Disparition de Norman Flynn: le silence de RDS

Disparition de Norman Flynn: le silence de RDS

Par Marc-André Dubois le 2024-12-26

Depuis le début de l’année 2024, Norman Flynn se retrouve au cœur d’une tourmente médiatique qu’il n’a visiblement pas su gérer.

Bien qu’il soit encore présent sur les ondes de RDS, plusieurs signes indiquent qu’il est tranquillement relégué à des rôles secondaires.

Les rumeurs abondent quant à son avenir en 2025, et de plus en plus de gens se demandent s’il sera toujours associé au Réseau des Sports ou s’il se dirige vers la sortie définitive.

Depuis le début de l’année 2024, la présence de Norman Flynn à l’antenne de RDS s’est faite de plus en plus discrète, et ce, sans aucune annonce officielle du réseau.

L’analyste s’est retrouvé graduellement écarté de certains segments clés, voire totalement absent de certaines émissions phares comme le « 5 à 7 », qu’il avait pourtant longtemps fréquentées.

Cette situation, inhabituelle pour un visage aussi connu, suscite plusieurs interrogations parmi les amateurs de hockey.

Pourtant, RDS n’a publié aucun communiqué, ne donnant aucune explication quant à la position floue de Flynn. Dans les coulisses, certains collaborateurs évoquent un choix « assumé et parfaitement calculé » de la direction : faire décroître la visibilité de Flynn sans brusquer la situation, afin d’éviter tout choc médiatique ou vague d’empathie.

Si cette mise à l'écart est subtile, elle est clairement une stratégie élaborée pour protéger la réputation du réseau, déjà égratignée par les controverses entourant Flynn.

Pendant la saison 2023-2024, Norman Flynn était encore omniprésent : participations régulières aux panels, interventions spontanées lors des intermissions, segments complets dédiés à ses « analyses » – aussi discutables soient-elles. Or, dès l’entrée de 2024, les choses ont changé :

Flynn a vu son temps de parole diminuer de manière tangible, passant d’interventions quotidiennes à une présence épisodique, souvent réservée à des moments moins achalandés.

RDS n’a offert aucune explication sur ce retrait progressif.

Cette stratégie, qui semble s’apparenter à un lent “tassement”, aurait pour but d’éviter le chaos vécu à BPM Sports à l'automne 2023.

En effet, le congédiement abrupt de Flynn par cette station parce que l'animateur ne savait pas que Jeff Petry avait été échangé de Montréal à Détroit, avait à l’époque suscité un mélange d’ironie et de sympathie chez le public, tout en offrant à l’analyste un étrange statut de « victime » du système médiatique.

RDS, prudent, préfèrerait désormais procéder en douceur.

La succession de déclarations farfelues et souvent erronées de Flynn durant les dernières années lui ont valu une tempête de critiques.

Qu’il s’agisse de ses multiples propositions d’échanges farfelues pour le Canadien de Montréal (Nick Suzuki contre Wayne Simmonds, Cole Caufield contre Kyle Palmieri, Juraj Slafkovsky contre Pierre-Luc Dubois) ou de sa fausse rumeur concernant Patrick Roy à Ottawa, Flynn a graduellement perdu la confiance du public.

Chaque nouvelle controverse ne faisait qu’alimenter la grogne des partisans, de plus en plus exaspérés par son manque de rigueur et d’expertise.

Au fil des mois, cette spirale négative a ébranlé non seulement sa propre crédibilité, mais aussi celle du Réseau des Sports.

RDS l'a maintenu en poste malgré ses lacunes et de ses “scoops” douteux.

L’explication est souvent la même : Flynn, malgré tout, attire des cotes d’écoute, même si c’est en tant que « clown de service ».

Or, cette stratégie a fini par atteindre un seuil critique. Les plaintes se sont multipliées et l’image professionnelle de RDS a commencé à en souffrir.

La question se pose alors : pourquoi RDS accepterait-il de continuer à subir les foudres du public pour un analyste qui attire autant de moqueries que de critiques?

La réputation d’un réseau sportif repose sur sa crédibilité et sa capacité à offrir une analyse juste et pertinente. Flynn, en cumulant les gaffes et les rumeurs non vérifiées, a fait en sorte que le sérieux du diffuseur s'effondre devant nos yeux.

En 2024, plusieurs segments de “5 à 7” ou d’autres émissions de RDS ont été marqués par des moments de gêne, où Flynn se contredisait ou se faisait corriger en direct par ses collègues.

L’incident le plus mémorable demeure cette histoire selon laquelle Patrick Roy aurait « lunché » à Kanata pour discuter avec l’organisation des Sénateurs.

