Départ de François Legault: la famille de Guy Lafleur ne lui pardonnera jamais

Départ de François Legault: la famille de Guy Lafleur ne lui pardonnera jamais

Par David Garel le 2025-07-06

Il refuse de partir. Il s’accroche. Il sourit encore devant les caméras comme si le peuple l’aimait. Mais l’heure est venue. Le Québec en a assez.

Et le Canadien de Montréal non plus ne lui pardonnera jamais. François Legault est en chute libre, et il tombera sans filet. Pire : il tombera sans honneur.

Il y a des sorties politiques maladroites. Il y a des gaffes de communication. Et puis il y a l’affaire du chandail de Guy Lafleur, qui n’est ni une erreur, ni un oubli.

C’est un symbole. Le symbole d’un homme de pouvoir qui a confondu l’État avec un magasin de souvenirs. Et d’un gouvernement qui piétine la mémoire d’un héros national pour flatter ses propres caprices.

937 $ pour faire encadrer un chandail de Guy Lafleur.

345 $ le chandail offert à ses amis premiers ministres.

1282 $ pour "un souvenir" payé par les contribuables..

François Legault a cru bon de se pavaner, fier comme jamais devant les caméras, avec un sourire satisfait, en déclarant :

 « Quand je regarde l’économie du Québec, je suis content de mon legs jusqu’à présent et ça s’annonce bien pour les prochaines années, incluant pour un troisième mandat. » 

Une déclaration d’une arrogance stupéfiante, alors que le Québec traverse un ralentissement économique, que les écoles sont à bout de souffle, que les urgences débordent, et que la grogne populaire ne cesse de monter.

Comment peut-il oser parler de « legs » avec autant d’assurance, alors même que son nom est aujourd’hui associé à l’un des plus ridicules détournements de fonds publics de mémoire récente : le fameux chandail de Guy Lafleur.

Ce chandail, c’est devenu le symbole du règne déconnecté de Legault. En 2021, son cabinet a déboursé 4828 $ d’argent public pour acheter 14 chandails dédicacés de Guy Lafleur à 345 $ chacun, offerts aux premiers ministres des autres provinces canadiennes.

Mais l’affaire ne s’arrête pas là. Non content d’avoir reçu ce chandail gracieusement, Legault a ensuite ordonné qu’on l’encadre professionnellement. Coût de l’encadrement : 937 $, toujours facturé au contribuable québécois. Le total pour son souvenir personnel ? 1282 $, réglé avec une carte de crédit gouvernementale.

Tout ça pour accrocher fièrement son petit trophée nostalgique au mur de son bureau, comme un fan en transe. Il a même eu l’audace de poser avec l’encadreur pour une photo publiée sur Facebook, un large sourire aux lèvres, comme s’il venait de faire un bon coup. C’est à donner mal au coeur.

Et quand le Bureau d’enquête du Journal de Montréal a mis la main sur les relevés de dépenses, tout s’est effondré. Le peuple a découvert qu’en pleine austérité, alors que son gouvernement coupait dans l’éducation, réduisait les services aux aînés, refusait d’indexer certains programmes, François Legault trouvait le moyen de s’offrir un morceau d’histoire du Canadien sur le bras de l’État.

Interrogé par les journalistes sur ce scandale, Legault a esquivé, comme à son habitude. Pas d’excuses. Pas de justification sérieuse. Pas de remboursement. 

Il a simplement laissé le silence répondre à sa place, espérant sans doute que l’histoire passerait « sous le radar ». Erreur monumentale. Ce geste est resté dans la mémoire collective comme l’illustration parfaite du deux poids deux mesures : d’un côté, les citoyens qui se battent pour joindre les deux bouts ; de l’autre, un premier ministre qui encadre ses caprices avec l’argent du peuple.

Il faut le dire avec force : Guy Lafleur n’aurait jamais toléré cette récupération. Il aurait sans doute exigé que ce chandail soit vendu aux enchères pour financer une fondation pour les jeunes ou les malades. Lafleur, c’était l’humilité, le respect, la fierté d’un peuple. Legault, lui, en a fait une décoration de bureau à 1000 $ le cadre.

Alors non, ce n’est pas un simple chandail. C’est un acte politique indécent. Et les Québécois ne l’oublieront pas. Encore moins les partisans du CH. Et surtout pas la mémoire de Guy Lafleur.

Et pendant ce temps, des enfants étudiaient dans des classes mal ventilées. Des aînés attendent des soins. Des familles se serrent la ceinture pendant que François Legault encadre son amour du Canadien comme un trophée de guerre. C’est obscène.

Le scandale a dégoûté jusqu’aux partisans les plus loyaux du CH. Pas parce qu’on ne respecte pas Guy Lafleur. Mais justement parce qu’on le respecte trop pour l’instrumentaliser ainsi.

Guy Lafleur était l’incarnation du Québec qui se lève, qui travaille, qui donne tout sans jamais réclamer. Il ne voulait pas d’hommages "fake", de décorations tape-à-l’œil, encore moins de récupération politique.

Il aurait été le premier à dire : « Donnez cet argent à ceux qui en ont besoin. »

Au lieu de cela, Legault a transformé son nom en outil diplomatique cheap, comme s’il était un ministre des relations publiques en manque d’idées.

C’est là que le Canadien de Montréal s’est retourné contre lui. Quand l’organisation a appris l’étendue des dépenses, le malaise était énorme.

Le Canadien ne dira jamais officiellement qu’il rejette François Legault. Il n’en a pas besoin. Il suffit d’écouter les coulisses.

De tendre l’oreille dans les corridors du Centre Bell. De voir que plus aucun joueur, aucun coach, aucun dirigeant ne se mêle à l’image publique du PM. Legault est devenu persona non grata au sein même de son sport favori.

Et pourtant, lui, dans une dernière tentative de rallier les Québécois, s’inspire encore de Martin St-Louis. Il tente de copier ses sorties médiatiques, de paraphraser ses cris du cœur.

Il pense que le peuple ne verra pas la différence entre l’authenticité de St-Louis et la mise en scène du politicien déchu. C’est pathétique. C’est maladroit. Et c’est terriblement insultant.

Parce que pendant que Martin St-Louis se battait, qu’il faisait face à la tempête avec courage, François Legault se cachait dans sa nostalgie, refusant de répondre aux critiques, évitant les questions, et se réfugiant dans des phrases creuses.

Il y a quelques semaines, en pleine crise économique, alors que 1700 travailleurs perdaient leur emploi chez Amazon, François Legault a eu le culot de répondre :

« Un, le Canadien a encore gagné. Deux, je n’ai pas bu de jus d’orange ce matin. »

Cette réponse, venue d’un premier ministre en fonction, n’est pas seulement déplacée. Elle est ignoble. Une gifle aux familles endeuillées par la précarité. Une insulte aux citoyens qu’il prétend représenter.

François Legault doit partir... et vite...

Mais dans le cœur de ceux qui ont partagé la vie de Guy, qui ont veillé à son héritage et à sa mémoire, ce geste reste une trahison.

Utiliser son nom, son chandail, sa signature, comme monnaie diplomatique et comme trophée personnel ,c’est cracher sur une légende. Guy Lafleur n’était pas un outil de relations publiques.

Il était un homme du peuple. Un héros humble. Un symbole de droiture.

François Legault a sali ce symbole pour s’acheter un peu de prestige. Et pour cela, ni le peuple du Québec, ni le Canadien de Montréal, ni surtout la famille de Guy Lafleur ne lui pardonneront jamais.