Slafkovsky vient de faire un doigt d’honneur social aux journalistes présents à Brossard.
Et indirectement, ce doigt d'honneur est adressé à Martin St-Louis Kent Hughes et Jeff Gorton.
Il y a des joueurs qui murissent. D’autres qui stagnent. Et puis, il y a Juraj Slafkovsky. Le jeune attaquant slovaque entame sa quatrième saison avec le Canadien de Montréal avec un début de camp d’entraînement très convaincant sur la glace… mais une arrogance toujours aussi tranchante en dehors. Et c’est exactement ce que Kent Hughes, Jeff Gorton et Martin St-Louis voulaient éviter.
Dans le dernier épisode de La reconstruction sur Crave, on a pu voir la direction du Canadien confronter directement Slafkovsky après son lent début de saison 2024-2025. Kent Hughes, tout en retenue, lui lance :
« Je sais que tu veux performer, mais il te faut de la discipline pour faire ce qui est nécessaire pour atteindre 100% ou même 95% de ton potentiel. »
Jeff Gorton, lui, va droit au but :
« Ta façon de ventiler après un mauvais match, c’est de dire aux médias que tu n’étais pas bon aujourd’hui. Et ça, ça ne t’aidera pas non plus. »
Deux messages cinglants. Deux avertissements clairs sur sa gestion des médias et son attitude publique.
Mais Juraj Slafkovsky en a-t-il tenu compte? Pas du tout. Il vient d’offrir une entrevue qui représente un véritable doigt d’honneur à ses patrons. Et ce, malgré un excellent début de camp.
Même Martin St-Louis, pourtant protecteur depuis ses débuts, n’a pu s’empêcher de lâcher un message sec :
« Ça part avec le joueur. Tu ne peux pas tenir la main à tout le monde. Il n’a plus 18 ans. »
L'extrait vidéo ci-dessous est sans pitié:
Un avertissement habilement glissé dans une réponse publique, mais qui résonne comme un ultimatum. Slafkovsky doit maintenant agir en professionnel, autant sur la glace qu’en dehors.
Et pourtant, dans sa première grande rencontre avec les médias cette saison, Slaf a fait tout le contraire.
Son arrogance glaciale face aux journalistes était tout simplement inacceptable.
Voici quelques extraits percutants de son entrevue à Brossard, traduits fidèlement :
« Je ne pense pas que qui que ce soit dans le vestiaire se soucie des contrats. On joue pour autre chose. »
Quand un journaliste lui rappelle que son contrat de 60,8 millions débute cette saison, il réplique :
« Pourquoi tu en parles? Ah oui, c’est toi qui l’as mentionné. Bonne chance avec ça. Amuse-toi. »
Glacial. Dédaigneux. Arrogant. Ce sont les seuls mots qui décrivent l’attitude du jeune homme de 21 ans. Alors même que les médias montréalais essaient de parler hockey, il répond en parlant… de son compte bancaire.
« Mon compte bancaire a changé. Sinon, rien n'a changé. »
Et pourtant, c’est lui-même qui avait évoqué son contrat il y a quelques mois. Aujourd’hui, il fait mine de ne plus s’en rappeler :
« C’était quand ça? Il y a cinq mois? Je m’en souviens plus. »
Le vrai problème est son mépris des médias
Au fond, Slafkovsky n’a jamais digéré les critiques des médias, notamment autour de sa vie privée. Qu’il s’agisse de ses performances irrégulières, de son positionnement sur l’avantage numérique ou de son lien avec Angélie Bourgeois-Pelletier, ex-serveuse du Flyjin, tout l’irrite.
Il sait très bien que les chroniqueurs ont parlé de sa copine qui terminait son shift à 4 h du matin, et que cela nuit potentiellement à sa récupération.
Il sait que son contrat fait de lui le deuxième joueur le mieux payé du CH cette saison (10 millions en salaire en argent réel, 7,6 M$ par année). Et il lit tout ce qui s’écrit sur lui, même s’il prétend le contraire.
