Hier soir, le Canadien de Montréal a livré une des performances les plus embarrassantes de la saison. Une défaite de 9-2 devant leurs partisans contre les Penguins de Pittsburgh, un spectacle qui a tourné en véritable humiliation.
Et pourtant, ce n’est pas seulement le résultat qui laisse un goût amer, mais le discours déconnecté de Martin St-Louis après le match.
« Ça peut pas arriver aussi souvent, » a-t-il déclaré, comme si c’était une consolation.
Non, Martin, ça ne peut pas arriver tout court. Montréal, c’est un marché de hockey exigeant, où ce genre d’excuses ne passe pas.
Dire que cette défaite doit être « un one-off », c’est minimiser l’ampleur du problème. Hier soir, ce n’était pas juste une mauvaise période, c’était un effondrement complet.
Et les partisans, eux, ne pardonneront pas si facilement.
St-Louis a tenté d’expliquer que c’était une combinaison de facteurs.
« On a joué du bon hockey récemment, » a-t-il dit. « Comme je l’ai mentionné, hier, c’était 3-2 avec 15 minutes à jouer. »
Mais comment peut-on passer d’un match compétitif à un désastre en si peu de temps? C’est là que les doutes s’installent. Où est la préparation? Où est la capacité à s’ajuster? Et surtout, où est le leadership?
Aujourd’hui, à l’entraînement, St-Louis a parlé d’attitude et de réponse.
« La journée la plus importante, c’est le lendemain, » a-t-il affirmé.
« J’ai aimé la réponse du groupe dans la pratique. » Mais est-ce suffisant? Est-ce que les joueurs vont vraiment pouvoir tourner la page aussi facilement?
Quand une équipe se fait écraser de cette façon, ce n’est pas juste une question d’attitude. C’est un problème systémique.
David Savard, toujours fidèle à lui-même, a tenté de défendre son entraîneur et ses coéquipiers.
« Tout le monde aide tout le monde dans ce temps-là, » a-t-il déclaré.
« On essaie de l’aider le plus possible. » Mais même avec toute la bonne volonté du monde, il est clair que l’équipe manque de cohésion.
Et hier soir, cette fracture était plus évidente que jamais.
St-Louis, de son côté, continue de marteler que l’équipe est plus forte mentalement que ce que les derniers 15 minutes ont laissé croire.
« Non, moi je vois pas ça comme on n’est pas une équipe de confiance. On est plus fort mentalement que ça, » a-t-il affirmé. Mais est-ce vraiment le cas?
Trois fois cette saison, à domicile, le Canadien s’est effondré de manière spectaculaire. Et chaque fois, c’est le même discours qui revient. À force de répéter les mêmes excuses, St-Louis perd en crédibilité.
Samuel Montembeault, qui a été laissé à lui-même hier soir, mérite mieux. Depuis le début de la saison, il a souvent été le seul joueur à tenir l’équipe à flot. Mais même lui ne peut pas tout faire.
Lane Hutson, malgré son talent évident, ne peut pas compenser les lacunes d’un système qui semble constamment sur le point de s’écrouler.
Et les vétérans comme Gallagher, Matheson et Savard, aussi expérimentés soient-ils, ne peuvent pas porter cette équipe sur leurs épaules.
Ce qui est peut-être le plus troublant, c’est le manque de réponses claires de la part de St-Louis. Quand on lui a demandé ce qu’il fallait retenir de la pratique d’aujourd’hui, il a répondu : « Un, c’était l’attitude. Deux, c’était le rythme. Trois, c’était les détails. »
Encore une fois, des généralités qui ne font qu’effleurer la surface des véritables problèmes.
Les partisans montréalais sont patients, mais ils ont leurs limites. Ils peuvent accepter les hauts et les bas d’une équipe en reconstruction, mais pas un manque de direction.
Et c’est là où Martin St-Louis commence à perdre le fil. Son discours manque de substance, et son équipe manque de constance.
À ce rythme, il est difficile d’imaginer comment il pourra regagner la confiance des joueurs et des partisans.
Hier soir, c’était une leçon d’humilité pour le Canadien de Montréal. Mais ce qui fait encore plus mal, c’est de voir que même après une humiliation de cette ampleur, le discours de Martin St-Louis n’a rien de nouveau à offrir. Montréal mérite mieux.
Et si St-Louis ne peut pas livrer, il se pourrait bien que son temps soit compté.