Censée être le grand scoop de Flynn, cette rumeur a été rapidement réfutée par Roy lui-même, qui se trouvait… à Québec.

RDS a réagi de manière contradictoire : d’un côté, le réseau allait chercher le démenti de Roy, et de l’autre, Flynn continuait de marteler sa prétendue exclusivité.

Nombreux sont ceux qui y ont vu une volonté d’exploiter le ridicule pour faire parler de la chaîne, au risque de la discréditer davantage.

D’après des sources internes, la pression aurait atteint un tel niveau que la direction de RDS songerait sérieusement à écarter Flynn ou du moins à limiter drastiquement sa présence à l’antenne dès 2025.

Les confidences recueillies en coulisses évoquent plusieurs scénarios :

Une diminution des apparitions : Flynn pourrait se retrouver cantonné à un rôle ponctuel, par exemple sur des segments moins en vue ou lors de périodes creuses.

Un départ “en douceur” : RDS préférerait peut-être entériner une séparation mutuelle, où Flynn annoncerait son retrait pour « raisons personnelles » ou pour se consacrer à d’autres projets.

Un repositionnement interne : Certains croient que Flynn pourrait être transféré à d’autres tâches plus osbcures plutôt qu’être totalement exclu.

Cependant, rien n’est encore confirmé publiquement. Les rumeurs veulent que la direction de RDS attende la fin de la saison 2024-2025 pour faire une annonce officielle, question de garder l’option de l’utiliser comme “mascotte” d’ici là et ainsi drainer encore un peu d’attention médiatique.

Au-delà de ses erreurs sportives, la gestion de Norman Flynn a révélé un malaise plus profond dans le paysage médiatique québécois.

Entre la nécessité de générer de l’auditoire et l’impératif d’offrir du contenu fiable, RDS a semblé trembler lors des dernières années.

Plusieurs observateurs ont dénoncé la façon dont le réseau continuait d’exploiter les frasques de Flynn pour gonfler les cotes d’écoute, tout en s’exposant à une pluie de critiques qui entachent sa crédibilité.

Le fait que BPM Sports l’ait déjà congédié pour ses manques flagrants de connaissances, notamment lorsqu’il ignorait qu’une transaction importante impliquant Jeff Petry venait d’avoir lieu, ne fait qu’ajouter à la perplexité ambiante.

Pourquoi RDS s’entête-t-il à le conserver, alors que le public réclame son départ?

En 2024, les médias sociaux ont fait office de baromètre. Les réactions abondent :

“RDS sabote sa réputation pour un clown.”

“Il n’est plus drôle, c’est triste de le voir se ridiculiser.”

“Il devrait prendre sa retraite, ça nous ferait tous un grand service.”

Ces commentaires traduisent l’agacement général. Beaucoup reprochent à Flynn son manque de professionnalisme, tandis que d’autres compatissent, le voyant comme une figure piégée dans un rôle involontaire de “bouffon médiatique”.

Il ne faut pas oublier que Flynn a vécu un drame personnel en 2017, perdant son fils à l’âge de 32 ans. Cet événement a suscité une immense sympathie, et certains estiment que RDS l’a peut-être maintenu en poste par empathie ou loyauté.

La seule certitude, c’est que l’année 2025 s’annonce déterminante pour l’avenir de Norman Flynn. Plusieurs éléments militent en faveur d’un repositionnement, voire d’un départ.

Les plaisanteries et les moqueries ont atteint un point de saturation. Les amateurs de sport semblent désireux de tourner la page.

"Flynn le clown" est drôle une fois. Mais le public semble tanné.

Chaque année, des journalistes et des analystes plus jeunes et mieux formés cherchent à se faire une place dans les médias sportifs. Est-il temps de laisser la place à la plus jeune génération?

Devant le tollé causé par les faux scoops et les analyses douteuses, le réseau doit rétablir sa crédibilité. Peut-elle le fait avec ou sans Flynn?

Le défi est toutefois de savoir comment RDS gérera cette transition. Un congédiement brutal pourrait susciter un élan de sympathie pour Flynn, ce que le réseau veut peut-être éviter.

Un repositionnement discret paraît plus probable, d’autant plus que Flynn demeure apprécié de certains publics qui le trouvent “entertaining”, même involontairement.

En 2024, Flynn est devenu un symbole d’une époque où le sensationnalisme était plus payant que la crédibilité.

En 2025, RDS sera à la croisée des chemins.

Les frasques de Flynn ont amusé le Québec, mais le réseau des sports devra choisir entre le cirque...ou la télé sportive...