Le micro était à peine ouvert que le feu s’est propagé. Alexandre Gascon, journaliste respecté de Radio-Canada depuis 2010, a lancé une bombe en plein épisode du podcast « Drette su’l tape » de David Beaucage, enregistré lors du repêchage de la LNH il y a une dizaine de jours :
« Si jamais Sidney Crosby décidait qu’il est prêt à partir de Pittsburgh et que Montréal est l’une des destinations sur sa liste, je sais que Kent Hughes serait prêt à faire une offre. »
Boom. Juste comme ça. On vient de ranimer le rêve fou que tous les fans du CH caressent en secret depuis deux décennies : voir Sidney Crosby porter les couleurs du Bleu-Blanc-Rouge.
Et quand c’est un gars de Radio-Canada qui lance ça, on tend l’oreille.
On ne parle pas ici d’un tweet obscur, d’une spéculation TikTok ou d’un segment de fin de soirée à TVA Sports.
Non. On parle de la vénérable société d’État, qui laisse entendre que Crosby à Montréal… ce n’est peut-être pas de la science-fiction.
La phrase est précise, tranchante, sans détour. « Kent Hughes serait prêt à faire une offre. »
Et ce n’est pas n’importe qui qui le dit : c’est Gascon. Pas un homme à lancer des rumeurs en l’air. Pas un faiseur de clics. Un gars qui a ses entrées, ses antennes, ses sources.
Alors, comment ne pas s’emballer?
Évidemment, le fantasme est énorme. On parle de Sidney Crosby. Le Kid. Trois coupes Stanley. Deux médailles d’or olympiques.
Un des dix meilleurs joueurs de l’histoire de la LNH. Le capitaine des Penguins depuis presque deux décennies. Une légende vivante.
Et surtout, un joueur dont l’amour pour le hockey québécois n’a jamais fait de doute.
Mais le rêve est teinté de réalité : Crosby aura 38 ans en août. Il lui reste encore deux saisons à son contrat de 8,7 millions.
Et surtout, il détient une clause de non-mouvement totale. Il ne partira pas si lui-même ne l’exige pas.
Or, selon les murmures qui circulent ... et que Gascon ne fait qu’éclairer, la possibilité d’un départ de Pittsburgh n’est plus totalement farfelue.
Les Penguins sont à un tournant. Ils viennent de rater les séries à deux reprises.
Malkin, Letang, Karlsson… ça vieillit. Le nouveau DG Kyle Dubas commence une mini-reconstruction.
Trois choix de première ronde au dernier repêchage, mais pas assez pour combler le vide. Et le temps presse. Surtout pour Crosby, qui ne veut pas gaspiller ses dernières années à attendre une relance qui pourrait ne jamais arriver.
C’est là que le Canadien entre en scène.
Kent Hughes, on le sait, est audacieux. Il n’a pas peur des gros noms. Il a déjà flirté avec Pierre-Luc Dubois. Il a déjà magasiné Mitch Marner.
Il connaît Crosby personnellement ... et professionnellement ... pour l’avoir représenté dans sa carrière d’agent. Les ponts existent. La relation est là. Et le besoin aussi.
Parce que ce que le CH n’a pas, c’est un centre d’impact. Nick Suzuki est un capitaine exemplaire, un modèle de constance, mais ce n’est pas un joueur générationnel.
Kirby Dach est encore un pari. Et les jeunes comme Beck, Kapanen et Roy sont des projets, pas des certitudes.
Imaginez Sidney Crosby dans ce groupe. Imaginez l’impact dans le vestiaire. Imaginez les duels Suzuki–Crosby à l’entraînement.
Imaginez les avantages numériques. Imaginez la foule au Centre Bell. On n’a pas vu ce genre de buzz depuis l’époque Kovalev-Koivu.
Mais ce n’est pas gratuit. Il y aurait un prix.
Kyle Dubas ne va pas donner son capitaine contre une poignée de choix de deuxième ronde et un jeune défenseur B.
Si Crosby manifeste le désir de partir, Pittsburgh va exiger un retour qui a du sens. Et là, la vraie question surgit : Kent Hughes est-il prêt à payer ce prix?
Est-ce que les Penguins demanderaient Mike Matheson en retour pour balancer les salaires?
On peut spéculer longtemps, mais une chose est sûre : Kent Hughes va bouger si l’occasion se présente. Il l’a montré avec Noah Dobson.
Il l’a démontré avec Patrik Laine. Il veut frapper un grand coup. Et Crosby, même à 38 ans, même à un an de la retraite, ça demeure un coup de circuit médiatique, sportif, marketing et émotionnel.
Et ne sous-estimez pas l’émotion dans ce dossier.
Parce que Crosby, lui, a grandi à Rimouski durant son junior.
Il a été élevé par le hockey québécois. Il a toujours voué un respect profond pour le CH. Il connaît l’histoire, il connaît le poids de l’uniforme.
Ce n’est pas un Ontarien formaté Leafs. C’est un gars de l’Est, un gars de chez nous, dans une certaine mesure.
Et s’il devait quitter les Penguins, ce ne serait pas pour Columbus ou Nashville. Ce serait pour un marché spécial. Un endroit qui lui donne le feu sacré une dernière fois. Montréal pourrait être cet endroit-là.
C’est ce qu’Alexandre Gascon a voulu dire. Subtilement, mais clairement.
Et à Hockey30, on lit entre les lignes. On entend les murmures. On les amplifie. Parce que là, ce n’est pas juste une rumeur de bar. C’est Radio-Canada qui lâche le morceau. Et ça, c’est pas rien.
Explosion médiatique? Absolument. Mais derrière cette déflagration, il y a peut-être une étincelle bien réelle. Et si Crosby dit un jour qu’il est prêt…
Attachez vos ceintures. Montréal pourrait exploser pour vrai.
À suivre ...