Départ de Sidney Crosby: Nathan MacKinnon dévoile la vérité

Départ de Sidney Crosby: Nathan MacKinnon dévoile la vérité

Par Marc-André Dubois le 2025-06-28

Hier, la planète hockey a tremblé sous l’effet d’une bombe larguée par nul autre que Georges Laraque, ancien dur à cuire de la LNH et désormais figure médiatique influente au Québec et partout en Amérique du Nord.

L’ex-joueur des Penguins de Pittsburgh a laissé entendre, dans une publication incendiaire, que Sidney Crosby voulait quitter les Penguins, et ce, dès cette saison.

Selon ses sources, un échange au moment de la date limite des transactions était même hautement envisageable.

Il n’en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux s’enflamment. Les partisans du Canadien de Montréal, des Kings de Los Angeles, de l’Avalanche du Colorado et même des Golden Knights de Vegas commençaient à rêver éveillés d’une arrivée du légendaire capitaine chez eux.

À Montréal, le nom de Crosby était sur toutes les lèvres. À Denver, les forums de fans de l’Avalanche se sont mis à fabriquer des alignements projetés avec “Sid the Kid” au centre du deuxième trio et à Vegas, on se demandait déjà comment libérer assez de masse salariale pour lui faire de la place. On voulait déjà échanger Tomas Hertl!

Mais la suite des événements a pris une tournure inattendue.

Quelques heures à peine après la sortie de Laraque, c’est Nathan MacKinnon, le meilleur ami de Crosby, qui est intervenu de manière brutale et tranchante, en traitant la rumeur de Laraque de “fake news”.

Une sortie publique d’une rare virulence, qui visait directement Laraque, sans détour. On pouvait sentir MacKinnon dans une colère noire.

Et MacKinnon n’a pas tort sur un point : Crosby n’a jamais rien dit publiquement. Jusqu’ici, il n’a pas ouvertement manifesté son désir de quitter Pittsburgh.

Mais c’est là que tout devient intéressant. Laraque, loin de reculer, a décidé de redéfinir sa pensée, publiant une longue clarification sur ses réseaux sociaux.

Voici ce qu’il affirme :

« Hier, j’ai entendu que vers la date limite, il y avait de bonnes chances que Crosby soit échangé. On entend parler de ça depuis un moment. Ça fait du sens : Crosby est un gagnant.

Après avoir remporté trois Coupes, est-ce qu’il veut vraiment finir sa carrière en manquant les séries quatre années de suite?

Le meilleur du hockey, ce sont les séries! Pourquoi pensez-vous qu’il a joué au Championnat mondial cette année? Il aime le jeu, il aime la compétition! »

Et Laraque de poursuivre, dans ce qui ressemble presque à une confession :

« En parlant avec quelqu’un de beaucoup plus proche de lui que moi, tout cela a pris du sens. Malheureusement, l’équipe mentionnée n’était pas Montréal. »

De quoi briser le coeur du Québec en entier.

Sauf que la vraie confirmation est arrivée quelques heures plus tard, cette fois de Frank Seravalli, l'un des journalistes les plus respectés du milieu.

Selon Seravalli :

« Sidney Crosby veut rester un Penguin. Il y a une forte conviction qu’il souhaite compléter le contrat d’Evgeni Malkin, qui entame la dernière année de son entente et l'accompagner vers la retraite. Ensuite, il réévaluera sa situation. Il y a 3 ou 4 équipes qui suivent le dossier, mais pour l’instant, il n’ira nulle part. »

Cette déclaration est le clou dans le cercueil de la rumeur. Oui, Crosby pourrait éventuellement quitter Pittsburgh. Oui, il aurait des prétendants sérieux : Montréal, Colorado, Los Angeles, peut-être même Vegas ou Dallas.

Mais ce ne sera pas maintenant. Le capitaine veut honorer la fin de la carrière de Malkin, rester à ses côtés, conclure cette époque avec dignité.

Un peu à la manière de Toews et Kane à Chicago, Crosby semble vouloir vivre la dernière danse avec son frère d’armes avant de tourner la page.

Et cette loyauté est parfaitement cohérente avec ce que le public sait de lui depuis toujours. Sidney Crosby n’a jamais été un joueur opportuniste. Il ne poursuivra pas une bague au rabais. Il mise sur l’héritage, sur les symboles, sur la fidélité.

