Drame humain au Grand Prix: nos pensées sont avec les Montréalais

Drame humain au Grand Prix: nos pensées sont avec les Montréalais

Par David Garel le 2025-06-12

C’est une première dans l’histoire du Grand Prix du Canada : à quelques heures de l’ouverture des festivités, les billets sont encore disponibles. Et pas n’importe quels billets.

Des places en tribune, des accès aux terrasses de prestige, des passes trois jours, le tout en rabais. Une panique totale. Une honte pour Montréal. Et surtout, une humiliation nationale dont la seule responsable est Valérie Plante.

Jamais, dans l’histoire moderne de la F1, le promoteur n’a dû envoyer un courriel avec une vente éclair de 50 % sur les billets du Grand Prix du Canada. Jamais.

C’est un véritable séisme dans le monde de la F1 : à quelques heures des premiers tours de roue, Montréal est en panique et tente de vendre ses billets pour des peanuts.

Les fans n’ont pas mordu. La page d’accueil du Grand Prix affichait en lettres majuscules un appel urgent : « Il reste des billets ». Un aveu d’échec.

Dans les gradins populaires, il était possible d’acheter jusqu’à 4 billets d’un coup, même pour les meilleures sections, à des prix dérisoires pour un événement de cette envergure : 143 $ pour le vendredi, 194 $ pour le samedi. 

C’est littéralement un marché de liquidation. Pire : dans les sections VIP, là où les billets s’envolent généralement des mois à l’avance, les salons La Jamaïque, Terrasse 21, Cosmos et CGV avaient encore plein de places libres à moins de 24 h du début des essais.

Un billet dans ces salons, normalement réservé à l’élite internationale, coûte entre 1400 $ et 1950 $. Mais cette année, même les riches n’ont pas répondu à l’appel. Il faut dire que la réputation de chaos, les problèmes d’accès à l’île, les constructions massives et l’inflation ambiante ont fait fuir la clientèle locale… et internationale.

Cette dégringolade n’a rien d’un accident. Elle est le fruit d’une négligence méthodique, d’une catastrophe urbaine généralisé et d’un mépris évident envers les commerçants, les visiteurs et même les écuries de Formule 1.

Les Montréalais sont épuisés. Épuisés par les chantiers omniprésents. Épuisés par la gestion improvisée de la mairesse. Épuisés de se faire mentir sur les « embellissements » qui consistent essentiellement à camoufler la misère urbaine derrière des bannières roses.

C’est tellement pathétique que même le Journal de Montréal a rapporté que, dans plusieurs intersections du centre-ville, seule une moitié de la rue était décorée.

À droite : des bannières colorées. À gauche : des échafaudages, des clôtures métalliques, de la poussière et des cônes orange. Montréal ressemble à une ville bombardée.

Et cette ville bombardée, la F1 la voit. Liberty Media la voit. Les patrons de la FIA la voient. On le dit sans détour : Montréal est en danger.

Ce qui se passe cette année, c’est exactement le genre de catastrophe logistique qui donne des munitions à ceux qui veulent plier bagage.

Officiellement, le contrat du Grand Prix du Canada est valide jusqu’en 2031. Mais dans les coulisses de la F1, les rumeurs sont de plus en plus insistantes : Liberty Media n’attendra pas cette date si la situation se détériore.

Des sources bien placées dans l’entourage de la F1 affirment que dès 2027 ou 2028, une transition pourrait être amorcée.

La F1 n’a aucun intérêt à rester dans une ville incapable de gérer ses infrastructures, où les accès à l’île sont bloqués, et où des menaces de grève de la STM planent comme une épée de Damoclès.

Et Bell? Bell n’a jamais caché son agacement envers la Ville de Montréal. Le diffuseur canadien aurait même discuté avec Liberty Media d’un possible déménagement vers Toronto, dans un nouveau projet urbain. Le but : garder le Grand Prix au Canada, mais dans une ville qui respecte ses engagements et attire vraiment les foules.

Avec les marchés de Bangkok, l’Afrique du Sud, l’Argentine et la Thaïlande qui frappent à la porte de la F1 avec des valises de cash, Montréal est en grand danger. Et la baisse de fréquentation actuelle ne fait qu’ajouter de l’eau au moulin des adversaires du Grand Prix du Canada.

Parce qu’au-delà des constructions, c’est tout l’accès au site du Grand Prix qui est un cauchemar. Même avec un métro fonctionnel (pour le moment), les visiteurs doivent traverser un véritable parcours du combattant.

La STM est aussi en furie contre Valérie Plante. Elle n’a plus aucune marge de manœuvre. Elle a trahi les chauffeurs, négligé leur sécurité, ignoré leur détresse.

