Départ de Quinn Hughes: drame sportif à Vancouver

Départ de Quinn Hughes: drame sportif à Vancouver

Par Marc-André Dubois le 2025-07-10

C’est un tremblement de terre qui ébranle aujourd’hui toute la Colombie-Britannique.

Car selon plusieurs sources, Quinn Hughes, le capitaine des Canucks de Vancouver, le quart-arrière le plus électrisant que la franchise ait connu, a bel et bien les yeux rivés sur le New Jersey.

Et cette fois, il ne s’agit plus de spéculations : c’est son propre président, Jim Rutherford, qui a mis le feu aux poudres, en révélant publiquement un vœu familial longtemps chuchoté, mais désormais impossible à ignorer.

« Il a déjà dit qu’il voulait jouer avec ses frères », a affirmé Rutherford, glacial, devant les médias, lors de la conférence de presse de fin de saison.

« Ce serait partiellement hors de notre contrôle… sauf si on réussit à amener ses deux frères ici. »

Une déclaration aussi absurde qu’humiliante, qui sonne comme un aveu d’impuissance. On devine déjà la manœuvre : préparer les partisans à un départ inévitable, camoufler l’échec à venir sous le couvert du destin familial.

Mais en vérité, cette sortie publique est une trahison car Quinn Hughes s'était confié à son DG de manière confidentielle. 

Pour les observateurs attentifs de la LNH, ce scénario rappelle cruellement celui de Matthew Tkachuk, qui avait annoncé en coulisses son désir irrévocable de quitter Calgary pour rejoindre la Floride… et où il rêvait de reconstruire sa carrière sous le soleil.

Les Flames, piégés par le calendrier contractuel, n’ont eu d’autre choix que de l’échanger contre Jonathan Huberdeau dans l’une des pires transactions de la dernière décennie.

Selon Greg Wyshynski (ESPN), on pourrait très bien voir la même dynamique s’installer à Vancouver :

« Ce serait insensé de le laisser partir sans rien recevoir. Ça ressemble de plus en plus à la situation Tkachuk : tout le monde sait où ça s’en va, et il faut agir avant qu’il soit trop tard. »

Dans les coulisses, les frères Hughes n’ont jamais caché leur rêve d’évoluer ensemble. Jack est déjà la figure de proue des Devils. Luke, le cadet, est leur joyau défensif. Et Quinn, le plus talentueux des trois, a toujours été le plus posé, le plus respectueux… mais aussi le plus lucide. En décembre 2023, il disait déjà :

« Bien sûr, c’est un rêve. On en parlait enfants, en jouant au mini-hockey dans le sous-sol. »

Aujourd’hui, ce rêve prend forme. Et tout le monde sait ce que cela signifie pour Vancouver : un compte à rebours vient d’être enclenché.

Il faut rappeler que Quinn Hughes entamera en octobre prochain l’avant-dernière année d’un contrat ridiculement avantageux : 7,85 M$ par saison pour un défenseur ayant déjà remporté le trophée Norris (2023-24), dominé la colonne des points à sa position, et hissé une équipe médiocre sur ses épaules avec un calme quasi surnaturel.

À partir du 1er juillet 2026, il pourra officiellement signer une prolongation. Et si les Canucks n’ont pas déjà trouvé un accord à ce moment, tout porte à croire qu’il jouera sa dernière saison à Vancouver en 2026-27… avant de rejoindre ses frères au New Jersey comme joueur autonome sans compensation.

C’est là tout le cauchemar : perdre un joueur générationnel sans rien recevoir. Et le pire? Ken Daneyko, légende des Devils et analyste à NHL Network, y croit dur comme fer :

« Luke pourrait signer un contrat pont de quatre ans pour attendre Quinn, puis signer un contrat de longue durée quand l'arrivée de Quinn est confirmée. On parle d’une stratégie entre frères »

Le seul moyen d’éviter le pire? Échanger Hughes.

