Départ de Valérie Plante: la porte s’ouvre pour Geoff Molson

Départ de Valérie Plante: la porte s’ouvre pour Geoff Molson

Par David Garel le 2025-07-26

C’est une bombe politique qui va bouleverser à jamais le paysage sportif montréalais.

On le sait, Valérie Plante ne sollicitera pas de nouveau mandat à la mairie de Montréal. La fin d’un règne. Ou plutôt, la fin d'un cauchemar.

Et, pour bien des amateurs de sport, la fin d’un cauchemar. Car soyons honnêtes : depuis son arrivée à l’hôtel de ville, Plante a systématiquement freiné, bloqué, ou carrément gâché toute ambition sportive d’envergure pour la métropole.

Son départ prévu à l’automne 2025 ouvre donc un boulevard. Et pour plusieurs, c’est peut-être enfin le moment rêvé de faire entrer Montréal dans la cour des grands : celle de la NBA.

Valérie Plante n’a jamais fait de cachettes : le sport professionnel, très peu pour elle. Elle a refusé l’idée même de soutenir un retour des Expos.

Elle a laissé filer la Coupe du monde de soccer 2026 en claquant la porte, prétextant que la Ville ne paierait pas « avec l’argent des contribuables ».

Elle a ignoré toutes les démarches visant à accueillir des compétitions internationales, n’accordant que du bout des lèvres un soutien aux matchs préparatoires des Raptors ou des Blue Jays.

C’était sa ligne :

Montréal est une ville de culture, pas de sport professionnel. 

Le seul sport qu'elle a accepté... c'est le vélo...

Une position incompréhensible pour une métropole du top 10 nord-américain. Oui, vous avez bien lu. Montréal est le 10e bassin de population en Amérique du Nord. 

Et pourtant, nous ne sommes pas une ville de sports. La ville du Canadien... mais jamais une ville de sports...

Dans le dossier des Expos, la mairesse s’est carrément positionnée en ennemie du retour du baseball professionnel à Montréal.

En 2021, alors que Stephen Bronfman et son groupe tentaient de relancer les Expos via un projet de garde partagée avec Tampa Bay, la Ville aurait pu jouer un rôle de facilitateur.

Plante a préféré jouer les spectatrices critiques. Pire : elle a déclaré publiquement qu’il était « hors de question que l’argent public serve à financer un nouveau stade »… alors qu’en parallèle, sa propre administration s’apprêtait à investir des centaines de millions de dollars dans des projets d’infrastructure cyclable et de verdissement, sans la moindre retombée économique comparable à un retour des Expos ou à une concession de la NBA.

Et que dire de sa sortie au micro de Paul Arcand en décembre 2021 :

« Le sport professionnel, ce n’est pas la priorité des Montréalais. On a des enjeux beaucoup plus importants, comme le logement, le transport, et l’environnement. »

Ce ton condescendant a jeté un froid sur toutes les négociations. Depuis ce jour, aucun projet sérieux n’a été relancé autour du retour des Expos.

Et si on additionne ça à son refus d’accueillir la Coupe du monde et son désintérêt total pour la Formule 1 qui a failli nous faire perdre notre Grand Prix, on comprend que Valérie Plante n’a jamais voulu faire de Montréal une ville de sport.

Elle a préféré politiser l’idée même d’investir dans le sport professionnel, alors que partout ailleurs en Amérique du Nord, les grandes villes s’en servent comme levier économique, touristique et social.

Le départ de Valérie Plante signifie une chose très simple : le verrou saute. Celui qui a bloqué tout espoir, celui qui a neutralisé toutes les discussions sérieuses autour d’une expansion, celui qui a créé un froid dans tous les cercles d’affaires qui rêvaient d’un Montréal rayonnant à l’international… quitte enfin la scène.

Et déjà, les regards se tournent vers ceux qui pourraient faire bouger les choses. Et dans ce contexte, il n’y a jamais eu meilleur timing pour relancer le projet NBA.

Le commissaire de la NBA, Adam Silver, a été clair comme de l'eau de roche : Montréal est dans les discussions. Ce n’est pas une illusion. C’est un projet réel.

Oui, Las Vegas et Seattle sont prioritaires pour les 31e et 32e clubs. Mais Silver veut pousser jusqu’à 36 équipes. Et le Canada n’a qu’un seul club. C’est là que Montréal entre en jeu.

« Il y a beaucoup de partisans à Montréal. Les gens veulent du divertissement. Ce serait super qu’une équipe s’établisse ici », a affirmé Luguentz Dort, fraîchement champion de la NBA avec le Thunder.

