C'est la panique dans les bureaux de Cogeco.
Selon nos informations exclusives, la semaine dernière a marqué un tournant historique dans la radio montréalaise : sur cinq journées, Mario Dumont a devancé Patrick Lagacé à deux reprises dans le créneau du matin.
Oui, deux fois. C’est énorme. C’est historique. Et c’est surtout le signe que le paysage radiophonique québécois vit un séisme. Une véritable bombe médiatique explose sur Mario Dumont.
Mais au-dessus de ce duel avec Lagacé, il y a un homme qui règne en maître : Patrick Masbourian. Le matin d’ICI Première, c’est devenu la référence absolue.
Nos infos venant de l'interne le placent largement devant tout le monde, et il ne cesse de creuser l’écart. Pendant que Dumont rattrape Lagacé et écrit l’histoire, Masbourian, lui, s’est installé dans une autre catégorie. Intouchable, il domine les matins montréalais comme jamais, transformant son émission en locomotive qui écrase la concurrence.
Ce qui rend l’exploit de Dumont encore plus marquant : il n’est pas seulement en train de faire vaciller Lagacé en 2e position, il est aussi en train de s’imposer comme capable, à long terme, de défier l’intouchable. Masbourian.
On savait déjà que Dumont grugeait du terrain. On savait que QUB, diffusée désormais sur le 99,5 FM, était en progression. Mais personne n’osait croire que le roi du 98,5 FM, la vache sacrée de Cogeco, pouvait être rattrapé aussi vite. Et pourtant, ça se produit sous nos yeux. Dumont est en train d’écrire l’histoire.
Derrière les portes closes de Cogeco, c’est la panique totale. La chute du 98,5 FM n’est plus une hypothèse : c’est une réalité qui frappe de plein fouet la direction.
Depuis quelques semaines, le ménage est commencé. Pour ramener Alexandra Marcoux dans le giron (l'ancienne productrice de Paul Arcand), c'est que le feu est pris dans la maison.
Pour lui faire de la place, Cogeco a discrètement congédié Frédéric Muckle, l'un des producteurs de Lagacé et chef-recherchiste le matin, en le "réaffectant" d'une autre manière dans l'entreprise, sans l'annoncer officiellement, (Muckle est encore dans la section des recherchistes de l'émission).
Une manière élégante de se débarrasser de celui que l’on tient responsable de l’échec de l’émission. Derrière cette manœuvre "feutrée", on comprend le message : on ramène l'ancienne bras-droit historique de Paul Arcand pour tenter de sauver ce qui peut l’être.
Et tant pis pour ceux qu’on doit sacrifier. Après tout, Mc Gilles et Pierre-Yves McSween ont aussi été sacrifiés comme des vulgaires moiins que rien. Et la station ne s'en est jamais remis.
C’est un véritable coup de balai qui s’opère sous les ordres d’Éric Trottier, nouveau maître de l’information à Cogeco.
Loin d’être une figure neutre, Trottier est vu par plusieurs comme le pilier d’un « country club » de La Presse formé autour de Patrick Lagacé, Philippe Cantin, et compagnie.
Pendant plus de 20 ans, il a été vice-président de l’information à La Presse, où il régnait littéralement sur la salle de rédaction.
Tous les journalistes qui ont émergé à La Presse dans les années 2000-2010 l’ont côtoyé de près… ou ont dû plier devant ses décisions éditoriales. Il avait le dernier mot sur les grands dossiers, les promotions internes, les affectations sensibles.
Mais il ne s’est pas contenté de diriger dans l’ombre : il a façonné une génération entière de chroniqueurs, d’éditorialistes et de directeurs de contenu, dont Patrick Lagacé est probablement le plus célèbre.
C’est sous sa gouverne que Lagacé est devenu la tête d’affiche de La Presse, qu’il a pu multiplier les plateformes (chroniques, émissions, projets télé) avec bénédiction implicite de Trottier.
Quand Éric Trottier quitte La Presse, il ne disparaît pas du monde médiatique. Il rebondit directement chez Cogeco Média, où il occupe aujourd’hui un rôle fondamental.
En clair? Il contrôle les contenus du 98,5 FM.
Il chapeaute directement Julie-Christine Gagnon, la directrice des programmes de la station, et valide les grandes orientations de grille horaire, les embauches, les départs, les promotions. Il est aujourd’hui l’architecte invisible derrière les décisions controversées du 98,5.
Demander à Patrick Lagacé la tâche impossible de remplacer Paul Arcand, quand il était bien meilleur à l'émission du retour,
Le congédiement silencieux de Geneviève Pettersen et Élisabeth Crête, deux femmes fortes et appréciées.
Le traitement glacial réservé à Pierre-Yves McSween et MC Gilles, tous deux écartés malgré leur popularité.
