Le Canadien de Montréal pensait avoir enfin tourné la page Carey Price.
Mais la réalité est brutale : l’ombre du légendaire gardien continue de hanter l’organisation, pas sur la glace, mais sur la feuille Excel de la LNH.
Une ombre comptable qui bloque Kent Hughes, l’empêche d’avancer et qui rappelle cruellement que le CH est encore prisonnier de ses fantômes.
On parle d’un drame, pas sur la patinoire, mais dans les coulisses glacées de la masse salariale.
Une pièce de théâtre où Price n’a plus besoin de bouger un muscle pour paralyser une organisation entière.
Depuis trois ans, Hughes et Gorton jonglent avec des calculs qui feraient passer Einstein pour un stagiaire en comptabilité.
Le fameux 10,5 millions, ce contrat devenu plus lourd qu’un boulet attaché à la cheville, force le Canadien à jouer avec des règles que même les fans les plus obsédés par Puckpedia n’arrivent plus à suivre.
LTIR hors saison, espace artificiel, flexibilité fictive… Montréal est coincé dans une réalité parallèle où son argent existe… mais pas vraiment. Le pire cauchemar d’un DG, résumé en un seul mot : Price.
Et attention, ce n’est pas une question de sentiment. Le joueur?
Tout le monde sait qu’il ne reviendra jamais. Le gardien dominant, le héros de 2014, celui qui a traîné le CH en finale en 2021?
Mort et enterré. Mais son contrat, lui, respire encore, comme une créature qu’on n’arrive pas à abattre.
Chaque été, Hughes répète le même manège : placer Price sur la LTIR, expliquer aux journalistes que « ça donne de la flexibilité », et espérer que personne ne remarque que cette flexibilité n’est qu’un mirage.
Parce que dès que la saison commence, l’espace salarial disparaît comme une flaque d’eau au soleil.
Le 1er septembre 2025 marque pourtant une date clé.
Ce jour-là, Price encaissera son dernier gros chèque : un boni de 5,5 millions.
Après ça, il ne restera qu’un salaire résiduel, largement couvert par les assurances.
Traduction? Son contrat deviendra une mine d’or pour une équipe en quête de plancher salarial.
Pittsburgh, San Jose, Chicago : trois marchés prêts à absorber un contrat mort-vivant, histoire de gratter quelques millions de dépenses fictives et encaisser en prime un choix ou un espoir.
Pour le CH, ce sera enfin la délivrance, la possibilité de transformer une flexibilité imaginaire en marge réelle.
Mais pourquoi ça bloque depuis si longtemps?
Parce que Hughes refuse de brader.
On lui a déjà proposé des scénarios où il fallait sacrifier un espoir pour écouler Price.
C’était hors de question. Hage et Reinbacher sont intouchables.
Le CH n’a pas survécu à dix ans d’errance pour saboter son avenir en échange d’une liberté immédiate.
Alors Hughes attend, calcule, planifie.
Comme un joueur de poker qui refuse de coucher sa main, convaincu que le flop va lui donner l’avantage. Et ce flop, c’est le 1er septembre.
Ce drame comptable, c’est aussi une histoire d’orgueil.
Price aurait pu annoncer sa retraite. Comme Horton, comme Clarkson, comme d’autres avant lui qui ont accepté d’épargner leur équipe.
Lui a choisi de rester dans le décor, de toucher chaque dollar prévu. Légalement, il a raison. Moralement, la question divise.
Mais au fond, la réalité est simple : Price ne devait jamais jouer ce rôle, celui d’un fantôme qui bloque la progression d’une franchise.
Et Hughes, lui, vit avec cette ombre tous les jours.
Chaque coup de fil, chaque discussion avec un autre DG, commence avec la même réalité : tant que Price est dans les livres, le Canadien ne peut pas frapper fort.
Les gros moves? En attente. Les opportunités surprise à la date limite? Inaccessibles.
Le DG du CH est comme un pilote de Formule 1 coincé en troisième vitesse, les mains crispées sur le volant, incapable d’accélérer.
Mais attention : dès que Price sera échangé, le scénario bascule.
Montréal aura la capacité d’attaquer, de profiter des marchés désespérés.
Et les noms qui circulent déjà donnent le vertige. Mason McTavish, le centre de puissance des Ducks, est au sommet de la liste.
Mittelstadt à Boston, Zacha peut-être.
Le CH ne veut pas juste combler un trou, il veut construire un noyau crédible derrière Suzuki.
Et ce plan passe par une étape incontournable : se débarrasser de l’ombre de Price.
Ce qui rend la chose encore plus ironique, c’est que cet échange de contrat, sans Price, sans hockey, sans émotion, risque de devenir l’un des moves les plus importants de l’ère Hughes-Gorton.
Plus important que l’échange de Matheson, plus stratégique que le coup Dobson.
Parce qu’il donnera au CH ce qu’il n’a pas eu depuis des années : de la vraie marge de manœuvre.
Pas des calculs truqués, pas des illusions comptables.
Du vrai cash utilisable, prêt à transformer un club en reconstruction molle en organisation capable de saisir les opportunités.
Les partisans le savent. Ils voient le manège depuis trop longtemps.
Ils comprennent que tant que ce boulet reste attaché à la cheville de Hughes, aucune magie n’est possible.
C’est ça, le drame comptable : un contrat signé dans l’euphorie, transformé en malédiction silencieuse. Une ombre qui plane, qui empêche l’organisation de respirer.
Et tant que ce fantôme ne sera pas exorcisé, le CH restera coincé dans son purgatoire.
Alors oui, au Centre Bell, on évite soigneusement de trop célébrer Price.
Pas d’hommage pompeux, pas de soirée spéciale. Parce que tout le monde sait. Tout le monde sent que la cicatrice n’est pas refermée.
Que ce dossier empêche encore Montréal d’avancer. Et que la vraie délivrance ne viendra pas d’un souvenir sur l’écran géant, mais d’une ligne dans le transaction wire de la LNH.
Une simple annonce, banale en apparence, mais qui libérera enfin Kent Hughes de cette ombre.
Ce jour-là, le drame comptable se terminera. Et Montréal pourra enfin écrire un nouveau chapitre, libre du poids d’un contrat qui n’aurait jamais dû devenir une malédiction.
Misère...