Douche froide sur la tête de Florian Xhekaj: il répond à ses détracteurs

Douche froide sur la tête de Florian Xhekaj: il répond à ses détracteurs

Par Marc-André Dubois le 2025-05-23

C’est une claque. Une douche froide. Un rappel brutal que le monde du hockey professionnel ne pardonne rien.

Tandis que les partisans du Canadien de Montréal rêvent tout haut à un quatrième trio dominé par le petit frère d’Arber Xhekaj, un expert en statistiques avancées vient d’éteindre l’espoir avec une brutalité chirurgicale. Son nom : Byron Bader, très connu sur les réseaux sociaux.

Son verdict : Florian Xhekaj ne fera jamais la LNH.

« Il ne fera même pas la Ligue nationale. C’est un gars qui ne va pas faire la Ligue. Ce n’est même pas un plombier de la Ligue nationale. »

Le choc. La colère. L’incrédulité. Voilà ce qui a suivi sur les réseaux sociaux dès que ces propos ont commencé à circuler.

Pendant que les médias québécois présentaient Florian Xhekaj comme le nouveau Tom Wilson, une licorne selon Nick Bobrov, l’analyste Bader, créateur du site Hockey Prospecting, a sorti le scalpel.

Selon son modèle prédictif, Florian Xhekaj n’a même pas le profil d’un joueur marginal de quatrième trio. Il n’est pas Troy Brouwer. Il n’est pas Jordan Martinook. Il n’est rien.

« Ça fait 30 ans qu’un joueur avec ce profil-là a atteint la LNH », affirme froidement Bader.

Et comme si ce n’était pas assez, il en rajoute une couche en ciblant également Arber Xhekaj : selon lui, le grand frère n’est rien de plus qu’un septième défenseur. Un gars de tribune. Un dépanneur. Une pièce de rechange.

Le choc est immense. Pas seulement à cause de la sévérité des propos, mais surtout parce qu’ils vont à l’encontre de tout le narratif québécois autour de la fratrie Xhekaj.

Sur X, Instagram, TikTok, les partisans du CH ne décolèrent pas. Les mots « respecte Xhekaj », « Xhekaj hater», « Bader out » et « statistiques déconnectées » font rage.

Car les chiffres de Bader n’ont pas d’âme. Ils ne voient pas les mises en échec percutantes de Florian, son énergie débordante, son désir d’apprendre et sa capacité à s’adapter à toutes les situations à Laval.

Et pourtant, les stats avancées ont souvent raison. Byron Bader n’est pas n’importe qui. Il a prédit la montée en flèche de Jack Hughes alors que les gens le traitaient de flop, la stagnation de Jesse Puljujärvi, le plafond limité de Kaapo Kakko. Il ne se trompe pas souvent. Et c’est ce qui rend sa déclaration encore plus percutante.

À Laval, Florian Xhekaj a connu une première saison professionnelle brillante :

24 buts, 35 points en 69 matchs

175 minutes de pénalité

Une polyvalence rare : avantage numérique, désavantage, centre, aile, confrontations contre les meilleurs trios adverses

Un but gagnant contre Rochester en séries, salué par l’entraîneur Pascal Vincent

Un style intense, direct, fougueux… et populaire

Tout ça, balayé d’un revers de la main par une formule mathématique froide et impitoyable.

Oui, le hockey professionnel est une industrie sans pitié.

L’affaire Xhekaj-Bader expose une vérité crue : dans le hockey professionnel, le rêve ne suffit pas. Peu importe que ton père ait fui une guerre pour te donner une vie meilleure (comme le papa Xhekaj), peu importe que tu frappes tout ce qui bouge pour te faire remarquer… les modèles prédictifs veulent savoir si tu es “projectable”.

Et selon eux, Florian Xhekaj ne l’est pas.

Son style de jeu est vu comme passé date, trop ancré dans une époque révolue où les bagarreurs avaient leur place.

Pour les analystes modernes, le profil “tough guy” avec des mains moyennes ne perce plus. Le modèle de Bader ne voit pas un Jordan Martinook ou un Ryan Reaves dans ses courbes. Il ne voit rien. Le néant.

Et pourtant, Xhekaj a sorti ses mains du dimanche pour marquer un but de toute beauté mercredi soir, lors de la victoire du Rocket.

Mais l’histoire est-elle déjà écrite?

Comme si la pression n’était pas déjà suffocante, certains ont osé dire que son but contre Devon Levi en séries n’était que de la chance.

Un tir du revers, vif, précis, en pleine lucarne. Une séquence qu’on n’invente pas. Florian Xhekaj n’a pas laissé les commentaires gratuits de ses détracteurs.

« Il y a plein de gens qui ne me croient pas capable de marquer des buts comme ça, et il y en a qui vont dire que c’était de la chance. Mais je ne sais pas, j’ai juste vu une ouverture », a-t-il répliqué de façon baveuse.

Une réponse directe, sans flafla. Le genre de réplique qui montre que le kid entend ses détracteurs… et qu’il compte bien leur faire ravaler leurs mots, une rondelle à la fois.

Non. Et c’est là que réside toute la beauté – et la tragédie – du sport. Car les exceptions existent. Arber Xhekaj lui-même en est une. Non repêché, ignoré, méprisé… et pourtant devenu un défenseur redouté de la LNH.

Alors pourquoi pas Florian?

À Laval, Pascal Vincent y croit. Il l’a dit sans détour :

« Il peut jouer partout. Je n’ai aucun problème à l’utiliser contre les meilleurs trios. Il a une confiance qui m’impressionne. »

Ses coéquipiers sont impressionnés, son entraîneur l’envoie dans les missions les plus difficiles, et surtout, il produit. Il marque. Il frappe. Il dérange. Il crée de l’espace pour les autres.

Mais le poids des prédictions est lourd. Quand Byron Bader affirme publiquement que Florian Xhekaj n’a aucune chance, il crée un précédent.

Il alimente les sceptiques dans les bureaux de la LNH. Il fragilise la perception autour du joueur. Et dans une industrie aussi compétitive, le moindre doute peut faire tomber une carrière naissante.

L’affaire Bader-Xhekaj est bien plus qu’une guerre de mots. C’est un électrochoc pour les partisans du CH, bercés par l’illusion qu’un bon gars physique et intense allait automatiquement faire son chemin jusqu’au Centre Bell dès la saison prochaine.

Non. Ce n’est pas comme ça que ça marche.

Le hockey est devenu un jeu de données, de courbes, de pourcentages et de prévisions. Et peu importe à quel point un joueur est attachant ou spectaculaire dans la Ligue américaine, s’il ne coche pas les cases statistiques, il est en sursis.

Florian Xhekaj, la licorne de Nick Bobrov, est devenu l’homme à abattre des modèles mathématiques.

Arber Xhekaj, héros du peuple, est réduit à un 7e défenseur de luxe.

Et Byron Bader, le prophète de l’algorithme, vient d’envoyer une bombe froide sur le cœur chaud du Québec.

Mais peut-être que c’est exactement ce qu’il fallait à Florian Xhekaj pour exploser.

Car maintenant, il ne joue plus seulement pour gagner un poste.

Il joue pour faire mentir les chiffres. Pour détruire les modèles. Et pour prouver, une fois pour toutes, que les licornes existent bel et bien.