour David Reinbacher

Par David Garel le 2025-10-23

Il fallait bien que ça éclate un jour. Depuis des semaines, le dossier David Reinbacher fait jaser... pour les mauvaises raisons...

Quatre semaines après l’annonce de sa fracture à la main, toujours aucune mise à jour, aucun signe de rétablissement, aucun mot officiel du Canadien.

Et hier soir, sur le plateau de La Poche Bleue, le volcan a explosé. Dave Morissette, Steve Begin et Éric Bélanger se sont livrés un affrontement télévisuel comme on n’en avait pas vu depuis des années sur un sujet devenu tabou : faut-il échanger Reinbacher, et si oui, contre qui ?

Morissette, fidèle à son style direct, a lancé la première bombe sur les ondes de la Poche Bleue.

« Ryan O’Reilly, tout le monde parle de Sidney Crosby, mais Ryan O’Reilly, ça ne vous tente pas ? »

Et la suite a fait sursauter tout le monde.

« Le gars a 34 ans, il vient de dominer contre Winnipeg, 86 % d’efficacité au cercle des mises au jeu contre Scheifele et Toews, deux buts, du leadership, du caractère. Tu veux gagner ? Tu vas chercher O’Reilly. Pis si tu dois donner Reinbacher pour ça, moi, je le donne. »

Cette phrase, prononcée avec la conviction d’un ancien capitaine, a gelé le plateau. Morissette venait de dire tout haut ce que plusieurs partisans murmurent : Reinbacher n’a rien prouvé, et il est peut-être temps de le passer pendant qu’il a encore de la valeur.

Mais son idée d’échanger un choix top 5 de 2023 pour un Ryan O'Reilly à 34 ans ne fait pas de sens.

Si Reinbacher est échangé, ce sera à Pittsburgh... pour Sidney Crosby...

Dans tous les cas, Reinbacher est devenu un malaise national. Blessure après blessure, la situation nous donne mal au coeur.

Depuis sa sélection controversée à la place de Matvei Michkov, Dmitry Simashev et Ryan Leonard, Reinbacher n’a jamais enfilé une saison complète sans interruption.

Son développement à Kloten a été freiné, sa transition à Laval a été catastrophique avec une autre grave blessure au genou, et sa dernière blessure (fracture à la main) est la goutte qui fait déborder le vase. En un an et demi, il est passé du « pilier de la reconstruction » à l’interrogation médicale permanente.

Les partisans ne sont plus indulgents. Les médias non plus.

Et dans le contexte actuel, où tout le monde rêve de Sidney Crosby à Montréal, le nom de Reinbacher est devenu une monnaie d’échange imaginaire pour chaque débat télévisé. Imaginez à quel point l'Autrichien doit passer un sale moment en lisant toutes ces rumeurs.

Morissette s’en est même défendu hier :

« Sur papier, Reinbacher, c’est beau. Mais on sait qu’il est fragile. Moi, j’essaierais de le passer à Nashville. T’as un joueur de deux (2e centre), un gaucher, un gars de caractère. À 4,5 millions, deux ans de contrat, t’as ton joueur parfait. »

Mais cette logique ne tient pas. Pas aux yeux de Kent Hughes et Jeff Gorton, qui répètent depuis des mois que le Canadien ne fera pas « le mauvais mouvement ». Et pas aux yeux du public, qui sait très bien que Ryan O’Reilly, à 34 ans, n’est pas le genre de pièce qu’on échange contre un top 5.

Reinbacher paye pour l’erreur de Kent Hughes. Il est arrivé à Montréal avec l’étiquette du joueur « intelligent, mature, défensivement fiable ». Mais il n’a jamais eu le temps de prouver qu’il l’était vraiment. Les blessures ont tout grugé : la confiance, la progression, et même la perception. Aujourd’hui, il est vu comme un atout qui se dévalue sans jouer.

Ce qui est fascinant, c’est de voir à quel point les mêmes noms reviennent en boucle.

Morissette parle d’O’Reilly comme d’un plan B au rêve Sidney Crosby, et c’est là que tout explose sur la toile.

Parce qu’à Montréal, tout ce qui concerne Reinbacher mène inévitablement à Crosby.

Pierre LeBrun l’a dit noir sur blanc :

« Le Canadien de Montréal irait all-in pour Sidney Crosby s’il devenait disponible. »

Et il a ajouté :

« S’il y a une équipe prête à faire les vrais sacrifices, c’est Montréal. Tout le monde le sait dans la ligue. »

LeBrun, après avoir parlé à Pat Brisson et à Sidney Crosby, a révélé que le capitaine des Penguins veut d’abord battre le record de Mario Lemieux en saison régulière avant de penser à un départ.

Il a 1695 points. Lemieux, 1723. Il manque 28 points à Crosby pour égaler la légende, 29 pour la dépasser. Et il faut rappeler qu'il a battu le record de Mario Lemieux mardi soir pour ce qui est de points totaux (saison-séries combinées).  

Avec 700 buts et 1196 passes, Crosby a maintenant 1896 points en carrière, dépassant d’un point Mario Lemieux (1895). 

Et quand il aura battu le record de saison régulière, tout le monde le sait : il demandera un échange.

C’est là que David Reinbacher entre réellement dans la conversation.

Pas pour Ryan O’Reilly, pas pour un joueur en fin de carrière, mais pour le joueur qui changerait l’histoire du CH.

Car disons que même à 38 ans, Crosby vieillit comme le bon vin alors que le coprs d'OReilly commence à être usé.

Renaud Lavoie continue de l'affirmer sur TVA Sports :

« Si un jour le Canadien veut Crosby, il va falloir mettre quelque chose de gros sur la table. Et le nom de Reinbacher, oui, il va revenir. »

Voilà pourquoi Kent Hughes garde le silence. Parce qu’il sait que tant que Crosby n’aura pas battu Lemieux, rien ne bougera. Mais il sait aussi que le moment venu, Pittsburgh voudra des jeunes, des choix, et probablement un défenseur droitier comme Reinbacher.

Pendant que Morissette crie « il faut gagner maintenant », Jeff Gorton, lui, répète toujours la même chose :

« Être patient, ne pas faire le mauvais mouvement. »

C’est la phrase clé de cette reconstruction. Attendre le bon mouvement.

Attendre... Sidney Crosby...