Silence radio du côté d’Équipe Canada. Après neuf heures de réunion à huis clos dirigée par Doug Armstrong, le groupe de dirigeants a officiellement « resserré la liste » des candidats pour les Jeux olympiques de Milan-Cortina 2026.
Officiellement, on ne sait rien.
Officieusement, tout le monde parle. Et dans les coulisses, une conviction persiste : Samuel Montembeault est toujours dans la course.
Ceux qui s’attendaient à voir le nom du gardien québécois disparaître du radar après son début de saison difficile devront revoir leurs prédictions.
Oui, ses statistiques font sourciller ... moyenne de 3,46, pourcentage d’arrêts de .864, quatre victoires en sept départs ... mais la réalité, c’est que le bassin de gardiens canadiens n’a jamais été aussi fragile.
Adin Hill soigne une blessure persistante, Tristan Jarry est à l’écart du jeu, et Logan Thompson traîne une vieille rancune avec Peter DeBoer, aujourd’hui entraîneur adjoint d’Équipe Canada.
Ces détails comptent dans les décisions de haut niveau, et Montembeault en profite, discrètement mais sûrement.
Selon les informations de Pierre LeBrun, entre 35 et 40 joueurs demeurent en lice pour porter le chandail unifolié.
La direction veut garder le tout confidentiel jusqu’à l’annonce du 1er janvier, mais tout indique que le gardien du Canadien fait partie du dernier carré.
L’organisation valorise son calme, son éthique de travail, et surtout son expérience internationale lors des championnats du monde.
Ce sont des atouts intangibles que les statistiques ne mesurent pas ...mais qui comptent, dans une équipe bâtie pour un tournoi court et intense.
Le paradoxe Montembeault, c’est ça : un gardien critiqué, mais respecté.
Un joueur qui, malgré ses chiffres en dents de scie, inspire confiance par sa constance mentale et sa loyauté à l’équipe.
Le staff canadien sait que la position de gardien est la plus instable du hockey moderne ... un soir, tu es héros; le lendemain, tu es douteux.
Et dans un contexte où personne ne s’impose clairement, le fait de rester debout vaut déjà une victoire.
L’ironie, c’est que ce sont peut-être les blessures des autres qui vont sauver Montembeault.
Adin Hill n’a pas joué depuis trois semaines, et à Vegas, personne n’ose avancer de date pour son retour.
Tristan Jarry à Pittsburgh est sur la touche pour une durée indéterminée.
Et même si Logan Thompson est en santé, sa relation brisée avec Peter DeBoer est une histoire que tout le monde dans le milieu connaît.
Les dirigeants canadiens ont une mémoire longue, et ce genre de tension n’a pas sa place dans un vestiaire olympique où chaque minute de cohésion compte.
À Montréal, Martin St-Louis l’a répété : il croit encore au potentiel de Montembeault.
Il l’a prouvé en le ramenant devant le filet à plusieurs reprises cette saison, malgré les critiques, malgré les doutes. Le message, c’est que le Québécois garde sa place parce qu’il n’abandonne jamais.
Parce qu’il sait encaisser la pression. Et ça, Doug Armstrong et son groupe l’ont remarqué.
Rien n’est officiel, bien sûr. La délégation canadienne se veut impénétrable, verrouillant les fuites jusqu’au 1er janvier.
Et si, au fond, l’histoire de Samuel Montembeault était celle d’un survivant?
D’un gardien qui, année après année, doit reconquérir sa place, prouver qu’il mérite encore sa cage, et forcer les décideurs à douter de leurs certitudes?
Il reste un mois et demi avant que la lumière se fasse sur la sélection canadienne.
En attendant, Montembeault continue de faire ce qu’il a toujours fait : se battre sans faire de bruit, avec la conviction que, parfois, la persévérance finit toujours par déjouer les pronostics.
À suivre
