Paul Arcand, animateur légendaire de la radio québécoise, s'apprête à tirer sa révérence après 34 ans de carrière. À 62 ans, celui que l’on surnomme le « roi des ondes » quittera son poste du matin sur les ondes du 98.5 FM le 14 juin prochain, soit vendredi, laissant derrière lui un héritage immense et une province sous le choc.

Arcand a toujours su captiver son auditoire grâce à ses entrevues percutantes et ses analyses sans pitié. Depuis ses débuts à Saint-Hyacinthe, sa ville natale, jusqu’à son apogée à Montréal, il a imposé son style direct et sans compromis.

Son émission, Puisqu’il faut se lever, est devenue la plus écoutée au Canada, un exploit rare pour une émission d’information matinale.

Malgré son succès, Paul Arcand refuse de se considérer comme une figure d’influence politique.

« Comme animateur, je dérange plus que j’influence », confie-t-il. Il voit son rôle comme celui d’un challenger, un interrogateur infatigable des décideurs publics, plutôt que comme un instigateur de changement.

Il admet cependant que la pression médiatique qu’il exerce peut souvent débloquer des situations figées par la bureaucratie.

"Je peux challenger les décideurs qui jouent de la harpe et qui spinnent. Je n’accepte pas les échappatoires comme réponses. Mais est-ce que je les influence ? Pas certain. »

 « Je suis plus qu’un simple député, peut-être, nuance Paul Arcand. Mais pas autant qu’un ministre. Je ne fais pas de projets de loi. Mon pouvoir, c’est le micro : je peux exposer des cas où les gens lèvent la main sans qu’il se passe quoi que ce soit."

"Quand on interpelle les responsables, bizarrement, les choses se règlent. Mais justement, ce n’est pas normal que ça se passe comme ça. »

En novembre dernier, une infection sanguine sévère a contraint Arcand à une absence prolongée, semant l’inquiétude parmi ses fidèles auditeurs.

Heureusement, il s’est rétabli et a repris le micro en janvier, plus déterminé que jamais à boucler cette dernière année de diffusion en beauté.

Paul Arcand a marqué les esprits non seulement par ses émissions de radio, mais aussi par ses documentaires et ses apparitions télévisuelles.

À TQS et TVA, il a animé des entrevues mémorables avec des personnalités de premier plan comme Lucien Bouchard et Pierre Karl Péladeau.

«Il y a des invités que j’aurais pu lâcher trois minutes avant. Il m’est même arrivé de glisser au point de recevoir une mise en demeure et de devoir m’excuser. Je ne suis pas un robot..

.Si quelqu’un ne me répond pas, je peux m’énerver. Je peux être baveux, mais je ne crois pas à l’insulte comme la pratiquait par exemple André Arthur. »

Ses documentaires, tels que Les voleurs d’enfance, ont secoué l'opinion publique et révélé des réalités souvent passées sous silence.

Selon Arcand, les Québécois sont insécures et préfèrent se coucher plutôt que de se révolter ou tomber en chicane. 

« Les Québécois n’aiment pas la chicane. Ce n’est pas un cliché. Tout le monde en parle, ça ne brasse pas comme au début parce que plus personne ne voulait y aller. Pourtant, un hot seat, ça reste un face-à-face, pas une séance de boucherie. »

Réputé pour son style incisif, Arcand n'a jamais hésité à pousser ses invités dans leurs retranchements. S’il reconnaît avoir parfois été trop insistant, il défend sa méthode, affirmant qu’il s’agit d’obtenir des réponses claires et honnêtes pour ses auditeurs.

« Je peux être baveux, mais je ne crois pas à l’insulte gratuite », explique-t-il.

La retraite ne signifie pas la fin de la carrière de Paul Arcand. Déjà sollicité pour divers projets de balados, de séries documentaires et même de fiction, il envisage de continuer à travailler à un rythme plus modéré. Il sera aussi collaborateur à la Presse.

« Je veux travailler moins, mais je ne veux pas arrêter. Et je compte bien profiter des vacances hors saison pour la première fois de ma vie », dit-il avec un sourire.

Patrick Lagacé, l'autre journaliste influent de la station, prendra la relève en août prochain. Arcand lui conseille d’avoir du plaisir et de cultiver une ambiance positive au sein de son équipe, soulignant l'importance des liens tissés serrés et du soutien mutuel dans la réussite d’une émission matinale.

La fin de la carrière radiophonique de Paul Arcand marque une véritable page d’histoire pour le journalisme québécois. Son départ laissera un vide difficile à combler, une tristesse immense, mais son héritage continuera d’inspirer les générations futures de journalistes et d’animateurs.

"Il y a 25 ans, c’était les émissions d’humour qui dominaient. Aujourd’hui, en comptant Radio-Canada et nous le matin, c’est au-delà de la moitié de l’auditoire qui consomme de la radio d’information parlée. »

Paul Arcand a tassé l'humour...et a fait en sorte que les gens veulent s'informer au lieu de rire. De déprimer sur les vraies nouvelles du Québec et du monde entier...plutôt que de se faire du "fun. Imgainez à quel point il est une vedette. Même s'il ne veut rien savoir de ce statut.

« Je ne cours pas après les quiz, je n’aime pas les mondanités ni le small talk. Je trouve même difficile d’aller à mes propres premières !"

"Mes amis viennent d’autres milieux, je préfère aller souper avec un flic ou un médecin..En fait, je ne fais pas ce métier-là pour être connu."

"C’est un mal nécessaire. Et ma vie personnelle n’est pas un outil de marketing. Je trouve qu’on est souvent nombriliste dans les médias. »

Justement, il envoie le message suivant à Lagacé: soit humble, désenfle ta tête pour rentrer dans le cadre de porte et ne regarde personne de haut. Peut-être qu'à ce moment, tu pourrais atteidre 10 pour cent de la popularité d'Arcand. Oui...Lagacé doit apprendre à être moins nombriliste...

Et Arcand...doit prendre de vraies vacances..

« Honnêtement, je dois apprendre à dire non. Je ne veux pas arrêter de travailler, mais je veux travailler moins. Et je ne suis jamais parti en vacances en septembre, en dehors des canicules et des hordes de touristes. Je vais me permettre ça. J’ai envie de faire ce que j’aime. »

Si seulement Lagacé peut devenir humble comme Arcand...mission impossible...

Lagacé avait, a et aura toujours une tête trop enflée pour rentrer dans le cadre de porte...

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