Déception à Montréal: Kent Hughes prend sa décision pour Anaheim

Déception à Montréal: Kent Hughes prend sa décision pour Anaheim

Par Marc-André Dubois le 2025-07-15

C’est désormais confirmé par l’un des "insiders" les plus fiables du circuit : le Canadien de Montréal est officiellement OUT dans le dossier Mason McTavish.

Selon Frank Seravalli, qui a révélé l’information ce matin, Kent Hughes et Jeff Gorton se sont retirés de la course à l’acquisition du jeune centre étoile des Ducks d’Anaheim.

Pourquoi? Parce qu’ils refusent obstinément d’inclure dans la transaction leur choix de première ronde en 2026 ou l’un de leurs joyaux comme David Reinbacher ou Michael Hage.

Résultat : pendant que les Red Wings, les Maple Leafs, les Flames, les Canucks, les Rangers, les Devils, les Capitals, les Blues, le Kraken et les Kings se bousculent pour obtenir un joueur parfaitement aligné sur leur fenêtre d’opportunité, le Canadien jette l’éponge.

Et c’est à n’y rien comprendre.

Revenons à la base. Mason McTavish a 22 ans. Il a déjà deux saisons solides dans les jambes, il joue au centre, il est gros, robuste, habile en espace restreint, et il n’a pas peur de s’impliquer physiquement.

Il a marqué 22 buts et récolté 52 points en 76 matchs la saison dernière dans une équipe en transition, où il a souvent été relégué à la deuxième ou troisième ligne.

C’est le prototype parfait du deuxième centre pour épauler Nick Suzuki. C’est le genre de joueur qui aurait permis à Ivan Demidov, Juraj Slafkovsky et Cole Caufield de respirer offensivement, tout en stabilisant la structure défensive du top 6.

Un joueur de séries. Un leader né. Et un joueur canadien, repêché tout juste derrière Owen Power et Matty Beniers. (on le prend bien avant les deux premiers choix de 2021).

Bref, un fit idéal. Et surtout, un fit générationnel, du genre qu’on ne laisse pas passer à ce stade de la reconstruction.

Pourquoi le CH a reculé? Le choix de 2026.

Seravalli ne donne pas de détails. Mais on les connaît. Le refus du Canadien repose essentiellement sur le refus catégorique de sacrifier le choix de première ronde de 2026, un choix que Jeff Gorton a décrit lui-même comme « probablement le plus important de notre cycle de reconstruction ».

Pourquoi? Parce qu’en 2026, c’est la loterie Gavin McKenna. Et surtout, parce que dans les coulisses, plusieurs "scouts" nord-américains murmurent qu’un défenseur droitier nommé Keaton Verhoeff, un colosse de 6’4 des Royals de Victoria (WHL) qui s'en va dans la NCAA (North Dakota), pourrait même devancer McKenna sur certaines listes.

Gorton, Hughes et Bobrov veulent être prêts. Ils veulent garder la porte ouverte à une remontée dans le top 5. Le choix de 2026 est leur carte cachée si la saison tourne mal. C'est leur sécurité en cas de catastrophe.

Mais à force de regarder trop loin, on oublie le présent. Et c’est exactement ce que fait le Canadien en renonçant à McTavish.

À ce jour, Kirby Dach n’a pas joué un match complet depuis des lunes. Alex Newhook est un ailier, pas un centre. Owen Beck est un futur plombier Michael Hage est prometteur, mais à deux ou trois ans de devenir un régulier dans la LNH. Et Kent Hughes lui-même a reconnu ne pas avoir encore trouvé son deuxième centre.

Alors pourquoi refuser McTavish?

C’est là que ça devient surréaliste. On comprend qu’on veut éviter de tout donner pour un seul joueur. Mais dans un marché où les prix explosent, où les Leafs et les Flames sont prêts à tout pour se renforcer, où même les Blues et les Kings surveillent la situation… le Canadien fait marche arrière.

Trop cher pour Montréal, vraiment?

On ne demande pas à Montréal de sacrifier Slafkovský, Dobson ou Reinbacher. Anaheim voulait Josh Anderson pour équilibrer les salaires, un jeune comme Joshua Roy et le choix de 1er tour 2026 non-protégé. Oui, c’est cher. Mais pas excessif.

Anaheim était aussi intéressé à Mike Matheson, alors Kent Hughes avait le beau jeu de proposer différentes offres. Mais les Ducks voulaient absolument ce choix de première ronde 2026.

Et le comble, c’est que McTavish veut partir. Il ne veut rien savoir de la congestion à Anaheim, où Mason McTavish voit son rôle rétrécir d’année en année.

Devant lui : Leo Carlsson, futur premier centre incontesté de l’organisation, Ryan Strome, vétéran surpayé encore sous contrat pour deux ans, Mikael Granlund, fraîchement acquis via le marché des joueurs autonomes pour 3 ans et 7 M$ par année, et même Ryan Poehling, dont la direction apprécie la fiabilité défensive.

En plus de McTavish, ces quatre joueurs monopolisent déjà tous les postes naturels au centre. Et ce n’est pas tout : les Ducks ont repêché Beckett Sennecke (3e au total en 2024) et Roger McQueen (10e en 2025), deux jeunes qui joueront à l’aile… mais qui aspirent à du temps de jeu dans le top 6 à court ou moyen terme.

Ajoutons à cela Cutter Gauthier, Troy Terry (lié à long terme), Frank Vatrano, Alex Killorn, Chris Kreider et compagnie. C’est la pagaille. La hiérarchie est sans pitié le basisn d'espoirs déborde, et McTavish, au lieu d’être développé comme un centre de premier plan, est relégué à un rôle de soutien. Pour un joueur de son âge, de son gabarit et de son potentiel, c’est tout simplement inacceptable.

Le message est clair : McTavish est disponible. Anaheim veut récupérer un défenseur et du capital repêchage. Et le CH, au lieu de foncer, freine brutalement.

Cette situation soulève des questions fondamentales sur la stratégie de Kent Hughes et Jeff Gorton. Oui, ils ont acquis Noah Dobson. Oui, ils ont signé Zachary Bolduc. Mais ils ont aussi perdu l'occasions de frapper un grand coup.

McTavish aurait été le centre parfait.

Les options se raréfient. Jared McCann? Peut-être. Anthony Cirelli? Verrouillé à Tampa. Jordan Kyrou? Ce n’est pas un centre. Sidney Crosby? Un rêve.

Mason McTavish était le juste milieu. La pièce parfaite. Le pont entre le présent et l’avenir.

Et c’est ce qui fait mal. Parce que ce n’est pas Anaheim qui a dit non. C’est Montréal qui a reculé.

Les partisans montréalais se souviendront de cet été comme d’un tournant. Non pas parce qu’un joueur vedette est parti. Mais parce qu’un joueur idéal était disponible… et que l’organisation a décidé de ne pas payer le prix.

En refusant de céder un choix de 2026, Kent Hughes mise sur un futur incertain. Il parie que Keaton Verhoeff ou Gavin McKenna sera plus utile que Mason McTavish en cas de saison catastrophique.

Mais en 2025, le CH a besoin de gagner. De faire les séries. De crédibiliser son noyau.

Et McTavish, lui, ira ailleurs. À Toronto? À New York? À St. Louis? Dans une autre ville?

Peu importe. Ce ne sera pas à Montréal.

Et ça, c’est une erreur qu’il faudra assumer.