Fowler... le petit gars du Canadien devenu réalité...
Il y a des vidéos qui donnent des frissons. Celle que Jacob Fowler a publiée sur son compte Instagram après sa brillante performance contre les Bruins en est une.
On y voit un petit garçon de Floride, yeux brillants, sourire fier, tenant un mini-hockey aux couleurs du Canadien de Montréal.
Plus tard, on le voit devant sa télévision, habillé du CH, rêvant du Centre Bell. Puis, fondu au noir. Le même garçon, devenu homme, sort du tunnel pour affronter Boston… dans le chandail du Tricolore. Rêve devenu réalité.
Cette vidéo, accompagnée des mots simples mais puissants « Un rêve devenu réalité. Merci Montréal! », a électrisé les réseaux. Tout le monde a eu des frissons.
Jacob Fowler on his IG:
— /r/Habs (@HabsOnReddit) December 24, 2025
« Un rêve devenu réalité. Merci Montréal! » pic.twitter.com/hTtVd1Pl2m
Tout le monde… sauf peut-être Samuel Montembeault et Jakub Dobeš, dont les sueurs froides sont sans doute encore bien présentes.
Parce qu’il faut le dire : Jacob Fowler n’a pas simplement été bon. Il a été magistral. Et s’il continue ainsi, il va forcer la main à l’état-major plus rapidement que prévu.
Mais ce que cette vidéo montre surtout, c’est l’enracinement profond de ce jeune homme dans le rêve montréalais. Fowler n’est pas qu’un gardien talentueux. Il est, littéralement, un enfant du Canadien.
Un gardien d’élite né en Floride, mais façonné dans une culture tricolore. Comme l’a raconté sa tante Maggie Fowler, sa peluche à lui, ce n’était pas un ourson. C’était un mini-hockey aux couleurs du CH. Qu’il traînait partout.
Dans la voiture. Dans le lit. À table. Il dormait avec un chandail du Canadien, acheté par une tante québécoise de Saint-Jérôme, mariée à son grand-père. Une filiation inattendue, mais ô combien déterminante.
Dès son repêchage par le Canadien au 69e rang en 2023, Fowler avait parlé, ému, de ses racines québécoises. De ses liens familiaux avec Montréal.
Et la semaine dernière, au TD Garden, ils étaient là. En personne. Plus de trente membres de sa famille, venus de Floride, de Virginie-Occidentale, du Québec… même d’Autriche. Tous réunis pour voir l’enfant Fowler devenir l’homme de la soirée.
Son ancien entraîneur des gardiens à Boston College, Mike Ayers, a eu peine à se trouver un billet pour ce Boston-Montréal.
« Ce genre de match, c’est toujours plein. Mais je veux y être. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit un de ses protégés dans un match de la LNH », a-t-il confié à Alex Tourigny. Ayers connaît Fowler mieux que quiconque. Il l’a vu grandir, progresser, s’obséder à comprendre le jeu.
« C’est un étudiant de la game. Il passait des heures à regarder des vidéos de la LNH. Il connaissait les tireurs, les jeux de puissance, les tendances. Il ne se contentait pas d’arrêter des rondelles. Il voulait comprendre d’où elles venaient. Il voulait comprendre pourquoi elles arrivaient », raconte Ayers, encore admiratif.
Ce qui frappe chez Fowler, c’est son calme. Pas juste sur la glace. Aussi dans son parcours. Quand sa famille rêvait tout bas que le Canadien le repêche, lui gardait son sang-froid.
Pourtant, il aurait très bien pu aboutir à Boston. Ou en Californie. « Mais il m’avait dit avoir eu une bonne entrevue avec le Canadien. Il avait un feeling », se souvient sa tante. Le genre de feeling qu’on n’oublie pas. Le genre de feeling qui colle à la peau, comme un destin.
Aujourd’hui, même à Laval, chaque annonce de son nom déclenche une ovation. Pourquoi ? Parce que les partisans sentent qu’il est des leurs. Pas seulement sur la patinoire, mais dans son ADN.
Il voulait jouer dans une ville de hockey. Pas en Floride. Pas en Arizona. À Montréal. « Je veux la pression. Je veux jouer dans une ville où le hockey compte », a-t-il dit un jour à sa tante.
Et ça se sent.
Sa performance contre Boston ne fut pas un accident. Il avait déjà foulé la glace du TD Garden lors du Beanpot, ce tournoi sacré entre universités de la région.
Il connaissait les lieux. Il y avait laissé des souvenirs. « L’aréna sera plein, l’énergie sera la même. Ce sera différent, mais familier. Et ça va le servir », avait prédit Mike Ayers. Il ne s’était pas trompé.
Fowler ne joue pas juste avec ses jambières. Il joue avec sa tête. Et son cœur. Quand il patine vers son filet, il y a toute une famille derrière lui.
Des dizaines de visages. Une tante de Saint-Jérôme. Un mini-hockey. Des heures à l’aréna avec des joueurs plus vieux. Et cette envie féroce de ne jamais retourner à l’ombre.
Aujourd’hui, sa tante ose à peine rêver. « J’essaie de ne pas trop y penser. On ne sait jamais s’il va être échangé. Mais j’espère… j’espère qu’un jour, son nom sera là, à côté des Dryden, des Roy », dit-elle, émue, dans le salon des Anciens du Centre Bell.
Fowler porte le numéro 32. Juste entre Roy (33) et Price (31). Et si ce n’était pas un hasard ?
Peut-être que la vidéo publiée sur Instagram n’est pas la fin d’un rêve. Mais seulement son commencement.
