Émotion dans la chambre d'hôtel: Martin St-Louis a veillé sur Brendan Gallagher

Émotion dans la chambre d'hôtel: Martin St-Louis a veillé sur Brendan Gallagher

Par David Garel le 2025-03-20

Son geste après son filet désert n’est pas passé inaperçu : une main posée sur son cœur, un regard lancé vers le plafond de l’aréna.

Ce n’était pas un geste anodin, mais un hommage à sa mère, Della Gallagher, qui venait de perdre son combat contre un cancer du cerveau de stade 4.

Della s’est éteinte près de deux semaines auparavant, alors que le Canadien se trouvait à Calgary. Gallagher a alors quitté l’équipe pour rejoindre sa famille à Vancouver.

Il a eu quelques jours précieux auprès des siens avant de reprendre le chemin du vestiaire et de renouer avec le hockey, son refuge. Mais ce retour au jeu n’a pas été sans douleur.

« Elle a été incroyable », a soufflé Gallagher en parlant de sa mère. 

« Je suis fier d’elle et du combat qu’elle a mené. De son courage, aussi. Nous perdons le plus important lien de notre famille. Elle a tellement fait pour nous. Tout ce que je suis, ça vient d’elle. »

Le vide laissé par Della est immense, et la transition vers une nouvelle réalité sans elle est difficile.

« Ça m’a frappé tout de suite », a-t-il ajouté après son but contre Ottawa. « Pour la première fois, je ne pourrais pas l’appeler et lui en parler. »

Malgré la douleur, il a choisi de ne rater aucun match, puisant dans le hockey la force d’avancer.

« Le hockey est mon refuge. Quand je suis sur la glace, le reste disparaît. C’est ce qui m’a aidé à passer au travers. »

Si Gallagher a trouvé du réconfort sur la glace, il en a aussi trouvé auprès d’un homme qui sait exactement ce qu’il traverse : Martin St-Louis.

En mai 2014, alors qu’il était en pleine demi-finale de l’Association de l’Est avec les Rangers de New York, St-Louis a perdu sa mère, France, victime d’un infarctus. Il sait à quel point une telle perte peut chambouler un joueur, surtout dans le feu de la compétition.

St-Louis a donc pris Gallagher sous son aile. Dès l’instant où la nouvelle du décès de Della est tombée, il a veillé sur lui comme un père veille sur son fils. Il lui parlait tous les jours, prenait de ses nouvelles, s’assurait qu’il ne se referme pas sur lui-même.

Et lorsque l’équipe était sur la route, l’entraîneur n’a pas hésité à aller plus loin. Selon plusieurs sources, St-Louis passait régulièrement du temps avec Gallagher dans sa chambre d’hôtel, après les matchs et les entraînements. Il voulait s’assurer que son attaquant ne soit jamais seul avec sa peine.

« Ma chose préférée au hockey, plus encore que le hockey lui-même, c’est faire partie d’une équipe. C’est une famille. Des moments comme ceux-là te rapprochent encore plus. »

St-Louis a insisté sur l’importance du hockey comme sanctuaire dans des moments comme ceux-là.

« La glace, c’est ton refuge. Ça aide à composer avec beaucoup de choses. Ça m’a ramené un peu à ce moment-là, c’est sûr. J’avais eu beaucoup de support de mon équipe, ça m’avait aidé à passer à travers ça. Et c’est la même chose pour Gally. »

Gallagher a ressenti ce soutien à chaque instant.

« Martin a été énorme pour moi, » a-t-il confié à ses coéquipiers. « Il a compris tout de suite ce que je traversais. Il a toujours été là. »

Au-delà de St-Louis, toute l’équipe a fait front commun autour de Gallagher. Pendant le voyage à Vancouver, un geste a particulièrement touché l’attaquant : au départ, seul Jake Evans, un de ses plus proches amis dans l’équipe, devait lui rendre visite à la maison familiale. Mais en réalité, c’est tout le groupe qui a fait le déplacement.

Les joueurs ont pris un autobus pour parcourir les 45 minutes de route qui les séparaient de chez les Gallagher.

« Quand on parle d’un groupe tissé serré… » a confié Gallagher, ému. 

« Ils ont passé du temps avec nous. Ce sont des petites choses comme ça qui comptent. L’organisation prend soin de nous et fait tout pour nous aider. »

Il a aussi souligné à quel point les familles de ses coéquipiers avaient été présentes.

« Mes coéquipiers et leurs familles ont été incroyables. Je l’apprécie énormément. »

St-Louis a tenu à souligner la force du vestiaire dans ces circonstances.

« J’ai été très impressionné par la manière dont ils se sont comportés sur la glace, mais encore plus impressionné par la manière dont ils se sont comportés hors glace. Ça me dit qu’ils se respectent beaucoup.

C’est un groupe altruiste, qui a beaucoup d’empathie. C’est un groupe qui s’aime. Ça paraît dans le support et l’effort qu’ils donnent, les uns pour les autres. »

L’émotion était d’autant plus forte que Roger Grillo, consultant auprès du personnel d’entraîneurs, venait lui aussi de perdre sa mère. Dans ces moments, l’équipe a montré qu’elle n’était pas seulement une formation de hockey, mais une véritable famille.

Dans cette période de douleur, la vie a offert à Gallagher un nouveau chapitre. Il est devenu père pour la première fois. Sa fille porte les prénoms des deux grands-mères du couple : Mona et Della.

« Elle va grandir en entendant parler de sa passion, de ce qu’elle représentait. Elle doit être fière de porter ce nom. »

Pour lui, c’est une façon de perpétuer la mémoire de sa mère et de lui rendre hommage à chaque instant.

Même si la douleur ne s’effacera jamais complètement, Gallagher sait qu’il n’est pas seul. Il a trouvé du réconfort dans sa famille, dans ses coéquipiers, et surtout dans l’amour qu’il porte à sa mère, qui restera toujours une partie de lui.

Aujourd’hui, chaque match qu’il joue, chaque moment passé sur la glace, c’est un hommage à Della Gallagher. Son combat, sa force et son amour continueront d’inspirer ceux qui l’ont connue.

Nos pensées accompagnent Brendan Gallagher et toute sa famille. Que Della repose en paix, sachant que son héritage est entre de bonnes mains.