Effondrement en direct : Cayden Primeau se fait voler la vedette

Effondrement en direct : Cayden Primeau se fait voler la vedette

Par André Soueidan le 2025-05-04

Il y avait foule à la Place Bell, il y avait du bruit, il y avait des attentes, et surtout, il y avait un pari dangereux signé Pascal Vincent — un pari qui vient peut-être de relancer une série qu’on croyait déjà enterrée sous la glace de Cleveland.

Le Rocket menait la série 2-0. Jacob Fowler venait de signer deux prestations magistrales, dont un jeu blanc historique dans le match #2.

Le kid flambait, le kid brûlait tout, et surtout, le kid gagnait. Mais dimanche après-midi, Vincent a décidé de laisser parler son cœur de papa hockey : il a misé sur Cayden Primeau, le vétéran au parcours incertain, revenu de Montréal la veille.

Pourquoi? Par loyauté. Par hiérarchie. Par respect. Pas pour gagner.

Et ce respect, c’est Jet Greaves qui s’en est essuyé les patins.

Parce que pendant que Pascal Vincent faisait son bon samaritain, l’autre gardien, lui, faisait des miracles dans l’autre filet.

Le Rocket a dominé outrageusement la troisième période. 19 tirs. Rien. Niet. Nada. Greaves s’est dressé comme un voleur de séries, stoppant Trudeau, Roy, Kapanen, Dauphin, Beck et tous les autres qui tentaient de briser le mur.

C’est lui qui a volé la vedette. C’est lui qui a donné le ton. Et c’est lui, surtout, qui a humilié Primeau en lui rappelant que le hockey, c’est pas une garderie. C’est un sport de résultats. De décisions froides. De guts.

Parce qu’au moment où l’équipe avait besoin d’un dernier coup de marteau, Primeau a laissé passer les clous. Trois tirs en troisième. Deux buts. Dont un en désavantage numérique. C’est ça, la réalité.

Jacob Fowler aurait dû être là. Point.

La série est maintenant 2-1. Et mardi, pour le match #4, Vincent n’aura pas le choix. Ce sera Fowler. Sinon, il faudra assumer l’implosion complète.

Car depuis dimanche, ce n’est plus juste une série entre Laval et Cleveland. C’est une série entre l’instinct de la rue et la sagesse d’un bureau de coach.

Et pour l’instant, c’est l’instinct qui mène 2-1.

Pascal Vincent ne peut plus jouer la carte du sentiment. L’heure est venue de gagner, pas de ménager les égos.

Si le Rocket veut éviter de voir la série lui glisser entre les mains, il doit revenir à ce qui fonctionnait : la fougue de Jacob Fowler, pas les états d’âme de Cayden Primeau.

Mardi prochain, ce n’est plus juste un match à gagner, c’est un message à envoyer. À l’équipe. Aux partisans. Et surtout, à ceux qui croient que la hiérarchie vaut plus que la performance.

La réponse, elle doit venir dans le bleu de la peinture. Pas dans le vestiaire.

Amen