Disparition de Valérie Plante: Montréal sous le choc

Disparition de Valérie Plante: Montréal sous le choc

Par David Garel le 2025-06-13

La disparition de Valérie Plante choque Montréal.

Une mairesse fantôme... qui inquiète la population...

Il y a des absences qui font plus de bruit que des présences. Et depuis plusieurs mois, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a littéralement disparu de la vie municipale.

Plus de point de presse. Plus d’interventions médiatiques. Plus de leadership apparent. Et pire encore : elle a raté plus de la moitié des réunions du comité exécutif, l’organe décisionnel le plus crucial de la Ville. Le tout, en continuant d’encaisser son salaire de 207 949 $ par année, comme si de rien n’était.

C’est un scandale. Un véritable abus de confiance envers les Montréalais.

Cette disparition politique se fait sentir dans tous les quartiers, dans toutes les urgences de la Ville : pendant l’épisode de smog qui a asphyxié les citoyens de la métropole, Valérie Plante est restée silencieuse.

Pendant les deux premiers jours de la grève qui a paralysé la STM, aucune apparition publique. Et aujourd’hui encore, alors que les autobus ne roulent pas, que les métros circulent à vide, que les Montréalais sont pris en otage dans leur propre ville, la mairesse demeure invisible.

Depuis l’annonce de son retrait de la vie politique à l’automne dernier, Valérie Plante a participé à seulement 14 des 29 réunions du comité exécutif. À peine la moitié. Et dans les rares occasions où elle y assiste, elle ne prend plus la parole de manière régulière, contrairement aux années précédentes.

Une perte de motivation? Une fatigue? Peut-être. Mais certainement pas une excuse pour continuer de toucher un salaire de près de 16 000 $ par mois.

Quand un simple fonctionnaire de la Ville manque des réunions ou ne remplit pas ses tâches, il s’expose à des sanctions.

Quand une caissière manque trop de quarts de travail, elle est congédiée. Quand un enseignant n’entre pas en classe, il est remplacé. Mais Valérie Plante, elle, continue de percevoir son plein salaire, sans la moindre remise en question.

Soyons clairs : si Valérie Plante a raté 50 % des réunions de la plus haute instance décisionnelle de Montréal, elle doit rembourser 50 % de son salaire. Point final.

Car ce salaire, ce n’est pas symbolique. C’est une rétribution très concrète : 207 949 $ annuellement, en plus des allocations, des avantages municipaux, du chauffeur, du personnel politique, des voyages payés, des repas de fonction, des dépenses couvertes. Tout cela payé par les Montréalais. Des Montréalais qui, en ce moment, ne peuvent même pas prendre l’autobus pour aller travailler.

Il faut souligner un autre point choquant : son silence volontaire dans les situations de crise. Quand Montréal étouffait sous un épais brouillard de smog en juin, aucun mot de la mairesse. Quand les travailleurs de la STM ont lancé leur grève, aucun message pour rassurer la population, aucune tentative de médiation publique.

Et ce n’est pas nouveau. Rappelons qu’au cœur de la tempête de neige historique de février, alors que la ville croulait sous les centimètres de neige et que les opérations de déneigement étaient catastrophiques, Valérie Plante… était en Colombie.

Oui, en Colombie.

Il est impossible de parler de la disparition politique de Valérie Plante sans rappeler l’un des épisodes les plus choquants de son mandat : son escapade en Colombie pendant une tempête de neige historique à Montréal.

Alors que la ville croulait sous 72 centimètres de neige et que seulement 18 % du déneigement était complété, une vidéo de la mairesse est apparue sur Instagram. On l’y voit tout sourire, en train de vanter les beautés d’un parc naturel colombien :

« Je viens juste de passer une belle journée au parc Arví. C’était fantastique et je crois que tout le monde devrait y aller. »

Pendant que les Montréalais pelletent à bout de bras et que les commerces du centre-ville perdent jusqu’à 50 % de leur achalandage, Valérie Plante se pavane au soleil.

La vidéo a été supprimée rapidement, mais le mal était fait. Pour beaucoup, ce moment a incarné tout ce qu’on reproche à cette administration : l’indifférence, le déni, et l’absence de leadership en temps de crise.

Alors que les piétons glissaient sur les trottoirs, que les automobilistes étaient coincés dans les bancs de neige, que les urgences municipales s’embourbaient, la mairesse sirotait son café en Colombie en ricanant. Ce mépris, cette déconnexion, est devenu la marque de commerce de son administration.

Ce que Valérie Plante est devenue, c’est une mairesse de vitrine. Une signature au bas des documents officiels. Une photo pour les communiqués. Mais le contenu, le travail, le vrai, il est laissé aux autres membres du comité exécutif.

Et même là, plusieurs observateurs confirment qu’elle n’a jamais eu de véritable appétit pour l’opérationnel. Selon la professeure Danielle Pilette de l’UQAM en entrevue avec La Presse :

« Elle ne s’est jamais approprié l’ensemble des secteurs d’activité de la Ville. » Traduction : elle ne faisait déjà pas tout. Et maintenant, elle ne fait plus rien.

Où est Valérie Plante?

C’est la question que posent aujourd’hui les citoyens, les journalistes, les commentateurs politiques, et même les élus municipaux.

« Ce que j’entends des gens autour de moi c’est : “où est la mairesse?” », a confié Justine McIntyre, consultante en communication et ancienne élue.

Même ses propres équipes évitent les journalistes. Les rares fois où elle apparaît, aucune période de questions n’est accordée. Elle lit un discours. Elle quitte. Et la Ville continue de sombrer.

Et pendant que Valérie Plante s’efface, son train de vie continue. Rappelons les faits : huit bouteilles de vin facturées à 538 $ pour un souper à Vienne. Des soupers gastronomiques à Paris aux frais de la Ville. Des huîtres, du filet mignon, des écouteurs à 900 $. Des voyages en Californie pour des photos sur des plateaux de tournage. Des missions à Paris, à Tokyo, à Copenhague.

La Ville de Montréal croule sous la pression. Transport effondré, logement en crise, rues délabrées, taxes en hausse... mais la mairesse vit dans un autre monde.

Et pourtant, elle reste en poste. Elle se tait. Et elle encaisse.

Montréal n’a plus de mairesse. Du moins, plus de mairesse présente, active, engagée.

Nous avons une élue qui a déjà abandonné son poste dans sa tête, mais qui s’accroche au prestige et au salaire.

Et c’est ça, la disparition de Valérie Plante. Pas un scandale personnel, pas une démission officielle. Non. Une disparition en douce. Une absence déguisée. Un fantôme payé à prix d’or.

Et c’est aux Montréalais de dire : ça suffit. Il est temps qu’elle rembourse. Il est temps qu’elle parte. Il est temps de tourner la page sur cette ère de silence, d’abandon et d’arrogance politique.

Parce qu’en ce moment, Montréal mérite mieux. Beaucoup mieux.