Mais alors, pourquoi un homme comme Laraque, bien branché à Pittsburgh, aurait lancé une telle bombe?

Parce qu’il existe un fond de vérité, aussi mince soit-il. À l’interne, plusieurs dirigeants de la LNH savent que si les Penguins sont hors course en février prochain, les rumeurs vont redémarrer, cette fois avec beaucoup plus de fondement.

Car Crosby, lui-même, le reconnaît dans ses gestes : il joue encore à un niveau élite, il veut gagner, il n’est pas fait pour les fins de calendrier sans enjeu. Sa présence au Championnat mondial de hockey était un indice clair de cette frustration silencieuse.

Le message implicite est le suivant :

« Je reste, pour Malkin. Mais ne me demandez pas de m’enterrer avec cette équipe au-delà de cette saison. »

À Montréal, cette nouvelle a eu l’effet d’un baume… et d’un coup de massue. D’un côté, elle confirme que le CH était bel et bien dans le portrait, que Crosby n’a jamais fermé la porte à la métropole.

De l’autre, elle indique que ce rêve devra attendre au minimum un an… si jamais il se concrétise un jour.

Et à l’interne, chez le Canadien, les priorités ont basculé. Avec l’acquisition de Noah Dobson, la montée des jeunes comme Lane Hutson et Ivan Demidov, le club semble vouloir bâtir un noyau à long terme, pas dépendre d’un sauveur de 38 ans, aussi prestigieux soit-il.

Surtout que le vrai 2e centre du futur, c'est Michael Hage, pas un centre qui aura 39 ans l'été prochain.

Kent Hughes a tourné la page, et avec raison.

Le dossier Crosby est clos. Pour cette année.

Mais l’an prochain, si les Penguins sont à l’agonie, si la reconstruction s’amorce officiellement, le nom de Crosby refera surface, inévitablement.

Et Montréal, s’il demeure dans la course, aura toujours une carte à jouer. Parce qu’en fin de carrière, Sidney Crosby pourrait bien vouloir se rapprocher de sa famille dans les Maritimes, rejoindre l'équipe de son enfance et celle de son père, une organisation avec des jeunes prometteurs, et écrire un dernier chapitre marquant à son histoire.

Mais pour l’instant, c’est terminé. La vérité a éclaté : Sidney Crosby restera un Penguin. Par loyauté. Par principe. Par amour pour Malkin.

Et Georges Laraque, malgré la tourmente, aura peut-être simplement eu une longueur d’avance sur le prochain chapitre.

Dans le fond, la colère de Nathan MacKinnon envers l'information de Laraque en disait bien plus qu’on pense. Car MacKinnon rêve lui aussi d’avoir Crosby à ses côtés au Colorado.

Il sait mieux que quiconque que Sidney ne veut pas quitter Pittsburgh. C’est une double frustration pour MacKinnon : d’une part, la fausse rumeur vient alimenter de faux espoirs chez les fans; d’autre part, il sait que la vraie réponse, celle que lui connaît dans l’intimité de leur amitié, c’est que Crosby restera fidèle à ses couleurs… pour l’instant.

Au fond, Montréal y a cru. Toute la ville, tout un peuple de partisans, était prêt à tout sacrifier pour Sidney Crosby. Les choix 16 et 17 du repêchage? Ils étaient déjà emballés dans du papier doré, prêts à prendre la route de Pittsburgh pour ramener le Messie à la maison.

On se préparait à l’impossible, à l’incroyable. On imaginait Crosby dans le vestiaire du Centre Bell, guidant Ivan Demidov et Lane Hutson vers la 7e ciel.

Mais la réalité s’est imposée.

Sidney Crosby ne quittera pas Pittsburgh. Pas cette année. Pas tant qu’Evgeni Malkin n’aura pas disputé son dernier match.

Et dans cette attente, Kent Hughes a réalisé un coup de génie. Au lieu de gaspiller ces choix sur un rêve incertain, il est allé chercher Noah Dobson. 

Un défenseur droitier de 25 ans, à son apogée, capable de jouer 25 minutes par soir et de transformer la brigade défensive du CH du jour au lendemain. Un vrai stud. 

Et tout à coup, les choix 16 et 17 n’ont pas été perdus.

Ils ont servi à bâtir pour de vrai.

Pas pour une histoire. Pas pour une légende. Mais pour un avenir solide, jeune, prêt à gagner.

Ainsi va la vie...