Rien ne va plus chez les Blues de Saint‑Louis. La saison ne fait que commencer, et déjà, l’organisation semble s’effondrer sous le poids de la tension dans le vestiaire, de ses blessures, et d’une atmosphère lourde qui rappelle la fin de cycle d’une équipe incapable de se réinventer.
Les Blues ont perdu leur identité, leur structure, et surtout, la foi dans un noyau qu’ils pensaient inébranlable. Et pendant que Jim Montgomery cherche désespérément des solutions, Kent Hughes, à Montréal, observe attentivement.
Parce que tout indique que les négociations entre les deux clubs ont repris, discrètes, mais bien réelles.
Jeremy Rutherford, respecté journaliste couvrant les Blues, brosse un portrait d’une équipe en crise. Il décrit une formation sans cohésion, minée par la peur de rater, paralysée par l’instabilité des trios, et usée par un entraîneur qui change les lignes chaque soir dans l’espoir d’un miracle.
Et au cœur de cette tourmente, deux noms reviennent avec insistance : Jordan Kyrou, laissé de côté pour des raisons disciplinaires, et Logan Mailloux, qui s’effondre sous la pression de la Ligue nationale.
La décision de Montgomery de punir Jordan Kyrou a fait l’effet d’une bombe. Selon plusieurs sources, l’attaquant serait arrivé en retard à l’entraînement, ce qui a été perçu comme la goutte de trop par un entraîneur à bout de patience.
Pourtant, Kyrou, 27 ans, n’est pas un cas isolé. Les vétérans n’y croient plus, les jeunes sont perdus, et la frustration se lit dans chaque regard.
Kyrou, c’est pourtant le visage du futur à Saint‑Louis. Le joueur vedette signé jusqu’en 2031 pour 8,125 M$ par saison, celui qu’on devait construire autour de Robert Thomas et Pavel Buchnevich. Et le voilà puni, cloué dans les gradins, pendant que le club s’enlise au 31e rang de la LNH.
C’est tout un symbole : même les leaders s'effondrent. Et au moment où ce geste brutal fait jaser, les rumeurs reprennent de plus belle. Oui, le Canadien de Montréal a déjà tenté de l’obtenir cet été, et oui, il pourrait revenir à la charge.
Mais la situation a changé. Cet été, Doug Armstrong réclamait Kaiden Guhle ou David Reinbacher en échange. Kent Hughes a refusé. Aujourd’hui, avec Kyrou puni et Saint‑Louis au bord de l’explosion, le rapport de force n’est plus le même.
L’autre grande inquiétude à Saint‑Louis, c’est Logan Mailloux. Rutherford l’écrit sans détour : le jeune défenseur est dépassé.
Quinze matchs en carrière, des erreurs constantes, un différentiel désastreux, et des décisions qui brisent la confiance du banc.
Les Blues avaient cru faire une bonne affaire en sacrifiant Zachary Bolduc à Montréal pour obtenir un défenseur droitier de puissance. Un an plus tard, la conclusion donne mal au coeur : Bolduc s’épanouit au sein du top‑6 du Canadien, pendant que Mailloux multiplie les erreurs coûteuses au Missouri.
Certains partisans réclament qu’on l’envoie en Ligue américaine pour « lui redonner confiance ». D’autres, au contraire, estiment qu’il doit apprendre dans la douleur.
Mais une chose est claire : sa présence nuit actuellement à l’équipe. Le joueur n’a pas la mobilité, la lecture du jeu ni la constance pour évoluer sur un top‑6 dans la LNH. Et comme le résume Rutherford, « les Blues essaient d’être compétitifs tout en développant leurs jeunes ; c’est le plan le plus risqué du hockey moderne ».
Pendant ce temps, les comparaisons avec Bolduc deviennent un cauchemar quotidien. À Saint‑Louis, elles empoisonnent chaque émission de radio, chaque forum. Et quand un journaliste ose dire qu’il faut « prêcher la patience », les partisans éclatent de rire. Le verdict populaire est tombé : le CH a gagné la transaction.
Au‑delà des cas individuels, c’est toute la dynamique interne des Blues qui inquiète. Montgomery ne parvient plus à établir de stabilité.
Les trios changent à chaque match, les défenseurs ne savent plus à qui se fier, et les vétérans se désolidarisent.
Certains parlent déjà d’un vestiaire fragmenté entre les anciens de 2019 et la nouvelle génération. (Kyrou‑Thomas‑Snuggerud-Neighbours.)
Le coach tente de motiver ses troupes en évoquant « l’effort » et la « structure », mais ses paroles résonnent dans le vide.
Lors du dernier match, les Blues ont passé près de 15 minutes sans lancer au filet, menés 4‑1, incapables de réagir. C’est une équipe sans âme. Et lorsque Montgomery blâme publiquement le manque d’effort, le malaise devient énorme.
On était allé chercher Mailloux pour relancer l'avantage numérique. Résultat? Un power play anémique (20,7 %), mais ce rappel met surtout en lumière l’urgence dans laquelle se trouve Saint‑Louis.
Et c’est dans ce chaos que s’inscrit la punition de Kyrou. Un entraîneur désespéré, un vestiaire fissuré, un jeune défenseur en perdition, les gardiens (Jordan Binnington et Joel Hofer) au bord de la crise de nerfs. Les Blues ressemblent à une équipe au bord de la désintégration.
Montréal attend le moment parfait. Évidemment, le premier choix est Robert Thomas. Mais selon ce qui circule à St-Louis, il faudrait sacrifier David Reinbacher et Michael Hage dans la même transaction, ce que refuse absolument Kent Hughes.
À Montréal, on observe la scène avec un mélange d’intérêt et d’impatience. Kent Hughes sait que les Blues veulent rajeunir leur défense. Il sait aussi qu’ils sont coincés par le plafond salarial et que les contrats de Kyrou et Thomas deviennent lourds dans une équipe qui perd.
Si Armstrong décide de tout reconstruire, le Canadien pourrait se positionner comme le partenaire idéal : une équipe jeune, riche en défenseurs prometteurs, en centres prometteurs (Hage, Zharovsky).
La radio de St-Louis affirme que le prix de Robert Thomas devrait être Reinbacher, Hage un choix de première ronde et Zharovsky.
Ouch. Abusé... et ridicule.
Hughes n'acceptera jamais ce deal. Reste que s'il veut frapper un coup de circuit, il n'aura pas le choix de sacrifier au moins l'un de ses meilleurs espoirs.
Ce n'est pas avec Adam Engström, Owen Beck et Oliver Kapanen, combiné à un/des choix de première ronde, qui vont convaincre les Blues.
Si Hughes veut transiger avec le DG Doug Armstrong, il doit accepter de sacrifier son futur.
La joke dans tout ça, c’est que les deux organisations se ressemblent. Même âge moyen, même philosophie de développement, même dépendance à un duo centre‑ailier (Suzuki‑Caufield / Thomas‑Kyrou). La différence ? Montréal gagne. Saint‑Louis coule. Et cette dynamique pourrait tout changer.
En 2019, les Blues ont gagné la Coupe Stanley après avoir été derniers en janvier. Mais cette fois, personne ne croit à une renaissance. Montgomery semble dépassé. Kyrou, puni. Mailloux, perdu. Buchnevich, invisible. Et Armstrong, silencieux.
C’est dans ces moments‑là que Kent Hughes aime frapper. Lorsqu’une organisation fière perd pied. Lorsqu’un joueur talentueux devient un fardeau médiatique. Lorsqu’un contrat long terme se transforme en opportunité de marché.
Mais pour recevoir... il faut payer...
