Départ de Sidney Crosby: la décision est prise

Départ de Sidney Crosby: la décision est prise

Par Marc-André Dubois le 2025-08-04

Le rideau tombe sur l’un des feuilletons les plus surveillés de l’été dans la LNH.

Sidney Crosby ne quittera pas Pittsburgh. Pas cet été, du moins. C’est Elliotte Friedman lui-même, toujours bien branché, qui a mis fin aux spéculations :

« Il va commencer la saison à Pittsburgh. Il n’y a aucun doute là-dessus. Il ne sera pas échangé cet été. » Point final.

Pour les partisans du Canadien de Montréal, qui rêvaient encore d’un miracle, c’est un coup dur. Le vent semblait tourner.

Les tensions internes chez les Penguins, les erreurs à répétition de Kyle Dubas, la tentative de rachat par Mario Lemieux, les murmures de plus en plus persistants dans les coulisses de la ligue…

Tout semblait converger vers une éventuelle transaction. Mais non. Le capitaine restera fidèle à ses couleurs. Pour l’instant.

Et pourtant, tout laissait croire que le moment était peut-être venu.

Une saga qui a secoué Pittsburgh… et Montréal...

Depuis plusieurs semaines, les rumeurs n’ont cessé de s’intensifier. Le Canadien de Montréal explorait des pistes.

Joshua Roy, Owen Beck, des choix: ces noms revenaient dans des scénarios d’échange. On murmurait même que le CH accepterait d’inclure un salaire important, possiblement Josh Anderson, pour équilibrer les masses salariales.

Du côté de Pittsburgh, le climat était lourd. Kyle Dubas, malgré son contrat de 40 millions sur 7 ans, perdait tranquillement le contrôle de son vestiaire.

Son pari risqué sur Erik Karlsson, à 11,5 millions de dollars par saison, s’était transformé en gouffre. Aucun club ne voulait du défenseur suédois, même avec rétention salariale. La frustration de Crosby, déjà bien documentée, atteignait un point de rupture.

Mais il y avait un obstacle de taille : Evgeni Malkin.

Tant que Malkin est à Pittsburgh, Crosby reste. C’est une promesse. Une fidélité indéfectible. Une fraternité qui dure depuis deux décennies. Et pour cette raison, la transaction que tout le Québec espérait… n’aura pas lieu cet été.

Le malaise n’est pas réglé pour autant.

Oui, Crosby va entamer la saison à Pittsburgh. Mais est-ce que cela signifie que tout va bien? Certainement pas. Kyle Dubas est sur un siège éjectable.

Sa gestion des dernières saisons est un échec cuisant. Erik Karlsson est toujours là, et son contrat continue d’empoisonner les finances de l’équipe.

Rickard Rakell et Bryan Rust sont invendables. Le gardien Tristan Jarry a un contrat que personne ne veut. Et l’idée même de relancer cette équipe avec des jeunes semble irréaliste, tant les vétérans grugent encore une bonne partie de la masse salariale.

Dubas l’a d’ailleurs confié récemment : il veut aller jeune. Il veut reconstruire. Il l’a dit à plusieurs sources internes, selon Josh Yohe.

Mais reconstruire avec Crosby et Malkin, c’est un non-sens. Ce sont deux légendes qui veulent gagner, pas participer à un développement sur cinq ans.

Et Mario Lemieux dans tout ça?

L’autre variable clé dans cette équation : Mario Lemieux.

L’ancien propriétaire tente, avec Ron Burkle, de racheter les Penguins. Il veut redevenir majoritaire. Il veut ramener l’esprit gagnant qui a animé cette équipe pendant les années fastes. Et surtout, il veut protéger Crosby à tout prix.

Mais tant que Fenway Sports Group reste en poste, Lemieux n’a aucun levier. Le groupe bostonien, propriétaire aussi des Red Sox et du Liverpool FC, n’a pas l’intention de vendre.

Pas pour l’instant. Ils seraient ouverts à accueillir un partenaire minoritaire passif, mais rien de plus.

Et pendant ce temps, Dubas reste en place. Grâce à un contrat blindé. Grâce au soutien de ses patrons. Et grâce à un été où, malgré tous les signaux d’alarme, rien ne bouge vraiment.

Le rêve montréalaise retardé… pas annulé...

Pour le Canadien de Montréal, ce n’est que partie remise. Le dossier Crosby n’est pas mort. Il est en suspens. Elliotte Friedman le dit lui-même :

« Il va commencer la saison avec les Penguins. » Il ne parle pas de la finir.

Et c’est là que la suite devient captivante.

Si les Penguins connaissent un mauvais départ? Si Malkin ralentit? Si l’équipe s’effondre en octobre et novembre?

Tous les scénarios redeviendront possibles. Et Crosby lui-même pourrait lever la main. Pas publiquement, bien sûr. Mais en coulisses. Il pourrait indiquer, pour la première fois, qu’il est prêt à considérer un départ.

Et Montréal restera à l’affût.

Parce qu’avec un choix de première ronde 2026 trop précieux pour être sacrifié, en raison de la loterie Gavin McKenna, le CH préférera offrir un paquet d’espoirs.

Et si Dubas est acculé au mur? Il écoutera.

Et maintenant… Nick Robertson?

Autre élément intrigant : Elliotte Friedman a également soulevé une piste étonnante dans son balado.

Selon lui, plusieurs sources s’interrogent sur la possibilité que Nick Robertson, jeune espoir des Maple Leafs, atterrisse à Pittsburgh. Kyle Dubas le connaît bien. Il l’a repêché. Il croit encore en lui. Et maintenant que l’arbitrage est réglé, Toronto doit bouger des pièces.

Ce type de transaction, même marginale en apparence, pourrait signaler une volonté plus large de Dubas de remodeler son noyau.

De rajeunir. De préparer la suite. Et dans ce scénario, cela pourrait accélérer la rupture avec les vétérans.

Et forcer, tôt ou tard, Crosby à faire un choix.

Le calme apparent de cet été à Pittsburgh est trompeur. Rien n’est réglé. Le feu couve encore.

Sidney Crosby est fatigué. Il est frustré. Il est en désaccord avec les décisions de son DG. Il ne croit pas au plan.

Et il sait très bien que l’arrivée d’un jeune défenseur offensif comme Karlsson, au détriment d’un plan de cohésion et de solidité, ne l’aidera pas à soulever une quatrième Coupe.

Alors oui, il va rester. Pour commencer. Par respect pour Malkin. Par loyauté. Par dignité.

Mais le dossier est clos… pour l’instant seulement.

Le Canadien devra attendre. Les partisans devront patienter. Et Kyle Dubas devra marcher sur des œufs chaque jour de l’automne.

Parce que dès que la saison commencera, tout redeviendra possible.

Crosby n’est pas éternel. Il le sait. Et il ne gâchera pas ses dernières années à jouer les figurants. S’il sent que le projet Dubas est voué à l’échec, il fera ce qu’il faut.

Et à ce moment-là, Montréal devra être prêt.

Le dossier est clos pour l’été. Mais il suffira d’une étincelle pour que l’incendie reparte.

Et cette étincelle pourrait survenir plus tôt qu’on le croit.