D’ailleurs, à l’interne, Gorton et Hughes l’avaient aussi confronté sur sa réaction impulsive après les matchs, notamment quand il va lui-même se flageller devant les micros.
Mais aujourd’hui, Slaf prend l’arrogance comme son cheval de bataille. Il méprise les journalistes, et les défis comme s’il voulait leur rappeler :
« Vous avez parlé de ma blonde, vous avez parlé de mon contrat, maintenant je ne vous donnerai plus rien. »
Un pur bras d’honneur aux médias... et à ses dirigeants...
Ce qui dérange le plus dans cette attitude, c’est qu’elle contredit totalement le message véhiculé par l’organisation. Hughes et Gorton veulent des joueurs humbles, travailleurs, prêts à grandir avec le groupe.
Slafkovsky, lui, veut gérer son image comme une marque personnelle. Il se place au-dessus de la mêlée, sans jamais avoir prouvé qu’il le mérite pleinement.
Et pourtant, c’est vrai qu’il a les outils : un physique de poids lourd, un tir lourd, une bonne vision. Mais son incapacité à entrer dans les zones dangereuses, à finir ses jeux, et surtout, à faire preuve de constance, le retiennent encore.
Ironiquement, Slaf a très bien joué depuis le début du camp. Il patine avec intensité, il va au filet, il utilise mieux son gabarit. Il semble comprendre que son jeu doit progresser.
Mais ce n’est pas ça qui inquiète l’organisation. C’est tout le reste. C’est son comportement hors-glace, ses réactions devant les médias, et surtout, son refus d’évoluer dans sa position publique.
On lui a donné un contrat de 8 ans. On lui a confié un rôle sur le top 6. On lui a même donné une médaille olympiquecomme passe-droit à la critique slovaque. Et malgré tout ça, Slaf choisit encore le conflit avec les médias comme exutoire.
C’est cette année que le vrai contrat commence : 10 millions de dollars en 2025-2026, avec une moyenne annuelle de 7,6 millions. C’est le même salaire que Connor McDavid cette saison.
Et ce n’est pas les journalistes qui vont lui rappeler tous les jours. Ce sont les partisans, les réseaux sociaux, les analystes sportifs. S’il commence la saison avec un seul but en 15 matchs, comme l’an dernier, le feu va prendre.
Et cette fois, il n’aura plus droit à l’excuse du jeune joueur en développement. Comme l’a dit Martin St-Louis :
« Il n’a plus 18 ans. »
Il est temps d’agir comme un homme.
Ce que Hughes et Gorton ont aussi remarqué, c’est que Slaf a tendance à se refermer sur lui-même, à chercher à contrôler le message, à éviter la critique constructive.
Quand un joueur devient plus soucieux de son image que de son rendement, le glissement peut être fatal.
Et dans un marché comme Montréal, ça ne pardonne pas.
Si le message de Gorton, Hughes et St-Louis semble encore bienveillant, il cache un ultimatum clair : grandis, ou tu seras largué.
Et s’il fallait une preuve que le torchon brûle, rappelons cette déclaration de Gorton, devant les caméras de Crave :
« Ce que tu dis aux médias, ça ne t’aide pas. »
Et Slaf, quelques mois plus tard, leur répond :
« Bonne chance à vous autres. »
Un pied de nez. Un bras d’honneur. Une déclaration de guerre à ceux qui l’ont protégé depuis ses débuts.
Juraj Slafkovsky joue avec le feu. Il a le talent pour s’imposer comme un vrai top 6 dans la LNH. Mais s’il ne change pas d’attitude envers les médias et s’il continue d’ignorer les conseils de ceux qui veulent son bien, il pourrait bien devenir le prochain Galchenyuk.
L’organisation lui a lancé un appel à la maturité. La balle est dans son camp.
Et cette fois, ce ne sont pas les journalistes qui devront se justifier.
C’est lui.