Et dans leurs rangs, le mépris pour la mairesse est évident. Elle est désormais perçue comme l’ennemie du service public. Celle qui a sacrifié le transport collectif pour des pistes cyclables et du mobilier urbain farfelu.

Mais revenons au Grand Prix. Car pendant que les billets se vendent à rabais, la Ville s’acharne à maquiller les ruines.

215 cônes orange ont été enlevés, non pas pour faciliter la vie des citoyens, mais uniquement pour l’image. Une opération de « réparation de nids-de-poule » a été lancée à la dernière seconde, alors que les membres des écuries de la F1 débarquaient à Montréal.

Sur l’avenue Pierre-Dupuy, on s’activait à colmater les trous, à balayer le gravier. Une opération panique.

Même les commerçants du centre-ville n’en peuvent plus. De Sainte-Catherine à Mansfield, les témoignages sont les mêmes : clientèle en chute libre, baisse de 30 à 40 %, frustration, fatigue, résignation. «

Esthétiquement, ça l’air d’un bombardement », a déclaré Philippe Chabot, gérant de la boutique Vidéotron. Et les touristes, eux, fuient. Ils ne veulent plus payer 194 $ pour voir des essais libres quand la moitié de la ville est impraticable.

L’opération camouflage de Valérie Plante est une honte nationale. À quelques jours du Grand Prix, la Ville a lancé un blitz d’urgence pour cacher les chantiers qui défigurent le centre-ville.

Leur arme secrète? Des bannières roses avec des assiettes, des fleurs et des sacs d’épicerie. Une tentative ridicule de faire croire aux touristes que Montréal est une ville propre et accueillante.

Mais les commerçants ne sont pas naïfs. Seule une vingtaine d’entrepreneurs ont accepté de poser les bannières, sur les 60 chantiers ciblés.

Résultat : des bouts de clôtures masqués d’un côté, et de l’autre, des amas de béton, de poussière et de grillages tordus. La Ville a beau avoir retiré 215 cônes orange et apposé 600 bannières de 8x6 pieds, l’effet visuel reste désastreux.

L’opération camouflage n’a trompé personne.Montréal a voulu cacher son linge sale sous le lit… mais l’odeur sort quand même.

Le plus grotesque? C’est que malgré la catastrophe, Valérie Plante est absente. Elle ne se pointe même pas aux conseils de ville.

Elle fuit les questions. Elle refuse d’assumer. Elle laisse ses porte-paroles vendre l’idée que tout va bien, pendant que Montréal se ridiculise devant la planète entière. Un Grand Prix à moitié vide. Un accès bloqué. Une ville honteusement grimée en décor de théâtre.

Ce n’est pas un « blitz d’embellissement ». C’est une mise en scène de la décrépitude. Et cette mise en scène coûte cher : 600 bannières, 1,5 km de camouflage rose, des heures supplémentaires, des budgets d’urgence.  Tout ça payé par vos taxes. Tout ça pour ne pas perdre la face.

Mais la face, Montréal l’a déjà perdue. Elle l’a perdue quand des billets se sont retrouvés en liquidation. Elle l’a perdue quand les médias internationaux ont capté le chaos de la rue Sainte-Catherine. Elle l’a perdue quand les Montréalais eux-mêmes ont décidé que ça ne valait plus la peine d’y aller.

Et au sommet de ce désastre, une seule figure : Valérie Plante. La mairesse qui a vidé les rues, détruit la confiance et fait de Montréal un repoussoir touristique. Le Grand Prix de 2025 n’est pas une fête. C’est un avertissement. Un signe que tout peut s’écrouler plus vite qu’on le croit.

C’est un véritable drame humain que l’on observe au Grand Prix du Canada. Nos pensées vont d’abord aux bénévoles, qui donnent de leur temps avec passion dans le chaos le plus total, sans reconnaissance ni encadrement.

Elles vont aussi aux employés précaires, aux contractuels, aux saisonniers, aux techniciens, qui travaillent d’arrache-pied dans une ville en ruine, sous un soleil de plomb et au milieu de cônes orange jamais retirés. 

Elles vont aux chauffeurs d’autobus et de métro de la STM, souvent diabolisés, mais essentiels pour faire circuler une ville à l’agonie. Et surtout, elles vont à tous les Montréalais ordinaires, les oubliés du système, ceux qui subissent le mépris total de Valérie Plante, qui voient leur centre-ville devenir un décor de farce pour touristes pendant qu’eux-mêmes ne peuvent plus circuler, respirer, ou simplement vivre leur quotidien.

Abandonnés par leur mairesse, trahis par leur administration, ils paient chaque jour les frais d’un leadership déconnecté.

La F1 ne pardonne pas deux fois. 

Si rien ne change, ce sera la fin du Grand Prix.

Et Valérie Plante en portera l’échec historique.