Déchéance de Samuel Montembeault: Martin St-Louis enfonce le clou

Déchéance de Samuel Montembeault: Martin St-Louis enfonce le clou

Par David Garel le 2025-12-14

La déchéance est totale: Montembeault devient officiellement le troisième gardien du Canadien… et c’est une honte nationale

Quelle tristesse: la carrière d’un athlète québécois bascule en une seconde, où le rôle change, où la hiérarchie s’effondre, où l’identité professionnelle se brise en plein jour, sous les projecteurs.

Ce soir, Samuel Montembeault a vécu ce moment-là.

Et il l’a vécu de la manière la plus brutale possible : en silence, en uniforme, mais invisible, rejeté au dernier instant au profit de Jakub Dobeš pour affronter les Oilers d’Edmonton. (Montembeault réchauffera encore le banc comme auxilliaire).

Un mouvement que personne n’avait vu venir. Tout le monde pensait que Sam commencerait le match ce soir vu qu'il était sur le banc à New York et Pittsburgh. Ça dit tout.

Montembeault n’est plus le numéro 2.

Montembeault n’est plus le numéro 1.

Montembeault n’est plus rien.

Il est, très officiellement, le troisième gardien du Canadien de Montréal.

Et dans un marché comme Montréal, ce statut n’est pas une nuance. C’est une humiliation publique.

Tous les signaux pointaient dans la même direction :

Fowler était confirmé comme nouveau roi du filet.

Montembeault, utilisé comme auxiliaire à Pittsburgh et New York, semblait destiné à « starter » à Montréal.

La logique du back-to-back dictait que St-Louis lui redonne le filet à son vétéran pour tenter de le relancer.

Mais la logique vient de mourir. Et elle est morte sur une feuille d’alignement.

Martin St-Louis fait démarrer Dobeš, pas Montembeault. 

Cela signifie une seule chose :

La confiance envers Montembeault n’existe plus. C’est un message sans ambiguïté : il ne fait plus partie du plan sportif du CH.

Et pour un Québécois qui, il y a 11 mois, était traité comme l’héritier de Price, le choc est d’une violence rare.

Martin St-Louis va nous dire de sauver les apparences en disant qu’il veut protéger Montembeault à cause de ses traumatismes à Edmonton .

Faux.

S’il fallait le protéger, il ne serait pas trois matchs de suite dans le rôle d’un figurant à regarder deux gardiens plus jeunes lui passer devant.

La vérité, c’est celle-ci : Montréal tente de l’échanger depuis un mois. Personne n’en veut.

Personne ne mise sur un gardien à .857 qui s’est effondré psychologiquement.

Et quand plus personne ne veut de vous, la seule manière de gérer la situation, c’est… de ne plus vous faire jouer.

On appelle ça un effacement en douceur.

On l’utilise comme chauffe-banc officiel, comme si son rôle se résumait maintenant à tenir un casque, sourire poliment et prier pour qu’on ne le regarde pas trop longtemps. 

Tu n’es plus un choix sportif. Tu es un accessoire.

Et dans ce marché, c’est pire que d’être échangé. C’est d’être effacé vivant.

Le fait que ce match soit contre Edmonton ajoute une couche psychologique encore plus lourde.

Tout le monde se souvient de Montembeault qui s’est fait dévorer vivant là-bas, complètement dépassé, incapable de suivre la vitesse des Connor McDavid et compagnie.

Il avait perdu la confiance de ses coéquipiers et de son coach ce soir-là. Mais pire encore. Il a perdu la confiance du DG Kent Hughes et du président Jeff Gorton.

Et ce soir… on lui retire même la possibilité de se racheter.

Et c’est précisément ici que le dossier devient encore plus troublant parce que celui qui devait le protéger est le même qui l’a placé, match après match, dans les pires conditions possibles.

On ne peut pas comprendre la déchéance d’aujourd’hui sans revenir au début de saison : Jakub Dobeš jouait le meilleur hockey de sa carrière, en pleine montée, porté par une confiance rare chez un jeune gardien.

C’était l’heure la plus simple pour un entraîneur : on laisse rouler le "hot hand", on capitalise, on stabilise l’équipe, on laisse respirer l’autre gardien. C’était la décision évidente. Mais Saint-Louis a décidé de faire l’inverse, par entêtement ou par loyauté mal placée.

Il a répété, matin après matin:

« Montembeault est mon numéro un. »

Le message à Dobes était horrible : peu importe ce que tu donnes, peu importe ton élan, peu importe tes résultats, la hiérarchie est plus importante que la performance.

Dobeš a perdu son rythme.

Montembeault s'est écroulé.

Et le Canadien a perdu les deux.

Ce qui rend la scène d’aujourd’hui encore plus violente, c’est cette contradiction profonde entre les paroles d’hier et les décisions de maintenant.

À l’automne, il l’a détruit en le poussant dans le vide.

Ce soir, il l’achève en refusant même de lui tendre la main. Martin St-Louis l'enfonce... jusqu'au cou...

Montréal ne vient pas seulement d’envoyer un message au reste de la LNH.

Il vient d’envoyer un message à Montembeault lui-même :

Tu n’es plus dans l’histoire.