Et il ne s'est pas arrêté là.

« Ça devrait vraiment être dans les plans de la NBA de voir pour faire une expansion à Montréal. »

oujours le ballon dans les mains, parfois il fait face à des écrans et il court partout et n’est jamais fatigué. »

Chris Boucher, le Montréalais des Raptors de Toronto, martèle le message depuis des années :

« Montréal mérite son club. »

Et tous les signaux sont au vert : la popularité du basket explose au Québec, l’équipe nationale brille, et les jeunes poussent.

Mais tout ça ne tient que si quelqu’un, quelque part, prend le risque. Si quelqu’un saisit l’occasion. Et ce quelqu’un, c’est Geoff Molson.

Quand Molson a acheté le Canadien de Montréal pour plus de 500 millions de dollars, plusieurs ont eu des sueurs froides. Aujourd’hui, le club vaut plus de 2 milliards. Il a prouvé qu’il savait investir. Qu’il savait miser juste.

Le Centre Bell, sa propriété, est déjà le plus gros actif sportif au pays. Et s’il y a bien quelqu’un qui peut doubler ses revenus sans rien bâtir de neuf, c’est lui.

La NBA à Montréal, c’est ça : le jackpot. Le Centre Bell est prêt. L’amphithéâtre est moderne, central, accessible. Une concession de la NBA, évaluée entre 5 et 6 milliards de dollars américains, pourrait rapporter gros.

Non seulement l’édifice serait utilisé 200 soirs par année (LNH + NBA), mais les loges, les commandites, les droits télé, la billetterie et la marchandise exploseraient.

C’est maintenant que Molson doit montrer du cran. On l’a déjà traité de fou. Il doit à nouveau le redevenir – mais cette fois, pour écrire une nouvelle page de l’histoire sportive de Montréal.

Les investisseurs sont là. L’aréna est là. L’élan est là.

Michael Fortier, ex-politicien fédéral, est toujours à la tête d’un groupe d’investisseurs qui travaille discrètement sur ce dossier depuis plus de 7 ans.

L’argent est là. Les ambitions aussi. La vraie question, c’était toujours la même : est-ce que la Ville va suivre? Est-ce que la mairesse va soutenir? Est-ce que Montréal est prête?

Eh bien maintenant, oui.

Il n’y aura plus de freins politiques idéologiques. Il n’y aura plus d’excuses fiscales ou de discours déconnectés sur la priorité des pistes cyclables.

Montréal pourra enfin parler sérieusement de sport de haut niveau. Et le basket, sport en pleine expansion au Québec, est la meilleure porte d’entrée.

Le 6 octobre dernier, pour la huitième fois depuis 2012, les Raptors ont joué un match préparatoire au Centre Bell. Bilal Coulibaly, 2e choix au total du repêchage, a joué. Chris Boucher, héros local, sera là lui aussi. Le DG des Raptors l’a dit lui-même :

« On sent l’amour à Montréal. »

L’engouement est réel, constant, sincère.

Et même les joueurs le sentent. Dort a affirmé qu’il répondrait « sans hésitation » si une équipe de Montréal l’appelait un jour.

« Je viens d’ici. Je représente la ville. »

Tout est là. Il manque juste l’impulsion politique.

Ce que Valérie Plante n’a jamais voulu comprendre.

La mairesse n’a jamais vu le sport professionnel comme un moteur économique. Pour elle, c’était une distraction de riches, un gaspillage de ressources. Mais elle oubliait l’essentiel : une ville a besoin de rêves. De rassemblements. D’icônes.

Les grands événements mettent Montréal sur la carte. Les retombées économiques sont énormes : tourisme, hôtellerie, restauration, notoriété.

La NBA, c’est une vitrine mondiale. Et surtout, c’est l’un des rares circuits capables d’attirer une nouvelle génération de fans.

Avec Plante partie, cette myopie municipale pourrait enfin se dissiper.

Valérie Plante s’en va. Et avec elle, son mépris du sport professionnel. Montréal a une fenêtre rare, historique, pour s’affirmer comme une ville sportive majeure en Amérique du Nord.

C’est maintenant que tout peut se jouer.

Geoff Molson doit prendre son téléphone. Michael Fortier doit mobiliser ses troupes. Et les Montréalais doivent voter pour un maire ou une mairesse qui croit au sport, pas qui le méprise.

La NBA est à la porte.

Il faut juste avoir le courage d’ouvrir.