Le parachutage de Philippe Cantin, ancien collègue de La Presse, dans un rôle qui dépasse largement ses capacités.
Un réseau d’anciens de La Presse qui ont colonisé les postes de pouvoir à Cogeco. Ce sont des gens qui se connaissent depuis des décennies, qui ont gravi les échelons ensemble et qui se protègent mutuellement, peu importe les résultats.
Voici pourquoi Éric Trottier est au centre de ce club :
Il a dirigé tous ces gens à La Presse : Lagacé, Cantin et d’autres qui gravitent encore autour de Cogeco.
Il empêche le renouvellement générationnel : En gardant les “siens” en place, même quand le public se détourne, il bloque l’émergence de nouvelles voix, souvent plus jeunes, plus diversifiées ou féminines.
Pourquoi c’est grave?
Parce que ce système crée une radio déconnectée du public, où la performance ne compte plus. Voici les effets visibles :
Patrick Lagacé fait chuter le 98,5 FM pour la première fois depuis 20 ans. Il était tellement mieux entouré avec McSween et MC Gilles. Il était beaucouo plus fort avec son ancienne équipe.
Mais les egos ont pris le dessus. On a congédié les mauvaises personnes. Et aujourd'hui, le résultat est d'une tristesse sans précédent.
Les seuls rescapés sont tous membres du même cercle.
Et pendant ce temps, Masbourian et McSween, avec une radio plus moderne, plus humaine, plus ouverte, reprennent le pouvoir ailleurs, sur Ici Première.
Éric Trottier n’est pas un exécutant. C’est un chef d’orchestre. Il maintient les piliers d’un système médiatique fermé, masculin, élitiste, où la loyauté prime sur la compétence, et où les chiffres sont ignorés si tu fais partie du bon réseau.
Le problème? Le public, lui, n’est plus dans ce “country club”.
Et c’est pour ça que le 98,5 FM est en chute libre.
On parle d'un réseau d’influence opaque, ultra-protégé… mais maintenant menacé. Car Trottier, celui que plusieurs surnomment le parrain de l’info, est aujourd’hui contesté à l’interne.
Le camp Dumont jubile, et des alliances nouvelles se forment pour faire tomber le bloc historique du 98,5. Ce qui se passe actuellement, c’est bien plus qu’une simple guerre d’horaires : c’est une guerre de clans, de modèles, de générations. Et à Cogeco, la peur de perdre sa job est omniprésente. Plusieurs employés nous en parlent. Chaque jour, les murs tremblent un peu plus.
Le plus ahurissant dans tout ça, c’est que Cogeco nage dans un payroll astronomique, distribue des salaires mirobolants à ses vedettes, mais l’audience s’effrite à une vitesse folle.
Numeris montre déjà le recul : 21,4 % de parts de marché l’été dernier, contre seulement 16,7 % aujourd’hui. Mais ce que les sondages ne révèlent pas encore, ce que nos sources confirment, c’est que la tendance s’accélère en septembre.
Cogeco tente de minimiser, de calmer le jeu, de dire que les sondages d’été ne comptent pas. Mais derrière les portes closes, c’est la panique totale.
Les patrons se mettent la tête dans le sable, refusent de voir la réalité : la machine 98,5 n’est plus intouchable. Le navire prend l’eau, et Lagacé en première ligne subit le choc.
Pendant que Cogeco s’enfonce, Mario Dumont vit le moment de sa vie. Sur toutes les lèvres, dans toutes les conversations. Il est « on top of the world ».
Les sondages internes l’annoncent déjà comme le nouveau challenger crédible, celui qui, dans les prochaines semaines, pourrait définitivement surpasser Patrick Lagacé dans la tranche 25-54 ans, le nerf de la guerre pour les annonceurs.
Et comme si ce n’était pas assez, son nom revient aussi en politique. La rumeur persistante qui l’envoie remplacer François Legault à la tête de la CAQ trouve une nouvelle résonance. Parce que Dumont n’a jamais été aussi fort médiatiquement. Il est partout. Il gagne des cotes d’écoute. Il a le vent dans les voiles.
Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est un moment charnière. Un tournant historique. La chute d’un empire, Cogeco, qui croyait régner éternellement. Et l’ascension fulgurante d’un Mario Dumont qui n’a jamais semblé aussi incontournable.
Deux journées devant Lagacé en une semaine, ce n’est pas un accident. C’est le signe qu’un cycle se termine. Que la radio parlée vit une révolution. Que le public a choisi.
Et peu importe ce que diront les dirigeants de Cogeco, peu importe les excuses qu’ils avanceront, la vérité est simple : le bateau coule. Et Dumont, lui, trace déjà la suite.