Départ de Samuel Montembeault: la décision est prise

Départ de Samuel Montembeault: la décision est prise

Par David Garel le 2025-07-22

Le compte à rebours est commencé.

La saison 2025-2026 ne sera pas simplement une autre campagne dans l’uniforme du Canadien pour Samuel Montembeault. Ce sera, très probablement, sa dernière.

Et ce n’est pas une exagération. C’est une fatalité. Parce que dans les coulisses du Centre Bell, le plan est déjà en marche. Et Montembeault n’en fait pas partie.

Il entame la deuxième année de son contrat de 3 ans, signé à rabais à 3,15 M$ par saison. Un contrat qu’on regarde aujourd’hui avec un mélange d’incrédulité et de regret.

Incrédulité devant un tel rabais accordé à un gardien numéro un dans un marché canadien. Regret, parce que ce même contrat, sans clause de non-échange, fait de lui un actif parfait à sacrifier dans une transaction.

La vérité? Le CH ne voit pas Montembeault comme son gardien de l’avenir.

Et tous les signaux sont là.

Jacob Fowler arrive. Et il n’attend pas.

Le jeune prodige, le gardien d’avenir, celui qu’on compare déjà à Carey Price, a entamé sa transition vers le monde professionnel. En 2025-26, il disputera sa première saison complète avec le Rocket de Laval… mais pour combien de temps?

Selon Marco D’Amico, journaliste bien branché et collaborateur à TSN690 et RG Média, il ne serait pas du tout surprenant de voir Fowler obtenir quelques matchs dans la LNH cette saison.

« Je ne serais pas surpris que Jacob Fowler joue des matchs à Montréal cette saison », a-t-il lancé au micro du Shaun Starr Show.

Et dans le contexte, ce n’est pas un simple commentaire. C’est une déclaration de guerre. Une mise en garde à Montembeault.

Une manière détournée de dire que la succession est déjà amorcée. Que la jeunesse cogne à la porte. Et que le poste de numéro un est loin d’être à l’abri.

Parce que soyons clairs : si Fowler obtient des départs à la fin de la saison, comme on le prévoit dans le cas d’une élimination ou d’une qualification assurée, ce sera pour lui donner un avant-goût.

Mais surtout, ce sera pour préparer le terrain. Pour que personne ne soit surpris quand il prendra la place… pour de bon.

Et pendant ce temps, Montembeault avance, seul contre tous.

Il sait qu'il est condamné d'avance. Que même s’il offre une excellente saison, le regard du CH est déjà tourné ailleurs. Que son avenir se joue peut-être loin de Montréal. Et que, pour la première fois de sa carrière, il doit vivre avec l’idée d’être traité comme un obstacle.

Un obstacle au développement de Fowler.

Un pion sacrifiable.

Un gardien de trop dans une rotation qui en compte déjà trois.

Parce qu’il ne faut pas oublier que le CH doit composer avec un « ménage à trois » au filet : Kaapo Kähkönen, fraîchement acquis et qui possède un contrat garanti de 1,15 M$, Jakub Dobes, exempté du ballottage, et Samuel Montembeault, le vétéran.

Un trio qui ne peut pas durer. Trois gardiens, deux filets à l’entraînement. Trois égos, deux postes. Et une direction générale qui ne veut rien perdre pour rien.

Mais le véritable problème n'est pas de faux monstre à trois tête. Le problème pour Montembeault est que c'est Jacob Fowler qui va finir par le tasser.

Samuel Montembeault est dans la mire de plusieurs équipes. Ce n’est un secret pour personne. Les Oilers d’Edmonton ont déjà manifesté leur intérêt. Ils ont appelé. Et pas seulement pour Montembeault : ils ont aussi demandé des informations sur Jakub Dobes.

Mais Montembeault, avec son contrat bon marché et ses performances stables, est probablement le gardien avec la plus grande valeur transactionnelle chez le CH à court terme.

Il a l’expérience. Il a déjà livré de bonnes séries. Il a été le gardien numéro un d’Équipe Canada au championnat du monde. Et surtout, il n’a aucun contrôle contractuel. Aucun levier. Zéro protection.

Une aubaine pour les clubs en manque de filet. Une opportunité en or pour Kent Hughes.

Et c’est là que le sablier s’accélère.

Parce qu’en 2026-2027, Montembeault entrera dans la dernière année de son contrat. Il aura 30 ans. Il n’aura toujours pas de garantie de prolongation. Et il risque de voir son rôle diminuer.

Vous croyez qu’il va terminer la saison à Montréal?

Peu probable.

Vous croyez qu’il veut revivre une année complète dans un ménage à trois où il se sent constamment menacé?

Impossible.

Et surtout, croyez-vous que le Canadien va risquer de le perdre pour rien?

Jamais.

Kent Hughes ne laissera jamais partir Samuel Montembeault sur le marché des agents libres 2027 sans effectuer une transaction avant.

L’homme de chiffres qu’est Hughes, réputé pour maximiser la valeur de ses actifs, n’a aucune intention de voir Montembeault quitter le navire sans compensation.  Ce serait un échec de gestion. Et ce n’est pas dans l’ADN de Kent Hughes.

Le destin de Montembeault a été scellé bien avant le début de la saison. Le contrat signé en décembre 2023, bien qu’il ait été salué à l’époque comme une preuve de loyauté, s’est transformé en piège.

Il est maintenant clair que son agent, Paul Corbeil, a mal évalué le marché. Alors que Lukas Dostal obtenait 6,5 M$ par saison, alors que Mackenzie Blackwood signait à 5,25 M$ avec l’Avalanche, Montembeault acceptait un contrat moitié prix… sans clause.

Aujourd’hui, le Canadien peut l’échanger n’importe quand. Et il ne s’en privera pas.

La seule vraie question est la suivante : quand?

À la date limite en 2026-2027 ? Ou dès l’été prochain, quand la reconstruction sera officiellement terminée?

Une chose est certaine : ce n’est plus une question de « si ». C’est une question de « quand ».

Pour Montembeault, Montréal a représenté une chance. Une résurrection. Une plateforme pour relancer sa carrière. Il a été le gardien d’une transition difficile, d’une époque où le CH reconstruisait lentement sa crédibilité.

Il a tout donné. Il a accepté des rôles ingrats. Il a livré de grandes performances. Il s’est tenu debout dans des moments impossibles. Et il l’a fait sans jamais se plaindre.

Mais la reconnaissance n’est pas toujours au rendez-vous. Et dans un monde où la LNH appartient aux jeunes, les vétérans deviennent vite encombrants.

Surtout quand le prochain Carey Price patiente à Laval.

Samuel Montembeault le sait. Il le sent. Il le vit. Cette saison, il n’a pas le droit à l’erreur. Il devra être parfait. Sans quoi, les murmures deviendront des cris. Et les cris, une ovation… pour son successeur.

Le rideau est peut-être déjà tombé, même si la lumière est encore allumée. Et dans ce théâtre qu’est le Centre Bell, la fin approche pour Sam.

La dernière saison de Montembeault à Montréal est en cours.

Il ne lui reste qu’une chose à faire : partir la tête haute.

Et espérer que, quelque part dans la LNH, quelqu’un reconnaîtra enfin sa vraie valeur.