Entrevue catastrophique de Patrick Roy avec Marc Bergevin: le début du conflit

Entrevue catastrophique de Patrick Roy avec Marc Bergevin: le début du conflit

Par Marc-André Dubois le 2025-05-21

Le malaise est évident. Lourd. Presque suffocant pour Patrick Roy.

Marc Bergevin s'apprête à faire un retour fracassant dans la Ligue nationale de hockey, et cette fois, le sort de Patrick Roy pourrait bien être scellé pour de bon.

C'est Renaud Lavoie lui-même qui l'a laissé entendre ce matin sur les ondes de BPM Sports, sans le dire trop directement. Mais on a tous compris le message.

Depuis quelques jours, tous les échos mènent vers une même direction : Marc Bergevin sera engagé par les Islanders de New York.

Il deviendra soit vice-président aux opérations hockey, soit directeur général. Et si c'est le cas, la première victime collatérale de ce grand retour risque d'être Patrick Roy.

Pour comprendre à quel point la relation entre les deux hommes est toxique, il faut retourner en 2012. Roy veut entraîner le Canadien. Bergevin vient d'être nommé DG. Et les deux se rencontrent.

Mais l'entrevue tourne au vinaigre.

Patrick Roy arrive avec ses grands sabots. Il exige un droit de regard sur les transactions. Il veut avoir son mot à dire sur les décisions de l'état-major. Il se comporte comme s'il postulait pour le poste de DG... pas celui d'entraîneur.

Mais le clou de cette entrevue explosive entre Patrick Roy et Marc Bergevin, en 2012, c’est ce moment où Roy a carrément eu le culot – ou le courage, selon de quel côté on se place – de lui dire qu’il devrait congédier Trevor Timmins avant même le repêchage.

Imaginez. Le futur entraîneur potentiel du Canadien a osé dire à un DG fraîchement nommé qu’il devait se débarrasser de son directeur du recrutement, celui-là même qui régnait sur le département amateur depuis plus d’une décennie.

Bergevin l’a très mal pris. Pour lui, c’était une attaque personnelle. Il voyait là une intrusion inacceptable dans ses fonctions de DG.

Mais avec le recul, Roy avait raison sur toute la ligne. Si Bergevin avait eu l’humilité d’écouter Roy à l’époque, peut-être que le destin du Canadien aurait été différent.

Peut-être qu’on aurait évité des erreurs historiques comme Jesperi Kotkaniemi, Michael McCarron, Nikita Scherbak ou encore Logan Mailloux.

Peut-être que l’ère Bergevin aurait été marquée par une meilleure relance, une meilleure vision à long terme. Mais au lieu de ça, Marc a serré les poings. Il a gardé Trevor Timmins. Il a nommé Michel Therrien. Et il a écarté Roy, incapable d’accepter qu’un homme aussi flamboyant que lui vienne lui dicter des changements aussi profonds.

Marc Bergevin, à l'époque, en reste bouche bée. Roy a littéralement saboté sa propre entrevue.

À tel point que, selon plusieurs sources dans l'entourage du Canadien à l'époque, Bergevin a dit en sortant de la pièce :

« Il est fou raide, jamais je l'engage. »

Et il ne l'a jamais engagé.

Il a choisi Michel Therrien. Puis Claude Julien. Puis Dominique Ducharme.

Une décision d’ego. Une décision qui a coûté cher. Le roi avait vu juste. Sur toute la ligne.

Trois fois, Patrick Roy était libre. Trois fois, il a été ignoré. Refusé. Mis de côté.

La hache de guerre n'a jamais été enterrée. Roy a toujours considéré Bergevin comme un "empêcheur de rêver". Et Bergevin a toujours vu Roy comme un homme ingérable, incapable de se soumettre à une chaîne de commandement.

Et maintenant? Les deux hommes pourraient être forcés de cohabiter à Long Island.

C'est là que Renaud Lavoie a lancé une véritable bombe. Il ne croit pas que Roy va survivre à l'arrivée de Bergevin.

Il pense que les vieilles rancunes vont refaire surface. Et que Bergevin voudra, encore une fois, mettre son propre homme derrière le banc.

Un certain Luke Richardson est déjà dans les rumeurs. Un ancien de la maison. Un homme posé, docile, qui correspond mieux à l'image de ce que Bergevin veut derrière un banc.

Dominique Ducharme pourrait-il être considéré aussi?

Mais ce n'est pas tout. Parce que dans cette saga, il y a aussi Mathieu Darche.

Selon Frank Seravalli, c'est un sprint final entre Darche et Bergevin. Si Darche est nommé DG, Bergevin deviendra vice-président (le nom de Brendan Shanahan circule aussi à Long Island).

Mais les deux pourraient aussi unir leurs forces pour prendre le contrôle des Islanders.

Et là, on se retrouve avec un trio potentiellement explosif : Darche, l'analytique. Bergevin, l'instinctif. Roy, l'impulsif.

Trois cerveaux. Trois égos. Trois visions du hockey.

C'est ce cocktail que redoute Renaud Lavoie. Il n'y croit pas. Il pense que Roy est en sursis.

Et pourtant, l'organisation des Islanders, selon ce qui circule, ne ferme pas la porte à garder Patrick Roy en poste, pour ne pas gaspiller d'argent.

Ce qui crée un suspense insoutenable.

Car Roy a encore un contrat en poche. Il vient d'être embauché. Il a guidé l'équipe dans saison horrible, surtout au niveau des unités spéciales. Mais l'arrivée d'une nouvelle direction change la donne.

Et Roy, lui, attend. Il est suspendu à une décision. Peut-être même à une revanche.

Dans les coulisses, plusieurs évoquent le fait que Bergevin voudrait faire un grand ménage. Installer son monde. Démarrer une nouvelle ère. Et à l'image de ce qu'il avait fait à Montréal en 2012, il voudrait choisir lui-même son entraîneur.

La LNH est cruelle pour les caractères trop forts. Et Roy le sait.

Mais s'il survit à ce jeu de chaises musicales, s'il reste en poste, il pourrait surprendre tout le monde.

Parce qu'entre Roy et Bergevin, oui, ça pourrait exploser. Mais ça pourrait aussi créer une étincelle incroyable.

Le hockey a déjà vu des duos improbables produire des résultats magnifiques. Et si les deux hommes décidaient, contre toute attente, de faire la paix, d'unir leur fougue, leur passion, leur vision?

Ça ferait du bruit. Beaucoup de bruit.

Mais pour l'instant, tout est incertain. Et le malaise, lui, grandit.

Parce qu'on le sent : la tempête approche. Et Patrick Roy, une fois de plus, pourrait être pris au centre de l'ouragan.