C’est l’option que Mike Johnson (TSN, NHL Network) estime la plus plausible. Comme il l’a dit à l’antenne cette semaine :

« Si tu sais qu’il part, tu dois agir maintenant. Sinon, tu te retrouves à zéro. »

Et dans ce contexte, un nom revient avec insistance : Simon Nemec, deuxième choix total en 2022, un droitier offensif et fluide, déjà NHL-ready, mais qui n'a pas su répondre aux attentes placées en lui.

Reste qu'on parle d'un joueur qui pourrait intéresser les Canucks si New Jersey se résout à sacrifier de la jeunesse.

Mais ce ne serait pas suffisant. Quinn Hughes vaut plus. Beaucoup plus.

Pour éviter un échange à perte, il faudrait un package incluant Nemec ET Nico Hischier, le capitaine actuel des Devils, lui aussi sous contrat jusqu’en 2027 (7,25 M$).

Et c’est là que tout se complique : Hischier a une clause de non-échange limitée (10 équipes refusées), et aura 28 ans en 2027 lors qu'il sera agent libre sans compensation.

Les Devils seraient-ils prêts à sacrifier leur propre capitaine? Pour Quinn Hughes, absolument.

Et pendant ce temps, à Vancouver, c’est le chaos. Sur les réseaux sociaux, la base partisane explose. On parle d’un vestiaire dévasté. Les médias affirment que les agents de Hughes sont en furie et pourraient demander une transaction formelle si les fuites se poursuivent.

C'est ce qui rend la situation encore plus toxique: le fait que Quinn Hughes a été trahi dans les règles de l’art. Jamais il n’a exigé une transaction. Jamais il n’a publiquement exprimé son désir de quitter Vancouver.

Ce qu’il a confié à huis clos à la direction des Canucks, dans un climat supposément confidentiel, a été brutalement exposé par Jim Rutherford pour servir une stratégie de relations publiques.

Hughes aurait pu comprendre une fuite accidentelle. Il aurait pu pardonner une rumeur médiatique. Mais là, c’est son propre président qui l’a sacrifié en pleine lumière médiatique, pour justifier d’avance un départ qu’il ne souhaitait même pas précipiter.

En dévoilant ses intentions familiales, en les sortant du contexte, Rutherford a rompu le lien de confiance. C’est une trahison professionnelle, mais surtout humaine. 

Ce genre de commentaire tue toute chance d’une prolongation. Il ne faut pas sous-estimer l’impact de la confiance rompue. 

Certains osent le rêver à l’envers : et si Vancouver essayait de ramener Jack et Luke Hughes?

Irréaliste.

Jack Hughes est sous contrat jusqu’en 2030 à 8 M$ par saison. Il est le visage de la franchise du New Jersey. Luke est encore en RFA, mais tout indique qu’il signera un contrat de transition pour aligner ses années UFA avec celles de Quinn. Les Devils ne bougeront pas.

L’ironie dans tout cela? C’est que Quinn Hughes aimait réellement Vancouver. Il n’a jamais exigé de partir. Il voulait simplement gagner. Et il avait encore deux ans pour voir ce que l’organisation construirait autour de lui.

Mais Jim Rutherford, avec son égo, son franc-parler mal placé, et sa gestion politique désastreuse, vient de forcer la main à tout le monde.

Il a offert une sortie de secours au joueur.

Il a déchiré la relation avec les agents.

Il a révélé au monde que Vancouver est incapable de gérer ses vedettes.

Et surtout, il a peut-être scellé la pire perte de l’histoire des Canucks.

Et maintenant?

Il ne reste que deux options :

Échanger Quinn Hughes dans les 24 prochains mois pour obtenir un le meilleur retour probablement autour de Simon Nemec et Nico Hischier.

S’accrocher à l’illusion de convaincre Quinn Hughes, continuer à prolonger des joueurs secondaires comme Garland et Boeser, et perdre le défenseur offensif gratuitement en juillet 2027.

Mais à ce jour, une chose est sûre : Quinn Hughes ne veut plus rester. Et c’est Vancouver, encore une fois, qui paiera le prix fort d’une gestion calamiteuse.

Le pire, c’est que personne ne pourra dire qu’on ne l’avait pas vu venir.