À Vancouver, le dossier Elias Pettersson est devenu une obsession.
Une bombe à retardement qui menace d’exploser à tout moment. À l’approche du 1er juillet, alors que sa clause de non-mouvement complète entre en vigueur, les Canucks accélèrent discrètement les discussions. Ils prennent les appels. Ils écoutent. Mais ils exigent la lune.
Pettersson, 27 ans, est encore sous contrat pour sept saisons (incluant celle-ci) à 11,6 millions $ par année, un pacte signé dans l’euphorie et qui pèse désormais comme une enclume sur l’organisation.
Le talent est réel, personne ne le nie. Deux saisons de plus de 100 points sont encore fraîches dans les mémoires. Mais à Vancouver, le contexte est devenu toxique : pression médiatique, attentes démesurées, critiques publiques de l’entraîneur, malaise évident dans le vestiaire. Tout indique qu’un divorce est de plus en plus probable.
Selon plusieurs sources autour de la ligue, les Sabres de Buffalo sont les plus insistants dans ce dossier. Ils cherchent un électrochoc offensif, un centre élite capable de transformer une attaque encore trop inconstante malgré un noyau prometteur.
Pettersson coche toutes les cases : talent offensif, responsabilité défensive, expérience malgré son jeune âge.
Buffalo a discuté sérieusement avec Vancouver. Des scénarios impliquant Bowen Byram et Dylan Cozens ont déjà circulé par le passé. (Cozens a finalement été échangé aux Sénateurs).
Aujourd’hui, les Sabres continuent de pousser, mais les Canucks ont haussé le prix. Vancouver ne veut plus seulement un bon jeune centre. Ils veulent Tage Thompson. Et c’est là que tout bloque.
À Buffalo, Thompson est intouchable. Les Sabres refusent sacrifier leur attaquant de puissance, même pour Pettersson.
Les négociations sont donc au point mort. Sur le marché, il y a un sentiment que Vancouver cherche à profiter du désespoir des autres pour maximiser un retour historique.
À Montréal, la question se pose inévitablement : est-ce une occasion unique… ou un piège monumental?
Le Canadien manque toujours d’un centre offensif élite pour compléter son noyau. Nick Suzuki est un leader exceptionnel, mais l’idée d’ajouter un talent du calibre de Pettersson fait rêver.
Le problème, c’est le prix. À Vancouver, on laisse entendre que Michael Hage et/ou Alexandre Zharovsky, en plus d’un choix de première ronde, seraient le strict minimum pour ouvrir la discussion. Et ce, sans compter d’autres éléments à ajouter pour rivaliser avec la surenchère qu'il y aurait pour le Suédois.
Certains pensent même que les Canucks demanderaient les deux prodiges du CH.
Après tout Vancouver a volé le Wild pour Quinn Hughes. Ils voudront faire la même chose avec Montréal pour Pettersson.
Pour le CH, c’est un dilemme brutal. Hage est perçu comme un futur centre top-6 très prometteur. Même chose pour Zharovsky.
Sacrifier l’un, ou pire, les deux, pour un joueur à 11,6 M$ par saison, déjà sous pression, représente un risque colossal.
Depuis que le Wild du Minnesota a payé le prix fort pour Quinn Hughes en cédant Marco Rossi, Zeev Buium, Liam Öhgren et un choix de première ronde, la direction des Canucks ne se sent plus aucune obligation d’être raisonnable. L’échange a été applaudi partout. Bill Guerin a été célébré. Mais à Vancouver, c’est la validation suprême d'une reconstruction qui est bien partie.
Les Canucks, dans leur esprit, frappé un coup de circuit. Ils ont soutiré quatre actifs de premier plan pour un joueur qui allait de toute façon devenir libre dans 18 mois. Ils ne se contenteront de rien de moins qu’une autre transaction monstre pour Pettersson.
Et c’est là que le piège se referme pour les autres clubs. À partir de maintenant, toutes les négociations avec Vancouver vont être basées sur le modèle Hughes.
« Si Guerin a donné ça pour Hughes, pourquoi on prendrait moins pour Pettersson? », aurait dit un dirigeant des Canucks à un agent influent du circuit.
Ce qui rend le dossier Pettersson encore plus complexe, c’est que Vancouver agit maintenant comme une organisation qui n’a rien à perdre. Hughes est parti? Pas grave. Ils ont récupéré un noyau complet. Pettersson veut partir? Pas grave non plus… mais il faudra payer le prix "Guerin x2".
Parce qu’ils savent que le CH est désespérément à la recherche d’un centre offensif de niveau superstar. Parce qu’ils savent que Montréal est sur une pente ascendante, mais qu’il manque encore une pièce.
Un avertissement à Kent Hughes : attention à l’effet domino.
Si le DG du CH se laisse embarquer dans cette nouvelle logique de surévaluation, le CH pourrait perdre la cohésion de son noyau pour un pari risqué.
Pettersson, aussi talentueux soit-il, traîne des séquelles claires du climat toxique de Vancouver. Il n’a jamais semblé à l’aise avec le rôle de leader vocal. Il est ultra-sensible à la critique.
Est-ce que tu brises ta banque d’espoirs pour un joueur qui pourrait imploser au premier échec médiatique à Montréal?
Kent Hughes doit trancher.
