Effondrement en ligne: Pierre-Luc Dubois a tout perdu

Effondrement en ligne: Pierre-Luc Dubois a tout perdu

Par David Garel le 2025-05-13

C’est une lente agonie, un naufrage à ciel ouvert. Pierre-Luc Dubois est en train de revivre, avec les Capitals de Washington, exactement le même cauchemar qu’il a connu à Winnipeg ou Los Angeles. Et peut-être même pire.

Trois maigres passes en neuf matchs éliminatoires. Un impact offensif quasi nul. Une implication physique inexistante. Et surtout, une impression persistante : Pierre-Luc Dubois ne veut pas se faire frapper.

Les médias de Washington sont de plus en plus cinglants à son égard. Un journaliste a même osé écrire qu’il "joue comme s’il avait peur de se casser un ongle".

Et depuis la défaite cinglante de 5-2 contre les Hurricanes qui porte l'avance de la Caroline dans la série à 3-1, les réseaux sociaux sont inondés de commentaires sans pitié visant directement Dubois.

Sur Reddit, sur X, dans les forums dédiés aux Caps, les messages sont clairs, brutaux, et souvent moqueurs :

“Il a peur du contact. Sérieusement. Tu le vois ralentir quand ça brasse.”

“Il joue comme s’il avait signé un contrat de mannequinat, pas de hockey.”

Même des comptes réputés pro-Capitals n’y vont plus avec le dos de la cuillère. L’un d’eux, suivi par plus de 30 000 fans de Washington, a publié une séquence vidéo de Dubois flottant en zone défensive… avec en légende : “Le fantôme des séries.”

Et ce n’est pas que la performance qui choque. C’est l’attitude.

Les fans reprochent à Dubois de ne jamais prendre le blâme, de toujours avoir l’air détaché, et surtout, de ne jamais jouer avec le feu sacré qu’on exige à cette période de l’année. 

Dans l’univers cruel des réseaux sociaux, Dubois est devenu le punching bag officiel de la Capitale. Chaque défaite accentue le rejet. Chaque présence paresseuse alimente la haine. Et alors que la série contre la Caroline glisse lentement entre les doigts de Washington, Dubois est devenu le coupable numéro un.

Ce n’est pas juste une mauvaise passe. C’est un effondrement public. Une confirmation que Dubois, malgré son gabarit, son talent et ses millions, n’est pas taillé pour les séries éliminatoires.

Lundi soir, à Raleigh, pendant que les Hurricanes de la Caroline exécutaient une démonstration clinique de hockey, Pierre-Luc Dubois, lui, continuait à errer sur la glace comme un figurant. Le CH aurait-il fait mieux? La réponse est douloureusement évidente.

Car si les Canadiens de Montréal s’étaient qualifiés, on est en droit de croire qu’ils auraient offert une meilleure opposition à la Caroline.

Avec leur vitesse, leur structure défensive et leur énergie de groupe, ils n’auraient pas accordé autant de surnombres. Ils auraient peut-être même forcé un match 6, voire 7. Mais Washington, engourdi par son propre excès de confiance, s’est retrouvé exposé.

Et Dubois, au centre de cette débâcle, paie le prix de ses propres excès.

Le karma est cruel. Lui qui avait jubilé après la mise en échec de Tom Wilson sur Alexandre Carrier — allant jusqu’à dire que c’était « le meilleur feeling sur le banc » — se retrouve aujourd’hui dans le viseur du destin.

Depuis ces propos, tout s’effondre. Son impact s’est évaporé. Son implication est au neutre. Et sa cote d’amour au Québec, déjà fragile, s’effondre encore davantage.

Le match 4 de la série face aux Hurricanes a été une gifle. Une défaite de 5-2 où les Capitals ont été dominés de bout en bout. Et où Dubois a de nouveau été invisible.

Pourtant, il avait amassé une passe sur le but de Jakob Chychrun, mais ce fut à peu près tout. Le reste du temps, il a évité les coins, esquivé les mises en échec, et laissé ses coéquipiers manger les coups.

La série est maintenant 3-1 en faveur de la Caroline. Et ce n’est pas une surprise. Depuis le début, les Hurricanes sont plus rapides, plus engagés, mieux structurés. Ils n’ont pas besoin d’un sauveur. Ils jouent en meute. Et c’est ce que Washington n’arrive pas à faire.

Car Washington, malgré son premier rang dans l’Est, s’est bâti sur des bases bancales. Une équipe vieillissante, dépendante d’un Ovechkin à bout de souffle, et d’un Dubois qui n’a pas le feu sacré.

Le résultat est implacable : les Hurricanes contrôlent le jeu, dictent le tempo et exposent, chaque soir, les limites mentales des Capitals.

Et ces limites ont un nom : Pierre-Luc Dubois.

On pensait qu’il avait appris de ses erreurs. Qu’après son passage houleux à Columbus, sa déroute à Winnipeg et son échec à Los Angeles, Dubois arriverait à Washington avec une nouvelle mentalité. Une volonté de prouver, de racheter. Mais non.

Ce qu’on voit, c’est le même schéma. Une implication décroissante dès que les matchs comptent. Une peur du contact. Une réticence à se battre pour chaque pouce de glace. Et une capacité sidérante à disparaître des radars.

Dubois, lui, regarde. Il regarde le jeu se faire autour de lui. Il regarde les Hurricanes accélérer, il regarde ses coéquipiers se faire brasser, et il ne fait rien.

Et le pire, c’est que ça ne date pas d’hier. Même lors de la série contre Montréal en 2021, alors qu’il jouait avec les Jets, Dubois avait été un boulet. Jamais dans le match. Jamais dans le combat. Comme aujourd’hui.

Alors que les Capitals s’apprêtent peut-être à être éliminés jeudi soir devant leurs partisans, une question résonne de plus en plus fort : que faire de Pierre-Luc Dubois?

Un contrat de 68 millions. Une clause de non-mouvement. Et il est censé être un pilier du futur. Mais peut-on vraiment construire autour d’un joueur qui s’efface dès que la température monte?

À Montréal, le débat est tranché depuis longtemps. On ne voulait pas de lui. On l’a jugé prétentieux. Opportuniste. Et aujourd’hui, le Québec regarde les séries avec une certitude : Pierre-Luc Dubois, ce n’est pas ce qu’il faut pour gagner en avril, en mai, et en juin.

Le hockey, c’est du courage, de la sueur, des sacrifices. Dubois reste un mystère. Un talent pur sans incarnation guerrière. Et à ce niveau, ça ne pardonne pas.

Les Capitals sont en train de s’éteindre. Et avec eux, peut-être, l’illusion Pierre-Luc Dubois. Un joueur de saison, peut-être. Mais pas un joueur de série.

Le verdict, lui, est sans appel. Le karma ne ment jamais.