Au fil des défaites humiliantes et des statistiques inquiétantes, une vérité inconfortable commence à se frayer un chemin dans le discours autour du Canadien de Montréal : Dominique Ducharme, l’entraîneur tant critiqué en 2021-2022, avait peut-être plus de mérite que Martin St-Louis.
Car si Ducharme avait ses défauts, il avait un système. Un système qui, même dans ses pires jours, a conduit l’équipe à une finale de la Coupe Stanley. Et Martin St-Louis, lui, qu’a-t-il prouvé?
Sous Ducharme, le Canadien a connu une saison catastrophique en 2021-2022, terminant dernier de la ligue avec seulement 55 points.
Mais à ce moment précis, après 17 matchs, l’équipe avait un dossier de 4-11-2. En comparaison, le 5-10-2 actuel sous St-Louis n’est pas mieux, malgré un "plan de reconstruction" vendu à grands coups de discours inspirants et de promesses de progrès.
Pire encore, St-Louis est désormais le coach le plus perdant de l’histoire moderne du Canadien. Aucun entraîneur n’a dirigé autant de matchs avec un pourcentage de victoires aussi faible, et aucun n’a montré une incapacité chronique à établir une séquence de succès.
Depuis son arrivée, son équipe n’a jamais gagné plus de trois matchs consécutifs, et cela n’est arrivé qu’une seule fois depuis le début de la saison précédente.
Et que dire des performances individuelles? Les défenseurs, censés jouer un rôle clé dans son système "moderne", n’ont marqué que trois buts en 17 matchs cette saison.
Les gardiens affichent des statistiques désastreuses, et Kirby Dach, le pivot clé du deuxième trio, traverse une panne sèche qui ne semble pas près de se terminer.
Dominique Ducharme, pour toutes ses limites, avait un système défensif clair et une structure identifiable. Oui, ce système était rigide et souvent critiqué pour son manque de créativité, mais il avait permis au Canadien de surprendre le monde du hockey en 2021 en atteignant la finale de la Coupe Stanley.
Les joueurs savaient ce qu’on attendait d’eux, même si l’exécution laissait parfois à désirer.
Sous Martin St-Louis, tout semble flou. Son approche repose sur des concepts vagues comme "jouer avec instinct" ou "apprendre à gagner".
Mais ces idées inspirantes ne se traduisent pas sur la glace. Le système de St-Louis est une énigme : il n’y a pas de cohésion défensive, pas de stratégie offensive claire, et les joueurs sont mêlés comme des jeux de cartes.
Les partisans, eux, ne sont pas naïfs. L’absence de structure est flagrante, et le manque de progression des jeunes joueurs comme Juraj Slafkovsky, Justin Barron, Arber Xhekaj et companie est alarmant.
La reconstruction promise ressemble de plus en plus à un éternel recommencement sans direction.
L’un des aspects les plus frustrants de l’ère St-Louis est son incapacité à reconnaître ses torts. Alors que l’équipe affiche des performances désastreuses, St-Louis continue de défendre l’indéfendable.
Après la défaite de 3-0 contre le Wild du Minnesota, dans un match où le Canadien n’a réussi que deux tirs en première période et neuf après deux périodes, St-Louis s’est dit "très encouragé" par son équipe.
« On a joué la game à soir. C'était tight, on était patients, nos intentions. On se dirige dans cette direction-là. »
Dans quelle direction? Droit dans le mur.
Des intentions? Les intentions ne gagnent pas des matchs. Le hockey est un sport où les résultats comptent, et l’arrogance de St-Louis à refuser toute autocritique commence à agacer.
Dominique Ducharme, malgré ses critiques, n’a jamais caché ses frustrations ou tenté de minimiser les problèmes de son équipe.
Pourquoi Martin St-Louis est-il toujours intouchable?
Pourquoi les médias québécois hésitent-ils à le critiquer avec la même virulence qu’ils avaient réservée à Ducharme?
La réponse réside peut-être dans son statut de légende et son charisme naturel. Mais ce bouclier commence à se fissurer dangereusement.
Le Canadien de cette année ressemble étrangement à celui de 2021-2022, l’année du chaos total. Les fans, eux, en ont assez. Les réseaux sociaux sont inondés de critiques envers un entraîneur perçu comme dépassé par les événements.
Le problème avec Martin St-Louis n’est pas seulement qu’il perd. C’est qu’il perd sans offrir d’espoir.
Dominique Ducharme, malgré tout, avait montré qu’il pouvait gagner, qu’il pouvait établir un système et mener une équipe à des sommets inattendus.
St-Louis, en revanche, accumule les défaites et les excuses, sans aucun signe de progrès.
Alors que l’équipe s’enfonce dans les bas-fonds de la LNH, la question doit être posée : le Canadien de Montréal peut-il vraiment progresser avec Martin St-Louis à sa tête?
Poser la question, c'est y répondre.
Il est temps pour Geoff Molson, Jeff Gorton et Kent Hughes de regarder la réalité en face.
Car si la reconstruction est un long processus, elle ne peut pas être menée par un entraîneur qui semble plus préoccupé par ses slogans inspirants à deux cennes que par les résultats sur la glace.
"On a joué la game. On a joué la game dans la game."
On a envie de dire..."Game Over"...